Tiébissou. Une ville dont l’évocation du nom rappelle pas mal de tristesse à ses habitants, à ceux qui y ont vécu quelques temps, surtout dès le déclenchement de la crise qui a secoué le pays. Les habitants de cette belle cité devenue zone tampon dès le déclenchement de la guerre en ont vu des vertes et des pas mûres. La ville elle-même tarde à se remettre de ce traumatisme. C’est dans cette localité qui se remet peu à peu de ses meurtrissures que s’est rendu hier, dans le cadre de sa tournée dans la région des Lacs et de la Vallée du Bandama, le président du RDR, candidat à la présidentielle de novembre prochain. Après avoir visité deux villages de cette région, dont notamment Minambo et N’Garagoro, situés respectivement à 15 et 9 kilomètres, le président du RDR a animé un meeting en plein cœur de Tiébissou. Et pour ce faire, les populations ne se sont pas faites prier pour venir l’écouter. Mais avant la grand’messe qui a été dite par l’hôte de quelques heures du peuple de la cité du Tchébi, ce sont les représentants des différentes couches de la population qui ont dépeint un tableau plus que sombre de la ville. La directrice départementale de campagne de ADO, Mme Louise N’Goran, n’a pas mâché ses mots pour dire tout le symbole et l’espoir que représentente la venue du candidat du RDR dans la ville et ses environs. «Votre candidature, a-t-elle dit, est un symbole de réconfort, pour les populations », avant de demander sans ambages au leader des Républicains de venir les sortir de cette situation de désespoir : «Puisque vous êtes la solution à nos problèmes, les populations de Tiébissou, vous appellent au secours », a plaidé l’intervenante. Le porte-parole des jeunes, Kouakou Kouamé Raphaël, n’a pas dit autre chose. Avec la fougue, la ferveur et la détermination qui caractérisent la jeunesse, celui-ci a été incisif. Il a tout d’abord salué l’initiative prise par le président du RDR de se rendre à Tiébissou et de s’adresser aux populations : «Par votre présence à Tiébissou, vous voulez gouverner une Côte d’Ivoire unie avec tous ses fils». Puis, il a passé au peigne fin, toutes les difficultés que connait la région à tous les niveaux. Dans le domaine de la santé, l’hôpital et le dispensaire, n’existent que de nom. Tout étant à refaire. Les routes sont quasi impraticables. L’éducation n’est pas en reste. Les salles de classes sont débordées d’élèves. Ces derniers se retrouvent parfois à 100, voire plus dans les classes. Et bien entendu, cet effectif pléthorique est dû au fait que dès le déclenchement de la crise, la plupart des élèves des villes environnantes sont venues poursuivre leurs études dans cette ville qui ne dispose que d’un seul lycée. L’eau, source de vie est une denrée très rare à Tiébissou : «Le seul château d’eau est vieillissant» a déploré le porte-parole des jeunes. En un mot comme en mille, la misère a élu domicile dans cette cité naguère prospère. D’où son appel pathétique lancé au candidat du RDR : «Vous qui êtes la solution, venez nous aider, car Tiébissou souffre de sérieux maux !».
Yves-M. ABIET
Envoyé spécial
Yves-M. ABIET
Envoyé spécial