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Politique Publié le jeudi 18 juin 2009 | Fraternité Matin

21 morts dans les éboulements : Mme Wodié soutient le plan de L’Etat • La présidente de la Commission nationale des droits de l’homme “invite les populations à accepter toutes les solutions de recasement”

La présidente de la Cndhci déplore les pluies diluviennes ayant entraîné 21 morts et exhorte les populations au civisme.



La présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (Cndhci), Mme Victorine Wodié, affirme que la structure qu’elle dirige n’est pas opposée au déguerpissement des habitants des quartiers précaires. «Pour quels motifs d’ailleurs le serais-je?», s’interroge–t-elle. Bien au contraire, elle les invite à «accepter toutes les solutions de recasement que les pouvoirs publics leur proposeraient». Dans un entretien qu’elle nous a accordé hier, par rapport aux éboulements et inondations ayant entraîné 21morts, la présidente de la Cndhci a rappelé aux autorités qui projetteraient de procéder à des déguerpissements, à la suite de ces drames, leurs obligations. «En effet, les dispositions de l’article 11 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels que l’Etat de Côte d’Ivoire a signé et ratifié, et donc qui le lie, recommande aux Etats parties, de prendre toutes les mesures appropriées pour garantir à toute personne vivant sur leur territoire, un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants, ainsi qu’une amélioration constante de ses conditions d’existence».

C’est le lieu de rappeler que le gouvernement a, depuis mardi, “déclenché le plan Orsec qui permet au préfét d’Abidjan de réquisitionner tous les services et organismes publics et privés susceptibles de prêter aide et assistance en cas de catastrophe”.

La présidente de la Cndhci a insisté sur les mesures d’accompagnement. «La prolifération de ces quartiers précaires témoigne quelque part de la défaillance de l’Etat dans ce domaine. Il est donc souhaitable de trouver aux habitants de ces quartiers, des logements décents, ce qui serait l’idéal, ou à défaut, de les recaser sur un site, avant de procéder à leur déguerpissement. Car déguerpir ces populations sans mesures d’accompagnement, ne résoud pas le problème, mais plutôt le déplace dans le temps. Il ne faut quand même pas oublier qu’il s’agit d’êtres humains qui méritent respect, considération et qu’il faut traiter avec dignité». Pour Victorine Wodié, les difficultés de trésorerie de l’Etat ne pourraient être un frein au recasement des populations, étant donné que celui-ci peut recourir à la coopération internationale. «L’article 11 suscité du pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 recommande aux Etats parties de recourir à la coopération internationale pour la réalisation des obligations contenues dans ledit article». C’est cette disposition qui a prévalu, au dire de l’intervenante, pour le recasement des populations de l’ex-bidonville Washington à Biabou 1 et 2.

Soixante-dix quartiers précaires sont dénombrés à Abidjan. En ce qui concerne les drames, la première responsable en charge des questions des droits de l’homme, a déploré le laxisme de l’Etat. «Je suis consternée et d’autant plus indignée par ces morts qu’on aurait pu éviter si des mesures préventives avaient été prises».

Marcelline Gneproust
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