Football : CAN-Mondial 2010 (Burkina-Côte d’Ivoire 2-3) - Mission accomplie

La Côte d’Ivoire a fait un pas d’Eléphant vers la Coupe du Monde 2010. En réussissant le hold-up parfait (2-3), samedi dernier au stade du 4 août à Ouagadougou, Didier Drogba et ses coéquipiers ont assis leur suprématie dans le groupe E du dernier tour qualificatif pour la CAN et le Mondial de l’année prochaine. Une victoire dessinée à la sueur de la grande expérience du groupe de Vahid Halilhodzic. Un succès qui permet à la Côte d’Ivoire de boucler de la plus belle des manières la phase aller de ces éliminatoires avec trois victoires pour autant de matchs. Pourtant, les choses s’annonçaient difficiles pour les Pachydermes. Tant tous les spécialistes voyaient au déplacement de la capitale burkinabè un gros piège. Surtout avec cette formation des Etalons euphorique et enthousiaste depuis le début de ces qualifications pour la CAN et le Mondial. Les Burkinabè ne restaient-ils pas sur 9 matchs sans la moindre défaite? Un parcours qui a fait dire à la presse du grand voisin que le grand Eléphant allait passer à la casserole. Mais à l’arrivée, Touré Kolo Abib et ses équipiers ont su déjouer le piège du technicien portugais, Paolo Duarte. Et pour ce faire, ils ont dû puiser dans la grande somme d’expérience et la maturité des éléments qui composent l’équipe ivoirienne.
Le sceau de la maturité
Comme il y a deux semaines en Guinée, les Eléphants n’ont jamais tremblé face à l’enjeu et encore moins face à l’adversaire. Avant-hier, encore, au stade du 4 août, pendant que le nombreux public poussait les Etalons à aller vite en confondant vitesse et précipitation, Maestro, Yaya Touré, Baki, Drogba, Méité, Eboué et les autres ont su s’armer de patience pour espérer exploiter la moindre faille. Et sur le coup franc décomposé entre Romaric et Yaya Touré, le Barcelonais pouvait donner l’avantage aux visiteurs (13 e). Refroidissant tout un stade. Et même quand la formation du pays des Hommes intègres est parvenue à inscrire le but égalisateur (26’) par l’excellent Jonathan Pitroipa, les Ivoiriens ont su garder la tête froide pour ne pas se laisser distraire par les « gris-gris » et la fougue des Etalons. Mieux, ils reviennent des vestiaires plus sereins et plus déterminés à faire parler leur maturité. Pris de vitesse, le Burkina cède à la pression de Salomon Kalou. Et Tall, contre son camp peut redonner l’avantage à la Côte d’Ivoire (54’). Le public de Ouagadougou n’a autre choix que d’écouter l’ambiance des supporteurs ivoiriens qui ont rallié la capitale burkinabè. Il sera d’autant plus désabusé quand le capitaine ivoirien, le Blue de Chelsea reprend victorieusement un ballon renvoyé par le gardien Diakité (70’). La Côte d’Ivoire mène par trois à un à une vingtaine de minutes de la fin de la partie.

L’Afrique du Sud se rapproche
Les connaisseurs du ballon rond comprennent, aussitôt, que la tâche de Kéré Mamadou, Charles Kaboré, Traoré Alain, Pitroipa, Koulibaly et autres est devenue encore plus difficile. Mais ces derniers ne lâchent rien. Et parviennent à réduire le score (78’) par Aristides Bancé, entré en cours de jeu. La Côte d’Ivoire s’impose dans ce grand derby ouest-africain et prend seul la tête du groupe E. A trois journées de la fin des éliminatoires, les Ivoiriens ont fait le plein du panier. Neuf points sur neuf et surtout avec six points gagnés à l’extérieur. Inutile de dire que Jacques Anouma et ses Eléphants se sont considérablement, pour ne pas écrire inexorablement, rapprochés de l’Afrique du Sud. Et sauf cataclysme, les Eléphants seront à leur deuxième Mondial de rang l’été prochain. Peut-être que Didier Drogba, Demel Guy, Cissé Sékou, Kader Kéita, Tiéné Siaka, Sanogo Boubacar, Barry Copa et les autres composteront leur ticket qualificatif dès le 6 septembre prochain. Date à laquelle ils recevront, à Abidjan, le Burkina Faso pour la quatrième journée de ces éliminatoires.
En attendant, ils peuvent profiter de leurs vacances qu’ils ont entièrement méritées. Mission accomplie.

Koné Lassiné, envoyé spécial à Ouagadougou