Le légat du Saint-Père a officié la messe, hier, à la cathédrale Saint Paul du Plateau en présence du Chef de l’État et du Premier ministre.
Devant l’autel de la cathédrale Saint-Paul, devant Dieu et les croyants et en présence du cardinal Renato Raffaele Martino, président du conseil pontifical justice et paix, Gbagbo et Soro se sont donné le baiser de paix. Mgr Jean Pierre Kutwa, l’archevêque d’Abidjan et l’envoyé du Saint-Père ont, à tour de rôle pris, dans leurs bras, les deux belligérants d’hier. L’émotion était à son comble.
Dans son homélie, le cardinal Renato a dit sans détour à ses hôtes ivoiriens. Aussi bien aux autorités politiques qu’aux simples citoyens: “la paix est entre vos mains et elle dépend d’abord de vous!”. Mais à une condition: il faudrait que les Ivoiriens soient prêts à préserver les questions ouvertes et à les affronter, y compris pour ce qui est du désarmement. Des recettes toutes faites, le cardinal n’en a pas. Il a cependant une voie à suggérer: celle d’analyser avec courage, la situation passée et présente du pays, à la lumière des principes de convivialité civile qu’offre la doctrine sociale de l’Eglise et qui sont exposés dans le compendium, afin d’élaborer sur cette base des projets qui aient des chances d’aboutir. Pour cela, Mgr Renato indique qu’il faudra tout mettre en œuvre pour favoriser la participation de toutes les forces vives du pays au dialogue, et à la concertation en évitant de nouvelles divisions qui risquent de provoquer de nouvelles violences. Or, a-t-il dit en se référant à l’évangile de Mathieu, “tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine; et nulle ville, nulle maison divisée contre elle-même, ne saurait se maintenir”. La division venant des convoitises, et la Côte d’Ivoire étant un pays riche et convoité, les Ivoiriens ont été invités à demeurer vigilants; tout en cultivant le sens de la solidarité entre les différentes composantes nationales conscients que les biens de la terre ont une destination universelle et que les richesses d’un pays doivent servir à tous. L’envoyé du Pape a dit à ce propos: “recherchez la fraternité et rejetez l’idolâtrie de l’ethnie qui est un facteur de division et d’exclusion”. Il a cependant fait savoir que l’ethnie véhicule une identité qui, si elle est bien comprise, dans le respect des différences, peut constituer une véritable richesse pour tous. Concernant l’exclusion, il a soutenu que les droits et devoirs des minorités nationales doivent être reconnus». Selon le cardinal Renato, le fait que l’Accord de paix de Ouagadougou ait été conclu avec le concours de personnalités étrangères montre combien il est important, à l’heure de la mondialisation, de sortir de son enfermement pour élargir ses horizons. Ce qui a frappé le cardinal partout où il est passé, c’est l’aspiration profonde des Ivoiriens à la paix. Paix qui induit le retour du pays à la normalité à la faveur de l’Accord de Ouagadougou. Le prélat a laissé échapper sa joie: “C’est une grande victoire pour le peuple ivoirien tout entier dont l’unique perdante semble être la culture de la mort qui avait élu droit de cité dans le pays”. Faisant allusion à l’avenir du pays, le prélat a exhorté les adultes à ne pas exploiter l’innocence des jeunes. Il s’est insurgé contre le travail des enfants dans les plantations et leur enrôlement dans les groupes armés au mépris des dispositions internationales en la matière. “Il est inconcevable qu’au moment où la communauté mondiale est engagée dans la “Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence, et de la paix au profit des enfants du monde (2001- 2010)”, l’on puisse embarquer la jeunesse dans une culture de la violence, l’entraîner au mépris de la dignité de la personne, et à la destruction de la vie”. Pour tout ce qui touche à la défense de la vie, à la promotion de la justice et de la paix, le cardinal a invité les catholiques à collaborer avec d’autres chrétiens et les fidèles d’autres religions, en particulier les musulmans. Car “dans la situation actuelle du pays, le défi majeur que la Côte d’Ivoire aura à affronter est celui de la reconstruction aussi bien physique que morale du pays”.
Partout où il est passé en Côte d’Ivoire, aussi bien à Abidjan, à Yamoussoukro, qu’à Bouaké, le cardinal dit avoir été frappé par la grande souffrance des personnes qu’il a rencontrées. Notamment les orphelins, les malades, les déplacés de guerre désireux de retourner dans leurs zones de provenance, les sans-emploi; les prisonniers. Et enfin celle plus spirituelle que matérielle des couples qui, au milieu de grandes difficultés, s’efforcent de demeurer fidèles à leurs engagements matrimoniaux et d’être ainsi un signe de l’amour inlassable de Dieu pour chaque homme. Le cardinal a par ailleurs manifesté un sentiment de reconnaissance pour les efforts faits par l’Eglise catholique de Côte d’Ivoire pour la promotion de la paix et de la défense de la dignité de la personne. Citant le Pape Benoît XVI dans sa première encyclique, il a dit ceci: “l’Eglise ne peut ni ne doit prendre en main, la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible. Elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l’Etat. Mais, elle ne peut ni ne doit non plus rester à l’écart dans la lutte pour la justice”.
Mgr Renato qui a quitté hier le pays a remercié Mgr Marie Daniel Dadiet, président de la commission épiscopale justice et paix, qui, avec son comité, a élaboré un programme riche et varié qui lui a permis de toucher du doigt les réalités de la Côte d’Ivoire. Le nonce apostolique, Mgr Mario Roberto Cassari, a pris part à cette célébration eucharistique, ainsi que l’archevêque d’Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa, le président de la conférence épiscopale, Mgr Laurent Mandjo, et l’archevêque de Bouaké, Mgr Paul Siméon Ahouanan.
Devant l’autel de la cathédrale Saint-Paul, devant Dieu et les croyants et en présence du cardinal Renato Raffaele Martino, président du conseil pontifical justice et paix, Gbagbo et Soro se sont donné le baiser de paix. Mgr Jean Pierre Kutwa, l’archevêque d’Abidjan et l’envoyé du Saint-Père ont, à tour de rôle pris, dans leurs bras, les deux belligérants d’hier. L’émotion était à son comble.
Dans son homélie, le cardinal Renato a dit sans détour à ses hôtes ivoiriens. Aussi bien aux autorités politiques qu’aux simples citoyens: “la paix est entre vos mains et elle dépend d’abord de vous!”. Mais à une condition: il faudrait que les Ivoiriens soient prêts à préserver les questions ouvertes et à les affronter, y compris pour ce qui est du désarmement. Des recettes toutes faites, le cardinal n’en a pas. Il a cependant une voie à suggérer: celle d’analyser avec courage, la situation passée et présente du pays, à la lumière des principes de convivialité civile qu’offre la doctrine sociale de l’Eglise et qui sont exposés dans le compendium, afin d’élaborer sur cette base des projets qui aient des chances d’aboutir. Pour cela, Mgr Renato indique qu’il faudra tout mettre en œuvre pour favoriser la participation de toutes les forces vives du pays au dialogue, et à la concertation en évitant de nouvelles divisions qui risquent de provoquer de nouvelles violences. Or, a-t-il dit en se référant à l’évangile de Mathieu, “tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine; et nulle ville, nulle maison divisée contre elle-même, ne saurait se maintenir”. La division venant des convoitises, et la Côte d’Ivoire étant un pays riche et convoité, les Ivoiriens ont été invités à demeurer vigilants; tout en cultivant le sens de la solidarité entre les différentes composantes nationales conscients que les biens de la terre ont une destination universelle et que les richesses d’un pays doivent servir à tous. L’envoyé du Pape a dit à ce propos: “recherchez la fraternité et rejetez l’idolâtrie de l’ethnie qui est un facteur de division et d’exclusion”. Il a cependant fait savoir que l’ethnie véhicule une identité qui, si elle est bien comprise, dans le respect des différences, peut constituer une véritable richesse pour tous. Concernant l’exclusion, il a soutenu que les droits et devoirs des minorités nationales doivent être reconnus». Selon le cardinal Renato, le fait que l’Accord de paix de Ouagadougou ait été conclu avec le concours de personnalités étrangères montre combien il est important, à l’heure de la mondialisation, de sortir de son enfermement pour élargir ses horizons. Ce qui a frappé le cardinal partout où il est passé, c’est l’aspiration profonde des Ivoiriens à la paix. Paix qui induit le retour du pays à la normalité à la faveur de l’Accord de Ouagadougou. Le prélat a laissé échapper sa joie: “C’est une grande victoire pour le peuple ivoirien tout entier dont l’unique perdante semble être la culture de la mort qui avait élu droit de cité dans le pays”. Faisant allusion à l’avenir du pays, le prélat a exhorté les adultes à ne pas exploiter l’innocence des jeunes. Il s’est insurgé contre le travail des enfants dans les plantations et leur enrôlement dans les groupes armés au mépris des dispositions internationales en la matière. “Il est inconcevable qu’au moment où la communauté mondiale est engagée dans la “Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence, et de la paix au profit des enfants du monde (2001- 2010)”, l’on puisse embarquer la jeunesse dans une culture de la violence, l’entraîner au mépris de la dignité de la personne, et à la destruction de la vie”. Pour tout ce qui touche à la défense de la vie, à la promotion de la justice et de la paix, le cardinal a invité les catholiques à collaborer avec d’autres chrétiens et les fidèles d’autres religions, en particulier les musulmans. Car “dans la situation actuelle du pays, le défi majeur que la Côte d’Ivoire aura à affronter est celui de la reconstruction aussi bien physique que morale du pays”.
Partout où il est passé en Côte d’Ivoire, aussi bien à Abidjan, à Yamoussoukro, qu’à Bouaké, le cardinal dit avoir été frappé par la grande souffrance des personnes qu’il a rencontrées. Notamment les orphelins, les malades, les déplacés de guerre désireux de retourner dans leurs zones de provenance, les sans-emploi; les prisonniers. Et enfin celle plus spirituelle que matérielle des couples qui, au milieu de grandes difficultés, s’efforcent de demeurer fidèles à leurs engagements matrimoniaux et d’être ainsi un signe de l’amour inlassable de Dieu pour chaque homme. Le cardinal a par ailleurs manifesté un sentiment de reconnaissance pour les efforts faits par l’Eglise catholique de Côte d’Ivoire pour la promotion de la paix et de la défense de la dignité de la personne. Citant le Pape Benoît XVI dans sa première encyclique, il a dit ceci: “l’Eglise ne peut ni ne doit prendre en main, la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible. Elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l’Etat. Mais, elle ne peut ni ne doit non plus rester à l’écart dans la lutte pour la justice”.
Mgr Renato qui a quitté hier le pays a remercié Mgr Marie Daniel Dadiet, président de la commission épiscopale justice et paix, qui, avec son comité, a élaboré un programme riche et varié qui lui a permis de toucher du doigt les réalités de la Côte d’Ivoire. Le nonce apostolique, Mgr Mario Roberto Cassari, a pris part à cette célébration eucharistique, ainsi que l’archevêque d’Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa, le président de la conférence épiscopale, Mgr Laurent Mandjo, et l’archevêque de Bouaké, Mgr Paul Siméon Ahouanan.