Le président de l’Assemblée nationale s’est prononcé sur la gestion par les partis politiques, du financement alloué par l’état depuis 2006.
Contribution des partis politiques dans l’édification de l’Etat de droit, la promotion et la défense de la démocratie», c’est le thème de la conférence publique prononcée par le Pr Mamadou Koulibaly, mercredi dernier, à la Fondation. C’était lors du cinquantième anniversaire de l’ordre des avocats de Côte d’Ivoire. A cette occasion, prenant l’exemple ivoirien, le président du parlement a indiqué : «la Constitution concède aux partis de concourir à la formation de la volonté du peuple et à l’expression du suffrage» afin qu’ils participent à l’émergence d’une culture démocratique, donc à l’instauration d’un Etat de droit. Aux regards des réalités sur le terrain, cette mission confiée aux partis politiques, au dire du conférencier, est loin d’avoir été atteint ses objectifs. Et cela, en dépit des financements qu’ils ont reçus, de l’Etat.
Pour le Pr Mamadou Koulibaly, faire de la politique coûte cher. Et c’est pour faciliter les activités de «formation de la volonté du peuple» que les partis politiques signataires des accords de sortie de crise (Ndlr : Accords de Marcoussis) reçoivent, selon lui, depuis 2006, un financement public. Ainsi, poursuit-il, de 2006 à 2008, le Pdci, le Rdr, le FPI ont chacun perçu la bagatelle de 1.538.142.666. Le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) du Pr Francis Wodié s’est vu accorder la somme de 514.920.000 F. Si l’Udpci a été financée à hauteur de 435.692.000 F, sur la même période, le Mfa d’Anaky Kobenan et l’Udcy de Mel Théodore ont chacun reçu 396.460.000 F. Ce qui donne un investissement public total de près de 6 milliards 358 millions alloué à ces sept partis. « A quoi a servi ce soutien de l’Etat», s’est interrogé le conférencier.
Laissant cette question sur les fonds alloués ouverte, le patron de l’Assemblée nationale en pose une autre pour implicitement mettre à l’index l’inefficacité des partis sur le terrain. S’ils ont travaillé pour faciliter l’inscription des électeurs sur les listes, a-t-il poursuivi, pourquoi y a-t-il des proportions aussi élevées de personnes non encore inscrites ? «Le Rdr est à 45% de non enrôlés à Odienné, 56% à Mankono et à 57% à Séguéla. Tandis que le Pdci-Rda est à 28% à Tiébissou, 50% à Bondoukou, 39% à Abengourou. Le Fpi, quant à lui, est à 34% à Issia, 57,65% à Vavoua, 37% à Divo et 27,7 à Adzopé. Alors que l’Udpci est à 59% à Bangolo et à 62% à Biankouma».
Et le Pr Koulibaly d’indiquer : sur une population cible d’électeurs potentiels de 8. 663.149, il y a eu, à la fin du mois de mars dernier, environ 6.006.024 électeurs inscrits ; soit un taux de couverture de 69,33%. Et plus de 2,6 millions d’autres restent à enrôler (30,67%). A la question de savoir si les partis ont contribué efficacement à l’enrôlement des électeurs, la réponse du conférencier est sans ambiguïté: «De façon absolue, la réponse n’est pas évidente. Il est vrai que le taux de 69,33% est appréciable, mais il est remarquable que celui de 30,67% n’est pas négligeable surtout dans le contexte ivoirien et compte tenu des alibis d’exclusion et de xénophobie évoqués pour justifier la guerre et la rébellion…», a-t-il fait remarquer.
En définitive, pour le Pr Mamadou Koulibaly, «Les résultats obtenus par les partis politiques aussi bien dans le déroulement des audiences foraines que dans l’enrôlement, avec les reports successifs et les atermoiements, amènent à douter de l’utilisation qu’ils font des financements publics qui leur ont été octroyés…». Or cela devrait servir, selon lui, à assurer une plus grande efficacité dans leur mission constitutionnelle. A savoir, entre autres: apporter à leurs militants et sympathisants des messages de liberté, de démocratie, de respect du droit, de la constitution et des règles de la vie en société. «C’est à ce prix qu’ils pourront à leur tour comprendre le sens de l’Etat de droit et mieux participer à l’émergence de la volonté du peuple…», a-t-il conclu.
Coulibaly Souleymane
Correspondant régional
Contribution des partis politiques dans l’édification de l’Etat de droit, la promotion et la défense de la démocratie», c’est le thème de la conférence publique prononcée par le Pr Mamadou Koulibaly, mercredi dernier, à la Fondation. C’était lors du cinquantième anniversaire de l’ordre des avocats de Côte d’Ivoire. A cette occasion, prenant l’exemple ivoirien, le président du parlement a indiqué : «la Constitution concède aux partis de concourir à la formation de la volonté du peuple et à l’expression du suffrage» afin qu’ils participent à l’émergence d’une culture démocratique, donc à l’instauration d’un Etat de droit. Aux regards des réalités sur le terrain, cette mission confiée aux partis politiques, au dire du conférencier, est loin d’avoir été atteint ses objectifs. Et cela, en dépit des financements qu’ils ont reçus, de l’Etat.
Pour le Pr Mamadou Koulibaly, faire de la politique coûte cher. Et c’est pour faciliter les activités de «formation de la volonté du peuple» que les partis politiques signataires des accords de sortie de crise (Ndlr : Accords de Marcoussis) reçoivent, selon lui, depuis 2006, un financement public. Ainsi, poursuit-il, de 2006 à 2008, le Pdci, le Rdr, le FPI ont chacun perçu la bagatelle de 1.538.142.666. Le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) du Pr Francis Wodié s’est vu accorder la somme de 514.920.000 F. Si l’Udpci a été financée à hauteur de 435.692.000 F, sur la même période, le Mfa d’Anaky Kobenan et l’Udcy de Mel Théodore ont chacun reçu 396.460.000 F. Ce qui donne un investissement public total de près de 6 milliards 358 millions alloué à ces sept partis. « A quoi a servi ce soutien de l’Etat», s’est interrogé le conférencier.
Laissant cette question sur les fonds alloués ouverte, le patron de l’Assemblée nationale en pose une autre pour implicitement mettre à l’index l’inefficacité des partis sur le terrain. S’ils ont travaillé pour faciliter l’inscription des électeurs sur les listes, a-t-il poursuivi, pourquoi y a-t-il des proportions aussi élevées de personnes non encore inscrites ? «Le Rdr est à 45% de non enrôlés à Odienné, 56% à Mankono et à 57% à Séguéla. Tandis que le Pdci-Rda est à 28% à Tiébissou, 50% à Bondoukou, 39% à Abengourou. Le Fpi, quant à lui, est à 34% à Issia, 57,65% à Vavoua, 37% à Divo et 27,7 à Adzopé. Alors que l’Udpci est à 59% à Bangolo et à 62% à Biankouma».
Et le Pr Koulibaly d’indiquer : sur une population cible d’électeurs potentiels de 8. 663.149, il y a eu, à la fin du mois de mars dernier, environ 6.006.024 électeurs inscrits ; soit un taux de couverture de 69,33%. Et plus de 2,6 millions d’autres restent à enrôler (30,67%). A la question de savoir si les partis ont contribué efficacement à l’enrôlement des électeurs, la réponse du conférencier est sans ambiguïté: «De façon absolue, la réponse n’est pas évidente. Il est vrai que le taux de 69,33% est appréciable, mais il est remarquable que celui de 30,67% n’est pas négligeable surtout dans le contexte ivoirien et compte tenu des alibis d’exclusion et de xénophobie évoqués pour justifier la guerre et la rébellion…», a-t-il fait remarquer.
En définitive, pour le Pr Mamadou Koulibaly, «Les résultats obtenus par les partis politiques aussi bien dans le déroulement des audiences foraines que dans l’enrôlement, avec les reports successifs et les atermoiements, amènent à douter de l’utilisation qu’ils font des financements publics qui leur ont été octroyés…». Or cela devrait servir, selon lui, à assurer une plus grande efficacité dans leur mission constitutionnelle. A savoir, entre autres: apporter à leurs militants et sympathisants des messages de liberté, de démocratie, de respect du droit, de la constitution et des règles de la vie en société. «C’est à ce prix qu’ils pourront à leur tour comprendre le sens de l’Etat de droit et mieux participer à l’émergence de la volonté du peuple…», a-t-il conclu.
Coulibaly Souleymane
Correspondant régional