Lutte contre le blanchiment d’argent : La Côte d’Ivoire vigilante

Un mémoire qui vient à point nommé sur le phénomène du blanchiment des capitaux qui affecte la plupart des sociétés du monde. Surtout ceux, dit-on, qui sont en guerre ou en conflits: «Stratégies de lutte contre le blanchiment des capitaux : cas de la SIB». Même si son sujet analyse les méthodes, les procédés ayant pour vocation de détecter les capitaux d’origine illégale empruntant les canaux de cette banque, il dépasse cependant ce cadre, pour montrer qu’en la matière, la Côte d’Ivoire, malgré la crise, reste aussi vigilante.

Salué par le jury composé, outre des enseignants-chercheurs (Dr Anassé, président, et Aboua Gustave), d’experts (Cdt Konan et de M. Koffi Youa, commissaire de police chargé d’enquête à la Centif) pour son originalité et son audace, avec la mention Bien, 15/ 20, le mémoire de 3ème cycle en Ethique, économique et Développement durable de l’impétrant, Atta Koffi Gervais, est intéressant à plus d’un titre. Il montre d’abord que les capitaux qui composent cette «économie parallèle» sont de deux sortes: «D’un côté, il s’agit du noircissement d’argent, fruit d’activités légales mais non déclarées ; et de l’autre de l’argent «sale», fruit d’activités illégales et criminelles», qui tire sa source du système inventé par Al Capone, lequel utilisait une chaîne de laveries automatiques dans Chicago pour maquiller les revenus tirés du jeu de la prostitution, du racket et de la violation des lois de prohibition. Ensuite, ce sujet apporte des éclairages nouveaux sur les dimensions particulières de la lutte contre le fléau, «la nécessité d’intégrer dans les habitudes des institutions financières et dans les comportements de populations, des valeurs découlant de la culture éthique, et de mettre surtout à leur disposition les nouvelles méthodes de lutte, afin de leur permettre de s’adapter aux nouvelles techniques de ces criminels du monde économique». Enfin, son mémoire met en évidence «les dégâts causés par la pratique du blanchiment d’argent, notamment la corruption et la déstabilisation considérables de l’économie des pays».

Michel Koffi