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Région Publié le mercredi 17 juin 2009 | Nord-Sud

Tiémélékro (M’Batto) : Le maire et le «chef» de tribu à couteaux tirés

Un bras de fer oppose le maire de Tiémélékro et son deuxième adjoint qui se veut le nouveau chef de tribu de cette localité. Les deux parties s'expliquent.


A Tiémélékro, dans la sous-préfecture de M'batto, les relations entre le maire Kadjané Abo et son 2ème adjoint, Konin Alla, sont exécrables. Au centre de la discorde, le poste de “chef suprême de la tribu Ahaly”. Konin Alla, qui aurait été désigné par tous les chefs de Tiémélékro pour occuper le siège, se trouve contesté par le maire qui, lui, avait misé sur un autre candidat. Le conflit est mis au grand jour lorsque Konin Allah décide de saisir la presse pour se plaindre de la «tentative de putsch» qui le menace. Sa version des faits dispose que tout commence le 5 août 2005. Ce jour-là, tous les chefs des villages de la tribu Ahaly se sont réunis pour désigner leur guide suprême. Le choix est porté sur lui (Konin Alla). Trois jours après cette rencontre, le maire Kadjané arrive à Tiémélékro tout furieux. Il convoque les chefs de villages, les responsables de jeunesse et des femmes, pour leur annoncer que son deuxième adjoint qui vient d'être porté à la tête de la tribu est destitué. L'intention secrète du maire serait de nommer N'Guetta Kouamé, intérimaire au poste de chef de Tiémélékro. Alors que, «selon la tradition», explique Alla Konin, celui-ci ne peut pas être coopté. Les chefs informés du projet du maire entrent en colère. Pour eux, le choix du chef suprême de la tribu n'est pas du ressort d'une autorité administrative ou politique. Ils organisent une nouvelle rencontre pour réhabiliter Konin Alla qui prend ainsi le titre de «Nanan Bédia 2». Mais, le maire revient à la charge. Il décide de prouver à son adjoint, (le nouveau chef) qu'il est le patron de la commune et de toutes ses terres. En représailles, il lui retire toutes les délégations de signature dont il bénéficiait au sein de la municipalité. Envers et contre ces «manœuvres d'intimidation», le 14 juin 2008, les chefs décident d'introniser Nanan Bedia 2 au cours d'une cérémonie grandiose. Mais, le maire décide d'empêcher la cérémonie. Le vendredi 13 juin, à 16 heures, il informe la gendarmerie de Dimbokro de “l'imminence d'une guerre de clans à Tiémélékro”. Et exige que la cérémonie annoncée soit empêchée pour éviter un bain de sang. Au même moment, il demande au préfet de Bongouanou et au sous-préfet d'interdire toute manifestation sur son territoire. «Par ces démarches, il a réussi à faire boycotter la fête. Et toutes les dépenses sont restées à ma charge», déplore Konin Alla. Quelques mois après ce fiasco, le maire se convainc qu'il a maintenant le champ libre. Il adresse un courrier au sous-préfet, lui demandant de nommer N'Guetta Kouamé, comme chef-central de la tribu Ahaly. «Il créé une sorte de bicéphalisme que les chefs refusent. Car, il n'y a pas de différence entre les titres de chef central des Ahaly qu'il crée et celui de chef de tribu», explique Konin Alla. Qui affirme que le bras de fer se poursuit sur le terrain. Il invite le préfet de Bongouanou à faire des efforts pour trouver une solution. Invité à maintes reprises à la table de négociation, le maire Kadjane aurait toujours répondu absent au rendez-vous du préfet. Interrogé au téléphone, le maire de Tiémélékro dit n'avoir aucun problème avec Konin. Il s'est dit surpris par les accusations de son adjoint. Selon lui, il y a, dans la tribu, deux familles qui occupent à tour de rôle, la chefferie. «Mais, lors de la dernière succession, des problèmes sont survenus. Avant même d'y avoir trouvé des solutions, le chef qui devait occuper le trône est mort. Nous vivions toujours ce deuil. Lorsqu'à notre grande surprise, alors même que le corps du chef n'était pas encore enterré, Konin Alla a voulu se faire introniser», charge le maire. C'est surtout, dit-il, à cette précipitation qu'il n'est pas été favorable. Il dément les accusations faisant état de son implication dans la nomination du nouveau chef. «Le maire que je suis s'est juste vu confier un rôle de médiateur. Et ce, sur la demande des chefs de villages. Les histoires de tribu ce n'est pas le maire qui les règle. N'Guetta Kouamé qu'on m'accuse de vouloir installer ne peut pas être chef de tribu, parce qu'il ne fait pas partie de l'une des deux familles qui se succèdent à la chefferie», a-t-il tranché. Il annonce avoir entamé des démarches afin qu'un «chef de consensus» soit trouvé. «J'en avais parlé avec le sous-préfet. Et dans les jours qui viennent, on réunira tous les chefs pour en discuter», a-t-il précisé.


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