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Politique Publié le lundi 15 juin 2009 | Notre Voie

FPI Issia : Bohoun Bouabré et Désiré Tagro se sont réconciliés

Le samedi 13 juin 2009 fera date dans l’histoire des relations jusque-là brouillées pour des raisons diverses entre le ministre d’Etat, Bohoun Bouabré et le ministre de l’intérieur, Désiré Tagro. Il est exactement 22h46 lorsque du dehors, le regard de la foule amassée sur la voie publique tombe sur une scène qui se passe à l’intérieur de la paroisse Saint-Jacques au quartier «Vatican». Bohoun et Tagro se lèvent tous les deux, se congratulent et, main dans la main, sortent du salon Père Charles Vandael, du nom du fondateur de la paroisse, pour se diriger vers les populations. Une ambiance conviviale qu’on n’avait plus vue depuis un moment et qui se déroule sous les auspices de deux émissaires du président Pascal Affi N’Guessan : le professeur Dédy Séry et Mme Marie-Odette Lorougnon, tous deux membres du Secrétariat général du FPI.

Malgré l’heure tardive, la foule exulte, personne n’arrivant à contenir sa joie, chacun voulant toucher et communier avec chacun des deux ministres, mettant ainsi à rude contribution les forces de défense et de sécurité venues en masse. Toutefois, après ce bain de foule, ils réussissent à s’engouffrer dans leurs véhicules et leurs cortèges s’ébranlent vers leurs résidences respectives. Une fois chez lui, le ministre d’Etat se rend immédiatement au domicile de son jeune frère au quartier résidentiel où seulement une rue les sépare, en compagnie des envoyés du parti pour un dîner. Hier dimanche, cette ambiance familiale et de retrouvailles qui s’est poursuivie tard dans la nuit du samedi, a repris de plus belle. En compagnie de leurs plus proches collaborateurs, les deux personnalités se sont retrouvées vers 10h, à la résidence du ministre Désiré Tagro, pour ensemble tracer les sillons d’une franche collaboration. Ils ont tous les deux exhorté les chefs de village à ne plus écouter tous ceux qui veulent les diviser et à ne pas tomber dans les campagnes d’intoxication et de désinformation mais à se référer à eux dorénavant en cas de problème majeur. Avant de libérer les têtes couronnées, les deux cadres du «Yocolo» leur ont même offert la somme de 300.000 FCFA pour assurer leur transport.
Comment la paix a été obtenue à l’église

C’est à 17h 40 que la délégation des chefs de village et le comité de médiation fort de 16 membres dont 10 chefs de village sont arrivés à l’église catholique de Saïoua. Ils sont suivis trois minutes plus tard par le ministre de l’Intérieur qui est entré par la porte principale du salon père Charles Vandael alors que le ministre d’Etat a préféré accéder à ce salon par l’arrière-cour. Une fois dans la salle, les émissaires du FPI donnent la parole aux deux frères afin qu’ils s’expliquent. Chacun s’est vidé puisque, du fond du cœur il a pu dire ce qu’il reproche à l’autre. Mais, selon des témoins, à un moment donné, il y a eu des éclats de voix lorsque la parole a été donnée aux états-majors des deux camps. Aux alentours de 21h35, la tension est montée d’un cran et il s’en est fallu de peu pour que les partisans des deux camps en viennent aux mains. C’est, raconte-t-on, le cas de Gnato Zié et le maire de Saïoua Solou Gnoléba. Devant cette atmosphère chargée d’électricité, Désiré Tagro propose que les états-majors sortent de la salle afin qu’il parle avec son grand frère Bohoun Bouabré. Celui-ci adhère et soutient l’idée. Les 15 membres qui composent chaque délégation y compris les chefs traditionnels sont sommés de se retirer. Dans la salle, il ne reste donc que Marie-Odette Lorougnon, Dédy Séry et en face d’eux, les deux ministres. Et c’est donc après ce face-à-face qui a duré moins d’une heure que les deux frères «ennemis» ont fumé le calumet de la paix, profitable non seulement au FPI mais à tout le département d’Issia.

Les décisions arrêtées par Bohoun et Tagro

Après les débats qui ont abouti à la réconciliation, les ministres Bohoun Bouabré et Désiré Tagro ont décidé d’œuvrer au rayonnement et à la bonne marche de leur parti, le FPI. Ainsi ont-ils décidé d’arrêter un certain nombre de décisions relativement au fonctionnement du parti dans le département. Notamment le maintien en l’état de la fédération du FPI dirigée par Bahouan Gahi avec le retour en son sein de ceux qui en avaient été renvoyés, l’intégration de tous les élus du conseil général qui avaient été remplacés par d’autres personnes au cours de la récente session de cette collectivité décentralisée. Autre décision arrêtée, l’ouverture du Cercle d’Actions stratégiques (CAS), une structure de développement mise sur pied par le ministre Désiré Tagro, aux autres cadres du département et l’institution de rencontres formelles entre les deux ministres pour donner une nouvelle impulsion au FPI dans tout le département d’Issia.

Tout est bien qui finit bien, pourrait-on dire au regard des décisions courageuses prises par les deux protagonistes. On peut regretter cependant l’absence des élus d’Issia à cette fête de réconciliation et de retrouvailles. Les fidèles compagnons du ministre d’Etat Bohoun Bouabré, en l’occurrence les députés d’Issia Guipié Charles, Séry Déhoua, le maire Dédi Tapé Adèle et le président du conseil général étaient tous absents. Ce qui n’a pas manqué d’intriguer des personnes dans la foule. Pendant le temps qu’ont duré les débats vendredi, samedi et dimanche, aux côtés de Bohoun Bouabré, l’on notait la présence de Blé Blé Charles, Zahiri Ziki, Gnato Zié, etc. Le ministre Désiré Tagro était accompagné aux négociations par le professeur Ziki Koléa, le maire de Saïoua Solou Gnoléba, le député du Plateau Mady Bouabré, M. Béhiri Honoré, Mme Fatou Coulibaly, des membres du CAS et de bien d’autres cadres de la région.

Vincent Deh, Envoyé spécial à Saïoua
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