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Société Publié le mercredi 24 juin 2009 | Le Nouveau Réveil

M. Denis Kah Zion (Pdt du Gepci), hier, sur Onuci-Fm : “Pas question d`appliquer la conventioncollective, si le fonds n`est pas mis à la disposition des éditeurs de presse” - "Nous avons signé la convention collective et un document en annexe. Ce sont les deux signatures que nous devons respecter"

La convention collective est-elle compromise ? Le président du Groupement des éditeurs de presse de Côte d`Ivoire (Gepci), dans une interview accordée à la radio des Nations Unies, fait ici des précisions . M. Denis Kah Zion explique par ailleurs que les patrons de presse sont prêts à payer les journalistes à la convention, mais à condition que l`Etat fasse sa part de sacrifice. A savoir la mise à disposition du fonds d`aide à la presse.


Bonjour M. Denis Kah Zion. Il y a quelques jours, précisément le lundi 15 juin 2009, les patrons de presse de Côte d`Ivoire annonçaient à la face de la nation d`être pour le moment dans l`incapacité de mettre en œuvre la convention collective. Vous êtes le président des patrons de presse de Côte d`Ivoire, vous confirmerz cette nouvelle aujourd`hui ?

Nous sommes au regret de confirmer cette nouvelle qui ne nous réjouit pas parce que, quand le 13 février 2008, nous signions la convention collective, cela faisait plus d`un mois que le Chef de l`Etat avait signé un décret portant sur la mise en place d`un fonds de soutien au profit de la presse. Il avait signé le décret au mois de décembre 2007. Et nous étions allés en négociation à Grand-Bassam avec nos partenaires (le Synapp-Ci). Et donc, nous avons convenu qu`avec la nouvelle donne, avec cette bonne nouvelle, les choses iraient mieux. Mieux que ça, quand nous sommes revenus de Bassam, le ministre de la communication nous a reçus à son cabinet. Il nous a dit qu`il connaît les problèmes des entreprises de presse de Côte d`Ivoire, ce qui est vrai parce qu`il a lui-même fait une étude là-dessus. Et que ce qu`il nous promettait 48h après c`était d`organiser un forum sur l`économie générale de la presse ivoirienne. De sorte que nous puissions peser et soupeser les difficultés que nous avons et celles qu`on devrait résoudre avant la mise en application de la convention collective. De sorte aussi que l`Etat puisse faire à son niveau des efforts. Je peux donc dire aujourd`hui, quand nous annoncions la semaine dernière, que ne nous serons pas à mesure de faire appliquer cette convention collective, nous ne le disions pas parce que nous voulons faire preuve de mauvaise foi. Nous le disons simplement parce qu`il vaut mieux prévenir que guérir. Ce n`est pas quand on va arriver au 30 juin 2009 ou alors qu`on va attendre les salaires du mois de juillet 2009 que nos travailleurs et nous allons commencer à discuter. Ou alors que nos travailleurs se rendront compte que nous ne pouvons pas faire ce que nous ne pouvons pas faire. Le fonds n`est pas encore mis en place. Le forum sur l`économie générale de la presse n`a jusqu`à ce jour pas encore été organisé.


Alors M. Denis Kah Zion, qu`est-ce qui s`oppose aujourd`hui à la mise en application de cette convention concrètement ?

Il y a une promesse qui nous avait été faite. Je dis bien, quand on signait cette convention, on espérait que le fonds en lui-même serait disponible très tôt. Et de décembre 2007 jusqu`à juin 2009, un an et demi après, demandez à un éditeur de presse, demandez même au ministère de la Communication, demandez même au Synappci qui fait des déclarations aujourd`hui dans la presse, demandez-leur s`ils savent au jour d`aujourd`hui le contenu de l`enveloppe allouée aux entreprises de presse. Le comité de gestion du fonds a été mis en place. Le comité ne parle que pour l`instant d`un budget de fonctionnement. Mais ce n`est pas le budget de fonctionnement qui va alimenter nos entreprises. Nous, ce que nous savons, c`est que l`Etat de Côte d`Ivoire nous doit en tout cas trois (3) milliards de francs Cfa en terme de ristourne. Sachez que la publicité sur la Dsp, la publicité qu`on nous prélève, il y a une taxe de 3% qui nous est prélevée par l`Etat et cela depuis 1996. Quand nous faisons nos calculs, nous sommes aujourd`hui à trois milliards. Le Premier ministre Charles Konan Banny, en son temps, nous avait promis formellement un (1) milliard de francs Cfa. Ce qui fait au total quatre (4) milliards au moins. Ces quatre (4) milliards, qu`on les mette à notre disposition. Et on verra si nous sommes de bonne foi ou de mauvaise foi à appliquer une convention quelconque. Mais au-delà de ça, en signant la convention collective, le Synapp-Ci, le ministère de la Fonction publique et du travail, le ministère de la Communication, ensemble nous avons noté en plus de la question du fonds, d`autres mesures d`accompagnement qui si elles ne sont pas toutes satisfaites ne nous permettaient pas de rendre effective l`application de cette convention.


Les autres mesures d`accompagnement, à savoir.

A savoir, les allègements fiscaux. Il n`y a pas encore un mois que nous venons d`obtenir ces allègements fiscaux. Si vous obtenez un allègement fiscal au mois de mai, pour que vous puissiez sentir dans votre cagnotte ce que cela peut donner, ce n`est pas en un seul mois. Au niveau du Gepci, nous disons qu`il nous faut pratiquement un (1) an d`économie pour que nous ressentions cela dans nos trésoreries. Si déjà les allègements fiscaux qu`on avait demandés depuis lors nous avaient été octroyés, aujourd`hui, on pouvait même demander à certains éditeurs de faire cet effort. Mais il faut au moins un (1) an pour qu`on ressente les allègements fiscaux. Il y a certes les dettes fiscales qui ont été effacées mais on ne pouvait pas prendre l`argent d`une dette pour payer un travailleur. Une dette c`est une dette, c`est-à-dire, c`est ce que vous n`avez pas pu payer et que vous avez cumulé et qui est devenu la dette. Donc les allègements fiscaux, en tout cas, nous remercions, nous félicitons et nous continuons de féliciter l`Etat de Côte d`Ivoire, surtout le directeur général des Impôts, M. Feh Kessé qui a posé cet acte assez fort. Peut-être même que s`il n`avait pas posé cet acte, on se serait retrouvés encore dans une situation financière plus difficile. Donc la situation des allègements fiscaux est réglée. Mais qu`on nous donne le temps d`engranger un peu de sous et que nous puissions dire bon, écoutez aujourd`hui nous avons un état financier assez acceptable et que maintenant nous pouvons faire face à nos difficultés. Au-delà de ça, il y a la question de la réunification économique du pays. Quand nous le disons, les gens répondent pour dire que les journaux sont distribués à Danané, à Korhogo. Je voudrais dire simplement que j`ai l`impression que nous travaillons dans les mêmes maisons de presse, sans connaître les problèmes. Ce dont il s`agit c`est que même, au plus fort même de la guerre, des gens prenaient des journaux à Abidjan ici qu`ils distribuaient à Korhogo, à Danané. Que les syndicalistes aillent aujourd`hui à Edipress pour qu`elle leur fasse le point et qu`elle affirme le contraire de ce que je dis.


Alors quel est le problème ?

Nos journaux ne sont pas distribués de manière légale sur toute l`étendue du territoire malgré la réunification j`allais dire politique du pays. Si vous allez à Tengrela que vous y trouvez "Le Nouveau Réveil", il y a quelqu`un qui a dû prendre le journal à Abidjan, pour le vendre à 300f, voire 500f. Ça ne tombe pas dans la cagnotte de l`éditeur. Donc, la distribution n`est pas encore normale jusqu`à jour. Edipress est en train de faire beaucoup d`efforts. Mais je veux dire que tout le territoire n`est pas encore servi.


Et c`est un blocage ?

Mais écoutez, si vous avez un produit que vous fabriquez au sud et que vous ne pouvez pas le vendre sur toute l`étendue du territoire national, il va de soi que le revenu que vous attendez n`est pas celui-là que vous avez. Si vous tirez à dix mille (10.000) exemplaires, que vous pensez vraiment vendre ces dix mille (10.000) exemplaires sur toute la Côte d`Ivoire, mais que vous ne distribuez que dans une partie de la Côte d`Ivoire normalement, je crois qu`il y a problème. Le manque à gagner ne sera qu`énorme. L`autre blocage, c`est aussi l`application de la convention de Florence. La convention de Florence qui exonère les coûts des intrants. En ce qui concerne nos intrants, vous avez le papier, l`encre. Aujourd`hui vous avez les ordinateurs, vous avez même les voitures, parce qu`il s`agit de tout ce que vous utilisez dans la fabrication d`un journal. Une voiture, elle aussi, vous sert pour aller en reportage.


Au terme de cette convention de Florence, vous devez être exonéré ?

Quand je dis nous, c`est nous, Editeurs, mais surtout ceux qui ont la chance d`avoir des imprimeries. Ils doivent être exonérés. En fait, je préfère être honnête. Notre ministre de la Communication nous a déjà dit que beaucoup d`imprimeurs bénéficient de cette exonération donc, de ce que nous appelons la convention de Florence mais puisque, eux, les attestations qu`ils déposent au ministère, ils disent que nous tirons tels journaux. Voilà le nombre de journaux que nous tirons, et pour cela, nous demandons une exonération. Il faut qu`il y ait une communication. C`est-à-dire que le ministère doit plutôt demander aux éditeurs aujourd`hui de certifier que telle ou telle imprimerie tire votre journal au lieu de se contenter de la seule lettre que l`imprimeur lui adresse. Aujourd`hui, nous au Gepci, en tant qu`éditeurs, nous ne savons pas ceux qui bénéficient de l`exonération. Si nous le savions, nous aurions pu entrer en discussion avec eux, pour avoir des avantages. Parce que, si vous tirez aujourd`hui un journal à 60 francs et que vous êtes exonérés par rapport à l`application de la convention de Florence, nous ne pouvons pas comprendre que vous continuiez de nous appliquer le même prix de 60 francs. Alors, ce coût de 60 francs, on peut le négocier et le ramener à 50 francs, voire à 40 francs. Et ça faisait partie de ce que nous appelons les mesures d`accompagnement. Il n`y a pas eu de discussion à ce niveau jusqu`à ce jour parce qu`on ne sait pas ce qui se passe entre le ministère et les imprimeurs. Quand j`ai fini d`expliquer ces quelques grands points, je voudrais tout simplement dire que la convention collective, personne ne nous a obligés à la signer. On aurait pu dire, la Côte d`Ivoire est en crise, ce n`est pas le moment de signer une telle convention. Mais on l`a fait sur la bonne foi de tous. Sur la bonne foi de nos dirigeants, sur la bonne foi du syndicat avec lequel, de temps en temps, nous devons nous retrouver par l`entremise d`un inspecteur du ministère. Mais depuis la signature de cette convention en présence et avec deux ministres, le ministre de la fonction publique et du travail et le ministre de la communication, nous n`avons plus jamais eu de rencontre. Nous devrions nous rencontrer tous les 3 mois pour faire le point. Mais nous, nous avons fait souvent des démarches à l`endroit de l`inspecteur général à charge du dossier parce que ce n`est pas une discussion avec le syndicat, mais on n`a jamais eu de rencontre. Le ministère le sait très bien.


Mais à qui la faute ?

Je dis que nous avons fait des démarches pour avoir les rencontres, mais elles n`ont pas eu lieu. Le ministère avait désigné un inspecteur général qui cordonnait cette action et qui possède depuis janvier 2008, le dossier sur la convention collective. Je crois qu`on ne va jouer au ping-pong en accusant les uns et les autres. Je dis que si on a signé la convention, nous sommes prêts à respecter notre signature.


Mais...

Mais, la signature, elle est entière, elle n`est pas à moitié. Quand on a signé la convention collective, on a signé aussi un document annexe aussi important. En aucune manière, on ne peut pas jeter, froisser ce document de conditionnalités et dire qu`on s`en tient seulement à la convention collective. Les deux se tiennent, l`un n`exclut pas l`autre. Donc, je suis désolé de savoir aujourd`hui que nos collaborateurs qui sont avec nous, qui sont dans nos entreprises, qui sont des syndiqués qui veulent même tout voir et savoir dans le fonctionnement dans nos entreprises, d`ailleurs nous le faisons, que ceux-là fassent des déclarations à l`emporte-pièce comme s`ils ne travaillaient pas avec nous, comme si c`est des charbonniers qui viennent parler d`une affaire de la presse, cela me désole. Nous sommes prêts à appliquer cette convention. Mais si ce fonds n`existe pas, s`il n`est pas mis à notre disposition, qu`on ne compte pas sur nous pour appliquer une quelconque convention. Je peux vous le dire, quand je signais la convention collective, j`étais à deux jours de mon mariage. J`aurais pu évoquer ce cas de force majeure pour ne pas me rendre à la signature, mais je suis parti parce que j`avais la volonté de bien faire et avec moi tous les éditeurs de presse.


En conclusion M. le président Denis Kah Zion

Ce que je voudrais dire en conclusion, il faut qu`on mette balle à terre. Que nous demandions ensemble au ministère de la Communication qui est notre ministère de tutelle de tout faire afin que très rapidement le fonds dont on parle et dont le décret est signé depuis 2007 soit mis à notre disposition. Mais même si le fonds est mis à notre disposition, ce n`est pas de l`argent qu`on va déposer là quelque part pour dire, venez vous servir pour que vous commenciez à payer vos journalistes. Il y aura les conditions d`éligibilité. Quand vous avez les conditions d`éligibilité, vous déposez les dossiers. Cela peut prendre du temps. Mais je pense que très rapidement, ce dont nous devons discuter, le Gepci, le Synappci, c`est la mise à disposition effective de ce fonds. J`exclus l`Unjci. Quand j`entends le président de l`Unjci faire une déclaration à la télévision, je dis que l`Unjci n`est pas signataire de cette convention collective. Il faut que toute la nation le sache à travers vos ondes. Pourquoi l`Unjci n`est pas signataire, l`Unjci n`a qu`à se plaindre au niveau du ministère de la Communication. Nous n`avons pas exclu l`Unjci, nous avons plutôt discuté avec le Synappci. Donc quand j`entends mon confrère Criwa affirmer des choses qu`il ne connaît pas, je souhaite qu`il fasse très attention. Qu`il ne parle pas de ce qu`il ne sait pas. Le Synappci peut discuter avec nous parce que le Synappci sait d`où nous venons et comment nous sommes parvenus à signer la convention collective avec deux membres du gouvernement.


Qu`est-ce que Criwa Zeli a dit ?
Criwa Zéli a dit à la télévision qui a refusé notre droit de réponse que nous maltraitons nos journalistes en leur donnant des salaires de misère et que nous devons nous rencontrer pour discuter pour qu`enfin la convention collective soit appliquée. Mais ce n`est pas à lui de nous demander l`application de cette convention collective. Le Synappci est bien placé pour le faire. C`est la structure officielle qui a discuté avec nous. L`Unjci n`est pas concernée.

Je vous remercie monsieur le président, Denis Kah Zion

Merci Soro Adam`s. Nous sommes à votre disposition. Chaque fois qu`il y aura une évolution, si les choses marchent, je pense que vous serez informé. Et nous vous dirons à quel moment nous allons pouvoir appliquer cette convention collective. Pour l`instant, nous au niveau du Gepci, nous pensons que voir appliquer cette convention dans un an, ce n`est même pas sûr.

Djè KM et IY
(Source : Onuci-Fm)
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