Les patients devrant se rendre dans les Centres hospitaliers universitaires (Chu) et autres hôpitaux publics ne savent plus où donner de la tête. Et pour cause ! Suite à un préavis de grève, neuf syndicats réunis au sein du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé de Côte d’Ivoire (Synacass-ci) observent depuis le lundi 15 juin dernier une grève de dix jours reconductible à travers tout le pays. Il s’agit pour eux de protester contre leurs conditions de vie et de travail. Cette situation n’est pas loin d’entraîner un drame humanitaire car le service minimum n’est pas normalement assuré dans ces différents hôpitaux comme le prévoit la loi. Pour qui suit l’actualité, les débrayages à répétition des hommes en blouse n’est pas un phénomène nouveau en Côte d’ Ivoire. Ainsi, les parents, de peur de n’être pas reçus et de voir mourir leurs malades, impuissants, se tournent vers les cliniques privées pour les plus nantis et les Centres de santé de proximité ou les infirmeries privées pour les moins fortunés. Les centres de santé de proximité dans le district d’Abidjan, véritable outil de développement dans le système de santé primaire en Côte d’ Ivoire, ont joué pendant longtemps le rôle de dispensaires urbains dans la promotion de la santé de proximité. Cette initiative suscitée et réalisée par les pouvoirs publics dans les années 90, avait pour objectif de rapprocher les populations des dispensaires leur évitant ainsi de parcourir une longue distance pour se soigner.Cette politique qui prévoyait dans le district d’Abidjan, un dispensaire tous les vingt kilomètres, a été malheureusement interrompue par les différentes crises survenues en Côte d’Ivoire. Néanmoins, une vingtaine de ces formations sanitaires a vu le jour dans le seul district d’Abidjan dont douze dans la seule commune de Yopougon. Ce n’est un secret pour personne, ce sont ces dispensaires, appelés Centres de santé à base communautaire qui reçoivent en partie, hormis l’Hôpital militaire d’Abidjan (Hma), tous les patients refoulés des différents Chu d’ Abidjan. Les responsables en charge de la santé en Eburnie doivent sensibiliser les populations à fréquenter ces dispensaires de proximité qui ont une gestion administrative privée avec un Conseil d’administration, en cas de dysfonctionnement des hôpitaux publics.
Un manque de moyens criard
Pour preuve, lors du déversement des déchets toxiques dans le district d’Abidjan en août 2006, ces dispensaires ont joué un rôle déterminant dans la prise en charge des malades victimes du Probo Koala (Le bateau pollueur). Et pourtant, aucun de ces centres n’a été pris en compte lors du partage du gâteau, pardon des 100 milliards de Fcfa, en guise d’indemnisation des victimes. Ce qui paraît paradoxal dans la mesure où l’Etat a pris lui-même l’engagement d’encourager la réalisation de ce projet d’utilité publique. Et ce, pour épauler les trois Chu d’Abidjan où se traitent généralement les cas d’école. Notamment la formation universitaire et post -universitaire. Avec l’accroissement des populations abidjanaises du fait des déplacés de guerre et les grèves répétées des agents de la santé, l’Etat doit aider au développement et à la promotion des centres de santé à base communautaire du district d’Abidjan. Ces dispensaires de proximité, naguère, recevaient des subventions des mairies, malheureusement celles-ci ont été suspendues pour cause de crise. Pour que cet ambitieux programme au profit des populations arrive à son terme (soixante six centres communautaires prévus par le projet au départ dans le district d’Abidjan, l’Etat gagnerait à mettre plus de moyens (financiers et matériels) à la disposition des centres de santé communautaires déjà existants. Etant donné que ces centres sont dotés, pour la plupart, des mêmes services qu’un hôpital général avec un personnel médical et para médical compétent. Notamment des médecins (généralistes et spécialistes), dispensaire, maternité, bloc de consultations, pharmacie, cabinet dentaire, laboratoire d’analyses médicales, salle d’accouchement, etc. Ce projet d’équipement et de réhabilitation devrait prendre en compte le taux de concentration de populations. A titre d’exemple, la commune de Yopougon qui abrite le plus grand nombre de ces centres dans tout le district d’Abidjan devrait bénéficier de plus de moyens.
L’exemple de l’Agefosyn et de la Fsucom-Wassakara
Ainsi, à l’issue d’une enquête que nous avons menée dans cette commune, deux de ces centres ont retenu notre attention vu leur position et leur taux de fréquentation. Il s’agit de l’Agefosyn (Association gestionnaire de la formation sanitaire et urbaine à base communautaire de Yopougon-Niangon) et la Fsucom (Formation sanitaire urbaine et communautaire de Yopougon-Wassakara). Créée en octobre 2006, l’Agefosyn est bâtie sur une superficie de 5859 m2.Ce qui fait d’elle le 2ème grand centre de santé communautaire après la Fsucom-Wassakara. Pour M.Yao Bi Djè, Président du conseil d’administration, dès son arrivée aux affaires en 2001, son premier réflexe a été d’informatiser et d’équiper tous les services de la structure Agefosyn. Les besoins de la population ont amené l’équipe dirigeante à élargir les services. Aujourd’hui, on y trouve tous les services. Ce qui a entraîné un accroissement au niveau des soins de santé primaire. Ainsi, pour l’année 2007, le centre a enregistré au titre des prestations, 33000 consultations, qui sont passées à 42000 en 2008. L’année écoulée, ce sont 2540 accouchements et 20217 vaccinations qui ont été enregistrés. Avant de faire savoir que pendant la période de grève dans les hôpitaux publics le taux de fréquentation peut atteindre les 150%. Quant à la Fsucom-Wassakara, leader en matière de santé communautaire, elle a été créée le 9 novembre 1991 et bâtie sur une superficie d’environ 6000 m2.Ce qui lui confère la palme de locomotive des dispensaires de proximité du district d’Abidjan. M.Ouattara Clément préside aux destinées de cette formation sanitaire aux grandes ambitions. De par sa situation, la Fsucom-Wassakara draine chaque jour un flux important de patients .Selon le Pca Ouattara Clément, le taux de fréquentation du centre avoisine les 100%. Et va au delà pendant les grèves dans les hôpitaux et les saisons pluvieuses. Pour ce qui est de cette saison pluvieuse, M.Ouattara Clément envisage de lancer très prochainement, conformément au plan Orsec (Organisation de secours) lancé par le gouvernement contre les catastrophes engendrées par les pluies diluviennes, une campagne préventive de grande envergure contre les maladies endémiques, dans la même veine que la campagne de dépistage gratuit des maladies chroniques initiée dernièrement par la Fsucom-Wassakara. Autres innovations du Pca de la Fsucom, l’introduction de la médecine de spécialités telles que la pédiatrie, la gynécologie et la dermatologie. Aussi, la quasi-totalité des services de la Fsucom- Wassakara sont-ils assistés par un système de gestion informatisé. Par ailleurs, ces deux Pca demandent aux populations de s’approprier les centres de santé communautaires. Pour eux, une structure communautaire doit se présenter comme une mutuelle. Raison pour laquelle, ils invitent les populations à souscrire aux prestations de ces centres. Et interpellent l’Etat et les bailleurs de fonds afin de doter leurs centres de groupes électrogènes et d’ambulances pour l’évacuation des cas d’urgence. Des doléances qui, pour une fois, nous espérons trouveront des oreilles attentives.
Réalisé par Coulibaly N’Golo A. aboubackr@yahoo.fr
Un manque de moyens criard
Pour preuve, lors du déversement des déchets toxiques dans le district d’Abidjan en août 2006, ces dispensaires ont joué un rôle déterminant dans la prise en charge des malades victimes du Probo Koala (Le bateau pollueur). Et pourtant, aucun de ces centres n’a été pris en compte lors du partage du gâteau, pardon des 100 milliards de Fcfa, en guise d’indemnisation des victimes. Ce qui paraît paradoxal dans la mesure où l’Etat a pris lui-même l’engagement d’encourager la réalisation de ce projet d’utilité publique. Et ce, pour épauler les trois Chu d’Abidjan où se traitent généralement les cas d’école. Notamment la formation universitaire et post -universitaire. Avec l’accroissement des populations abidjanaises du fait des déplacés de guerre et les grèves répétées des agents de la santé, l’Etat doit aider au développement et à la promotion des centres de santé à base communautaire du district d’Abidjan. Ces dispensaires de proximité, naguère, recevaient des subventions des mairies, malheureusement celles-ci ont été suspendues pour cause de crise. Pour que cet ambitieux programme au profit des populations arrive à son terme (soixante six centres communautaires prévus par le projet au départ dans le district d’Abidjan, l’Etat gagnerait à mettre plus de moyens (financiers et matériels) à la disposition des centres de santé communautaires déjà existants. Etant donné que ces centres sont dotés, pour la plupart, des mêmes services qu’un hôpital général avec un personnel médical et para médical compétent. Notamment des médecins (généralistes et spécialistes), dispensaire, maternité, bloc de consultations, pharmacie, cabinet dentaire, laboratoire d’analyses médicales, salle d’accouchement, etc. Ce projet d’équipement et de réhabilitation devrait prendre en compte le taux de concentration de populations. A titre d’exemple, la commune de Yopougon qui abrite le plus grand nombre de ces centres dans tout le district d’Abidjan devrait bénéficier de plus de moyens.
L’exemple de l’Agefosyn et de la Fsucom-Wassakara
Ainsi, à l’issue d’une enquête que nous avons menée dans cette commune, deux de ces centres ont retenu notre attention vu leur position et leur taux de fréquentation. Il s’agit de l’Agefosyn (Association gestionnaire de la formation sanitaire et urbaine à base communautaire de Yopougon-Niangon) et la Fsucom (Formation sanitaire urbaine et communautaire de Yopougon-Wassakara). Créée en octobre 2006, l’Agefosyn est bâtie sur une superficie de 5859 m2.Ce qui fait d’elle le 2ème grand centre de santé communautaire après la Fsucom-Wassakara. Pour M.Yao Bi Djè, Président du conseil d’administration, dès son arrivée aux affaires en 2001, son premier réflexe a été d’informatiser et d’équiper tous les services de la structure Agefosyn. Les besoins de la population ont amené l’équipe dirigeante à élargir les services. Aujourd’hui, on y trouve tous les services. Ce qui a entraîné un accroissement au niveau des soins de santé primaire. Ainsi, pour l’année 2007, le centre a enregistré au titre des prestations, 33000 consultations, qui sont passées à 42000 en 2008. L’année écoulée, ce sont 2540 accouchements et 20217 vaccinations qui ont été enregistrés. Avant de faire savoir que pendant la période de grève dans les hôpitaux publics le taux de fréquentation peut atteindre les 150%. Quant à la Fsucom-Wassakara, leader en matière de santé communautaire, elle a été créée le 9 novembre 1991 et bâtie sur une superficie d’environ 6000 m2.Ce qui lui confère la palme de locomotive des dispensaires de proximité du district d’Abidjan. M.Ouattara Clément préside aux destinées de cette formation sanitaire aux grandes ambitions. De par sa situation, la Fsucom-Wassakara draine chaque jour un flux important de patients .Selon le Pca Ouattara Clément, le taux de fréquentation du centre avoisine les 100%. Et va au delà pendant les grèves dans les hôpitaux et les saisons pluvieuses. Pour ce qui est de cette saison pluvieuse, M.Ouattara Clément envisage de lancer très prochainement, conformément au plan Orsec (Organisation de secours) lancé par le gouvernement contre les catastrophes engendrées par les pluies diluviennes, une campagne préventive de grande envergure contre les maladies endémiques, dans la même veine que la campagne de dépistage gratuit des maladies chroniques initiée dernièrement par la Fsucom-Wassakara. Autres innovations du Pca de la Fsucom, l’introduction de la médecine de spécialités telles que la pédiatrie, la gynécologie et la dermatologie. Aussi, la quasi-totalité des services de la Fsucom- Wassakara sont-ils assistés par un système de gestion informatisé. Par ailleurs, ces deux Pca demandent aux populations de s’approprier les centres de santé communautaires. Pour eux, une structure communautaire doit se présenter comme une mutuelle. Raison pour laquelle, ils invitent les populations à souscrire aux prestations de ces centres. Et interpellent l’Etat et les bailleurs de fonds afin de doter leurs centres de groupes électrogènes et d’ambulances pour l’évacuation des cas d’urgence. Des doléances qui, pour une fois, nous espérons trouveront des oreilles attentives.
Réalisé par Coulibaly N’Golo A. aboubackr@yahoo.fr