C’est demain que sera inhumé l’ex-président du Gabon El Hadj Omar Bongo Ondimba. On assiste pourtant déjà à des «empoignades» verbales, des tractations, des guerres de positionnement…
Les vents contraires se lèvent et l’on redoute que la solidarité qui a prévalue entre gabonais jusque- là, après l’annonce de son décès le 8 juin, ne vole en éclats. La pomme de discorde est, bien entendu, la question de la succession de l’illustre disparu. Les dignitaires du Parti Démocratique du Gabon (PDG) n’arrivent pas à s’accorder sur le nom du nouveau leader de leur parti ; étant entendu que le nouvel élu sera par ricochet celui qui va être leur champion aux élections présidentielles prochaines. Elles sont prévues pour se tenir 45 jours après la disparition du Chef de l’Etat. Ali Bongo, fils de feu Omar Bongo et ministre de la défense sous sa présidence est en campagne. Il ne semble pas vouloir perdre du temps. Selon l’AFP, il est très présent à la télévision gabonaise. Il est souvent vu aux côtés de la présidente intérimaire, la présidente du sénat Rose Francine Rogombé. Hier, lors des obsèques officielles de son père, Ali s’est présenté comme le chef du clan Bongo. Il a été désigné pour dire l’oraison funèbre au nom de toute la famille Bongo. Le ministre de la défense a endossé, à cette occasion, toute la philosophie politique de son père et jure de maintenir l’édifice que le défunt s’est employé à construire durant 41 ans de pouvoir. "Cet édifice (...) va nous permettre d'aborder sereinement l'avenir des enfants de notre pays", a-t-il lancé, rapporte l’AFP. Il assuré son père Omar, comme dans un dialogue, qu’il fera tout pour que le Gabon lui survive ; tout au moins qu’il soit comme il l’a laissé.
"Nous, tes enfants, ta famille, prenons l'engagement solennel de garder allumée avec l'aide de nos concitoyens la flamme sacrée de l'harmonie familiale, de la concorde républicaine et de l'unité nationale", a-t-il juré, les larmes aux yeux. Autre fait : Des dignitaires du PDG sont en campagne active au sein de ce parti pour positionner Ali Bongo comme le nouveau champion. Rien n’est encore joué. Il y a encore des réticences. A l’image du premier ministre gabonais Jean Eyeghé Ndong qui accuse Ali de vouloir passer en force sans respecter la constitution. Il n’empêche, le fils de Bongo a déjà tissé sa toile. Il apparaît aujourd’hui comme le dauphin d’un système clanique, familial et politique mis en place depuis belle lurette. Et la présence simultanée du président français Nicolas Sarkozy et de son prédécesseur Jacques Chirac, ancien patron de la françafrique, au Gabon n’est pas faite pour rassurer les opposants au mode de succession monarchique. Il est vrai que les deux personnalités françaises sont là dans le cadre des obsèques nationales. Mais personne n’est dupe. Omar Bongo a bien servi la France et ses intérêts durant l’exercice de ses mandats successifs. Pourquoi la France ne porterait -elle pas son choix sur son fils Ali pour toujours garantir ses intérêts, s’interrogent certains. C’est ainsi, pense -t-on, qu’il faut comprendre le scepticisme de ceux des gabonais qui ont hué le président Sarkozy à son arrivée, au Palais présidentiel, lors de ces obsèques. Alors qu’ils sont en deuil.
Serge Armand Didi: sardidi@yahoo.fr
Les vents contraires se lèvent et l’on redoute que la solidarité qui a prévalue entre gabonais jusque- là, après l’annonce de son décès le 8 juin, ne vole en éclats. La pomme de discorde est, bien entendu, la question de la succession de l’illustre disparu. Les dignitaires du Parti Démocratique du Gabon (PDG) n’arrivent pas à s’accorder sur le nom du nouveau leader de leur parti ; étant entendu que le nouvel élu sera par ricochet celui qui va être leur champion aux élections présidentielles prochaines. Elles sont prévues pour se tenir 45 jours après la disparition du Chef de l’Etat. Ali Bongo, fils de feu Omar Bongo et ministre de la défense sous sa présidence est en campagne. Il ne semble pas vouloir perdre du temps. Selon l’AFP, il est très présent à la télévision gabonaise. Il est souvent vu aux côtés de la présidente intérimaire, la présidente du sénat Rose Francine Rogombé. Hier, lors des obsèques officielles de son père, Ali s’est présenté comme le chef du clan Bongo. Il a été désigné pour dire l’oraison funèbre au nom de toute la famille Bongo. Le ministre de la défense a endossé, à cette occasion, toute la philosophie politique de son père et jure de maintenir l’édifice que le défunt s’est employé à construire durant 41 ans de pouvoir. "Cet édifice (...) va nous permettre d'aborder sereinement l'avenir des enfants de notre pays", a-t-il lancé, rapporte l’AFP. Il assuré son père Omar, comme dans un dialogue, qu’il fera tout pour que le Gabon lui survive ; tout au moins qu’il soit comme il l’a laissé.
"Nous, tes enfants, ta famille, prenons l'engagement solennel de garder allumée avec l'aide de nos concitoyens la flamme sacrée de l'harmonie familiale, de la concorde républicaine et de l'unité nationale", a-t-il juré, les larmes aux yeux. Autre fait : Des dignitaires du PDG sont en campagne active au sein de ce parti pour positionner Ali Bongo comme le nouveau champion. Rien n’est encore joué. Il y a encore des réticences. A l’image du premier ministre gabonais Jean Eyeghé Ndong qui accuse Ali de vouloir passer en force sans respecter la constitution. Il n’empêche, le fils de Bongo a déjà tissé sa toile. Il apparaît aujourd’hui comme le dauphin d’un système clanique, familial et politique mis en place depuis belle lurette. Et la présence simultanée du président français Nicolas Sarkozy et de son prédécesseur Jacques Chirac, ancien patron de la françafrique, au Gabon n’est pas faite pour rassurer les opposants au mode de succession monarchique. Il est vrai que les deux personnalités françaises sont là dans le cadre des obsèques nationales. Mais personne n’est dupe. Omar Bongo a bien servi la France et ses intérêts durant l’exercice de ses mandats successifs. Pourquoi la France ne porterait -elle pas son choix sur son fils Ali pour toujours garantir ses intérêts, s’interrogent certains. C’est ainsi, pense -t-on, qu’il faut comprendre le scepticisme de ceux des gabonais qui ont hué le président Sarkozy à son arrivée, au Palais présidentiel, lors de ces obsèques. Alors qu’ils sont en deuil.
Serge Armand Didi: sardidi@yahoo.fr