Tout au long de ses visites d'Etat à l'Ouest et au Nord-Ouest, le chef de l'Etat a instamment lancé un appel au travail à la population. Les ministres devraient sans doute donner l'exemple.
Le Conseil des ministres du 4 juin a marqué un tournant dans la conduite de l'action gouvernementale. Selon son communiqué final, il a adopté les conclusions d'une importante communication du chef du gouvernement. Guillaume Soro a fixé des axes d'actions prioritaires à ses ministres pour les prochains mois. Officiellement, il s'agit de mieux répondre aux préoccupations urgentes des populations appauvries par la crise et de respecter les règles de bonne gestion des finances publiques.
Mais, pour que le Conseil adopte des conclusions, il y a bien eu un argumentaire. Et, selon de bonnes sources, le Premier ministre a dressé un tableau plutôt sombre de l'action de la majorité de ses ministres. Une vraie douche froide, classée instinctivement top secret par chaque membre du gouvernement.
Des sources concordantes révèlent qu'avant ces décisions entérinées par le chef de l'Etat, M. Soro avait fait réaliser un audit sur l'activité des ministres. Un rapport accablant pour la plupart d'entre eux.
Les enquêteurs ont retenu comme critères d'évaluation, d'une part, la réaction aux dossiers transmis pour observation dans le cadre du conseil de gouvernement et du Conseil des ministres, de l'autre l'assiduité aux dits conseils.
Le passage au tamis des 48 Conseils de gouvernement et 35 Conseils des ministres tenus entre avril 2007 et décembre 2008 a révélé des taux d'absence de 61% et 50%.
Non contents de ne pas assister aux Conseils, plusieurs ministres se tournent carrément les pouces. En effet, sur les 179 textes qui leur ont été soumis sur la période, des taux de réponse de 25 ont été enregistrés. Sans doute occupés aux missions et autres affaires personnelles, certains ministres n'ont fait aucune observation écrite sur les textes inscrits à l'ordre des Conseils. L'absentéisme ministériel est plus prononcé au niveau des réunions des comités interministériels qui doivent plancher sur des questions spécifiques, telles que celle de la cherté de la vie.
A titre d'exemple, alors qu'Abidjan croulait sous les ordures, après le Conseil des ministres du 8 janvier, le Premier ministre a convoqué à son cabinet une réunion interministérielle sur la question. Sur 15 ministres, seuls 4 se sont présentés, avec en moyenne une heure de retard (Environnement et Eaux et forêts ; Santé et Hygiène publique ; Ville et salubrité urbaine ; Famille et Affaires sociales). D'autres ont choisi de se faire représenter (Plan et Développement ; Economie et Finances ; Transports ; Construction, Urbanisme et Habitat). Les autres avaient mieux à faire que de s'occuper de la salubrité publique. La réunion a finalement été ajournée faute de quorum suffisant. C'est par la suite que le Premier ministre a suspendu certains salaires.
Par ailleurs, en plus d'être des fantômes aux réunions pour lesquelles ils sont payés par le contribuable, certains ministres ne n'apportent aucun soin à la rédaction des textes qu'ils transmettent au Conseil de gouvernement. Et, cette instance se transforme très souvent en cabinet d'expertise pour ces fainéants d'un autre genre. Perte de temps et d'énergie garantie. Ce sont là, quelques-unes des raisons qui ont poussé le chef de l'Etat et son Premier ministre à prendre les mesures annoncées le 4 juin. Avec l'espoir que les ministres fainéants comprendront qu'en plus du processus de sortie de crise, un gouvernement doit être à l'écoute des besoins de sa population. Guillaume Soro a enfoncé le clou à Bouaké le 6 juin : « Que les ministres agissent contre la pauvreté».
Kesy B. Jacob
Le Conseil des ministres du 4 juin a marqué un tournant dans la conduite de l'action gouvernementale. Selon son communiqué final, il a adopté les conclusions d'une importante communication du chef du gouvernement. Guillaume Soro a fixé des axes d'actions prioritaires à ses ministres pour les prochains mois. Officiellement, il s'agit de mieux répondre aux préoccupations urgentes des populations appauvries par la crise et de respecter les règles de bonne gestion des finances publiques.
Mais, pour que le Conseil adopte des conclusions, il y a bien eu un argumentaire. Et, selon de bonnes sources, le Premier ministre a dressé un tableau plutôt sombre de l'action de la majorité de ses ministres. Une vraie douche froide, classée instinctivement top secret par chaque membre du gouvernement.
Des sources concordantes révèlent qu'avant ces décisions entérinées par le chef de l'Etat, M. Soro avait fait réaliser un audit sur l'activité des ministres. Un rapport accablant pour la plupart d'entre eux.
Les enquêteurs ont retenu comme critères d'évaluation, d'une part, la réaction aux dossiers transmis pour observation dans le cadre du conseil de gouvernement et du Conseil des ministres, de l'autre l'assiduité aux dits conseils.
Le passage au tamis des 48 Conseils de gouvernement et 35 Conseils des ministres tenus entre avril 2007 et décembre 2008 a révélé des taux d'absence de 61% et 50%.
Non contents de ne pas assister aux Conseils, plusieurs ministres se tournent carrément les pouces. En effet, sur les 179 textes qui leur ont été soumis sur la période, des taux de réponse de 25 ont été enregistrés. Sans doute occupés aux missions et autres affaires personnelles, certains ministres n'ont fait aucune observation écrite sur les textes inscrits à l'ordre des Conseils. L'absentéisme ministériel est plus prononcé au niveau des réunions des comités interministériels qui doivent plancher sur des questions spécifiques, telles que celle de la cherté de la vie.
A titre d'exemple, alors qu'Abidjan croulait sous les ordures, après le Conseil des ministres du 8 janvier, le Premier ministre a convoqué à son cabinet une réunion interministérielle sur la question. Sur 15 ministres, seuls 4 se sont présentés, avec en moyenne une heure de retard (Environnement et Eaux et forêts ; Santé et Hygiène publique ; Ville et salubrité urbaine ; Famille et Affaires sociales). D'autres ont choisi de se faire représenter (Plan et Développement ; Economie et Finances ; Transports ; Construction, Urbanisme et Habitat). Les autres avaient mieux à faire que de s'occuper de la salubrité publique. La réunion a finalement été ajournée faute de quorum suffisant. C'est par la suite que le Premier ministre a suspendu certains salaires.
Par ailleurs, en plus d'être des fantômes aux réunions pour lesquelles ils sont payés par le contribuable, certains ministres ne n'apportent aucun soin à la rédaction des textes qu'ils transmettent au Conseil de gouvernement. Et, cette instance se transforme très souvent en cabinet d'expertise pour ces fainéants d'un autre genre. Perte de temps et d'énergie garantie. Ce sont là, quelques-unes des raisons qui ont poussé le chef de l'Etat et son Premier ministre à prendre les mesures annoncées le 4 juin. Avec l'espoir que les ministres fainéants comprendront qu'en plus du processus de sortie de crise, un gouvernement doit être à l'écoute des besoins de sa population. Guillaume Soro a enfoncé le clou à Bouaké le 6 juin : « Que les ministres agissent contre la pauvreté».
Kesy B. Jacob