Je le pense et je le crois. On a voulu nous distraire. Mais on a surtout distrait notre argent. Avait-on besoin d’aller chercher un expert en sécurité en Belgique pour nous apprendre encore ce que nous savons déjà ? Je parie que les experts comme ce Belge, la Côte d’Ivoire en regorge. Ils sont “versés waaaaaa” à Abidjan. Le travail fait sur le terrain par ce Belge ne propose, en vérité, rien de particulier. C’est un travail de routine de nos experts en sécurité. Mais comme nos hommes de la FIF ont encore le triste réflexe de néo-colonisés, ils n’ont pas eu d’autre réflexe que de se tourner vers un pays colonisateur. Pour si peu. C’est un désastre. A un an du cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, il est ahurissant de constater que parmi nous encore, il y a des nostalgiques de l’esclavage. Cela veut dire tout simplement que nous n’avons pas avancé, que nous n’avons rien appris ou que nous n’avons rien retenu de notre contact avec les autres. C’est dramatique. Cela est d’autant plus regrettable que les premiers résultats de l’enquête du procureur de la République sur le drame du 29 mars dernier sont clairement lisibles et compréhensibles. Ils mettent en cause, notamment, le manque de rigueur dans la gestion de la sécurité autour du stade Félix Houphouet-Boigny et la sincérité des dirigeants de la FIF dans la fabrication des billets d’entrée au stade. Très clairement dit, il n’y a pas eu un vrai plan de sécurité mis en place pour un aussi important match qui devrait drainer beaucoup de monde. Un premier check-point loin des environs du stade pour ne laisser passer que ceux qui détiennent les tickets, un autre pour contrôler l’authenticité des tickets, etc. auraient fait l’affaire. Plus grave encore, la FIF a fait fabriquer des billets parallèles. Ce qui a eu pour conséquence de rassembler une cinquantaine de milliers de spectateurs autour du stade dont l’intérieur était déjà bondé de monde.
A ces critiques somme toute raisonnables, la FIF répond par l’invitation à Abidjan d’un expert belge et la fabrication en France des billets d’entrée au stade. Quel scandale ! Quand on dit qu’il y a des failles dans le dispositif de sécurité, cela ne veut pas dire que forcément, le chef de la sécurité est un pleutre ou qu’en Côte d’Ivoire, il n’y a personne qui puisse faire mieux. D’ailleurs, quand on lit bien le texte du procureur Raymond Tchimou, c’est moins la compétence que le manque de rigueur qui est mis en cause. Jacques Anouma et ses camarades auraient pu tout simplement changer d’équipe et donner à la nouvelle d’autres consignes plus fermes. En choisissant (sans doute forcé par la FIFA) d’aller chercher un expert en Belgique (qui a dû faire les mêmes études que les nôtres), le président de la FIF ne cherche pas à résoudre la question. Il choisit la fuite en avant pour distraire les Ivoiriens. Et c’est condamnable.
Alors que la qualité des billets d’entrée n’est pas remise en cause par l’enquête, il choisit, là aussi, d’aller faire imprimer les billets du match Eléphants-Lions indomptables en France. Preuve supplémentaire qu’il doit relire le rapport du procureur de la République. Tchimou reproche au président de la FIF et à ses collaborateurs directs d’avoir mis sur le marché, plus de tickets qu’il n’y a de places disponibles. En d’autres termes, il leur reproche d’avoir fait fabriquer des tickets parallèles. Entre nous, est-ce que faire fabriquer désormais des billets en France peut mettre fin à ce forfait ? L’enquête demande de mettre un peu plus de rigueur dans la gestion des matches à haut risque, c’est tout. Elle ne demande pas de jeter par la fenêtre, des milliers d’euros du contribuable. Somme qui aurait pu faire beaucoup de bien à nos spécialistes de sécurité et à nos imprimeurs en ces moments de crise. La rigueur, contrairement à ce que croit la FIF, n’est pas toujours là-bas, à la métropole.
Sinon, le monde entier ne connaîtrait pas la crise financière et économique qui le secoue actuellement. Les sales affaires Madoff et autres sont là pour nous édifier. La rigueur se trouve ici, chez nous, aussi. Il suffit de faire des choix judicieux et dans la rigueur pour obtenir un travail de qualité. Pour cela, il faut se débarrasser du réflexe néo-colonial.
Par Abdoulaye Villard Sanogo
A ces critiques somme toute raisonnables, la FIF répond par l’invitation à Abidjan d’un expert belge et la fabrication en France des billets d’entrée au stade. Quel scandale ! Quand on dit qu’il y a des failles dans le dispositif de sécurité, cela ne veut pas dire que forcément, le chef de la sécurité est un pleutre ou qu’en Côte d’Ivoire, il n’y a personne qui puisse faire mieux. D’ailleurs, quand on lit bien le texte du procureur Raymond Tchimou, c’est moins la compétence que le manque de rigueur qui est mis en cause. Jacques Anouma et ses camarades auraient pu tout simplement changer d’équipe et donner à la nouvelle d’autres consignes plus fermes. En choisissant (sans doute forcé par la FIFA) d’aller chercher un expert en Belgique (qui a dû faire les mêmes études que les nôtres), le président de la FIF ne cherche pas à résoudre la question. Il choisit la fuite en avant pour distraire les Ivoiriens. Et c’est condamnable.
Alors que la qualité des billets d’entrée n’est pas remise en cause par l’enquête, il choisit, là aussi, d’aller faire imprimer les billets du match Eléphants-Lions indomptables en France. Preuve supplémentaire qu’il doit relire le rapport du procureur de la République. Tchimou reproche au président de la FIF et à ses collaborateurs directs d’avoir mis sur le marché, plus de tickets qu’il n’y a de places disponibles. En d’autres termes, il leur reproche d’avoir fait fabriquer des tickets parallèles. Entre nous, est-ce que faire fabriquer désormais des billets en France peut mettre fin à ce forfait ? L’enquête demande de mettre un peu plus de rigueur dans la gestion des matches à haut risque, c’est tout. Elle ne demande pas de jeter par la fenêtre, des milliers d’euros du contribuable. Somme qui aurait pu faire beaucoup de bien à nos spécialistes de sécurité et à nos imprimeurs en ces moments de crise. La rigueur, contrairement à ce que croit la FIF, n’est pas toujours là-bas, à la métropole.
Sinon, le monde entier ne connaîtrait pas la crise financière et économique qui le secoue actuellement. Les sales affaires Madoff et autres sont là pour nous édifier. La rigueur se trouve ici, chez nous, aussi. Il suffit de faire des choix judicieux et dans la rigueur pour obtenir un travail de qualité. Pour cela, il faut se débarrasser du réflexe néo-colonial.
Par Abdoulaye Villard Sanogo