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Politique Publié le vendredi 26 juin 2009 | Le Temps

Avec l`accord politique de Ouagadougou - Dr Alphonse Douati ( Ministère de la République) : “Les Fn se sont mis en position de neutralité à l`Ouest”

Dr Alphonse Douati, ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques, est fils de la région des 18 montagnes. Dans cet entretien, il parle de l'impact de la visite du chef de l'Etat sur sa région, des forces nouvelles, du Fpi, de ses ambitions pour sa région, de l'action de la jeunesse de l'Ouest, et appelle à une cohésion autour du Président Laurent Gbagbo. Interview.


Monsieur le ministre, vous étiez pendant deux semaines, avec le chef de l'Etat dans les 18 montagnes, le Bafing et le Denguélé. Quel bilan pouvez-vous faire de cette visite d'Etat ?

Vous permettriez que je limite mes commentaires à la région des montagnes. Parce j'ai seulement accompagné le chef de l'Etat dans le Bafing et dans le Denguélé, en tant que membre du gouvernement. A ce titre, je ne peux pas tirer des leçons. Cela lui revient.

En revanche, pour ce qui est de l'Ouest, je vais parler en tant que cadre de la région. Je pense que cette tournée était indispensable. Elle était attendue par les populations. Elle était attendue par la République. En ce sens qu'elle a permis au chef de l'Etat de faire basculer notre région dans la République. C'est vrai qu'après l’Accord de Ouagadougou, la situation s'était quelque peu clamée, et la réconciliation était en marche dans la région. Mais que le chef de l'Etat vienne lui-même présenter le contenu de cette réconciliation. Qu'il remette les populations au travail. Qu'il annonce les grandes mesures capitales pour cette région, je pense que cela a véritablement satisfait nos parents. Son passage à l'Ouest a été aussi une sorte de libération psychologique et morale, pour qu’ils se mettent véritablement au service et à la disposition de la République. En assumant les responsabilités qui sont les leurs. A savoir : travailler, reconstruire la paix, construire leur propre région. Ce que le Président a appelé se mettre au travail pour donner un contenu à la paix.


Peut-on affirmer aujourd'hui, que la cohésion est revenue au sein des cadres de l'Ouest, qui ont entretenu un certain leadership dans la région, après le passage du chef de l'Etat ?

Je voudrais faire une précision. Dans toutes les régions de Côte d'Ivoire, il existe des ambitions légitimes. Et je suis toujours étonné que lorsqu'il s'agit de l'Ouest, on veuille voir les choses en termes de palabre. Il est tout à fait légitime que des gens d'un certain niveau aspirent à des positions. Et comme souvent, les positions sont divergentes, il y a naturellement une émulation. Cela dit, l'arrivée du Président de la République a constitué un élément fort, si bien qu'on a observé un rassemblement de tous derrière le Président de la République. Au-delà de cet aspect, nous avons vu l'essentiel des leaders politiques faire des déclarations au sein de la population, au sein de leurs familles politiques, pour dire qu'ils sont désormais à la disposition du Président de la République. J'en veux pour preuve, le discours du président du Conseil général de Man. Sur la scène politique ivoirienne, on ne peut pas dire que ce monsieur a toujours été dans les rangs du Président de la République. Cette fois-ci, il l'a dit en aparté. Voilà un exemple fort qui montre qu'à l'occasion de cette visite, tous les leaders politiques se sont accordés pour être autour du chef de l'Etat. Cela a été aussi le cas avec le président du Conseil général de Danané. Je pense que c'est un acquis majeur. Au moins pour l'élection présidentielle, nous pouvons dire que la cohésion est faite autour du Président Laurent Gbagbo. Et puisque cela est ainsi, il pourra se donner une majorité au parlement.

Quant aux élections locales (mairie, conseil général), la population saura qui a le meilleur profil pour assurer le développement local. Pour l'essentiel, il faut retenir que cette visite a créé une cohésion au sein de la classe politique de notre région.



Qu'en est-il pour les militants du Fpi. Sont-ils repositionnés avec la visite du chef de l'Etat ?

Le président du Fpi, Affi N'Guessan a profité du repos que le chef de l'Etat s'était donné à Man, pour faire le tour de toutes les Fédérations. Je pense qu'il lui appartient de dire le sentiment qu'il a eu, en voyant l'ensemble des structures de son parti dans la région. Mais à l'écouter à la télévision, j'ai cru comprendre qu'il était satisfait et agréablement surpris. C'est pour dire qu'avant la visite d'Etat, dès que l'accord de Ouaga s'est mis en marche, les cadres et les populations sont restés en contact. Mon premier contact avec eux date de septembre 2007.

Et depuis lors, il en est de même avec nos camarades de Danané avec le Colonel Mangly, de nos camarades de Man, de Kouibly, de Zouan Hounien. Le Fpi travaillait sur le terrain. Mais vous savez, on a un trait culturel. On préfère se faire découvrir. Je préfère qu'on découvre le travail que je fais. Ce qui semblait faire dire à certaines personnes que le Fpi a disparu à l'Ouest. Le fpi ne peut pas disparaître à l'Ouest. Parce que ce parti affectionne tout ce qui est légal et républicain. Maintenant que nous sommes dans le cadre de la République, nous allons doubler d'efforts, pour sensibiliser le maximum d'électeurs pour notre candidat. Oui, le passage du Président est un plus pour le Fpi. Parce qu'il a propulsé tous les partis politiques dans la République. Et vous n'entendrez jamais que le Fpi a participé à une quelconque déviance vis-à-vis de la République. C'est le lieu de dire que depuis la signature de l'accord politique de Ouagadougou, les Forces nouvelles se sont mises en position de neutralité dans notre région. Le président étant issu du Fpi, il pose des actes de bienfaits. Pourquoi nous n'allons pas brandir ces actes comme étant une voie pour suivre le président Gbagbo. Et nous allons l'exploiter au mieux.


Vous êtes beaucoup sollicité pour des actions de développement à Biankouma, d'où vous êtes natif. Quelles sont vos ambitions personnelles, pour ce département ?

Partout dans notre pays, les populations sollicitent le concours de leurs fils, cadres pour des actions de développement. Biankouman ne peut pas faire exception vis-à-vis de moi, qui suis membre du gouvernement et natif de Biankouman. Fils de Biankouman, je dis que mes parents, les femmes, les jeunes sont en droit de me solliciter pour leurs projets de développement. Et nous faisons ce que nous pouvons faire. Sur le plan médical, nous avons organisé des actions pour débarrasser un bon nombre de la population d'un mal qui la gênait.

Nous avons mis en place un Forum des jeunes. Ce forum fonctionne normalement. Ce sont les jeunes eux-mêmes qui ont décidé de ne pas faire beaucoup de bruit autour. Chaque fois que les jeunes veulent entreprendre une action, ils demandent notre avis, avec un programme et nous dégageons de l'argent. Nous faisons des visites dans chaque canton. Et au cours de ces visites, nous apportons la contribution que nous pouvons : équipements des écoles, centre de santé, aide aux handicapés ou distribution de semence etc. Ce sont des actions que nous menons pour aider et répondre aux sollicitations de nos parents. Nous saisissons toutes les occasions que nos parents nous offrent, pour nous approcher d'eux. Ainsi, nous partageons le minimum dont nous disposons avec eux. Cela dit, c'est tout naturellement que j'ai des ambitions et que j'aspire à être le porte-parole des populations. Mais je suis dans un parti politique qui a ses règles.

Aujourd'hui, je dis au Fpi que je suis prêt, pour assurer une mission de représentation en son nom, auprès des citoyens. Si le Fpi l'accepte, et j'en suis sûr, je suis prêt à être candidat à tout poste.

Si le Fpi veut bien me positionner. Maintenant quels sont ces postes, c'est au Fpi d'en décider. Je profite pour dire à mes parents que j'ai informé mon parti, de mon désir.

Parce que je reçois des courriers qui viennent de chez moi. Je les comprends. Mais respectons les règles du parti dans lequel nous militons. Je demande donc au Fpi de me mettre en mission auprès de mes parents et j'assumerai.


Quels sont vos sentiments sur l'un des actes que le chef de l'Etat a posé, en dotant votre région d'une haute autorité de développement.

Comme vous, je pense que c'est un acte fort. Je le dis parce que c'est une préoccupation des populations de notre région. Un désir qu'elle a exprimé à plusieurs reprises, chaque fois que le Moyen-Cavally ou les 18 montagnes ont eu l'occasion de rencontrer le chef de l'Etat. Il fut même un moment où nos frères du moyen-cavally ont demandé au chef de l'Etat de déclarer notre région comme zone sinistrée. Tout cela pour amener le Président de la République à créer une structure pour reconstruire notre région. En prenant l'option de doter cette région d'une autorité de développement, il s'engage sur la voie de la rénovation totale de cette région. L'action du chef de l'Etat me fait penser à ce que les Allemands ont fait. Après la chute du mur de Berlin, la partie Est de l'Allemagne n'avait rien à voir avec la partie Ouest. Ils ont décidé alors de reconstruire l'Est et de lui doter de technologie et de structure de pointe. J'ai donc le grand sentiment que ce que le président veut faire va propulser notre région au niveau des régions qui n'ont pas connu la guerre. C'est un sentiment de joie que j'ai eu en entendant cette mesure. Et le connaissant, nous savons que c'est quelque chose qui va aller très vite. Il prendra très vite les textes réglementaires, il fera le partage des tâches et il se donnera les moyens de mettre en place le financement. Il appartiendra aux cadres, aux femmes, aux jeunes et à nos parents de saisir la perche que nous tend le chef de l'Etat, pour lui faire des propositions concrètes qui soient en adéquation avec les ambitions qu'il nourrit pour notre région. Il a dit que la Côte d'Ivoire aura 10 régions et que Man sera la capitale d'une de ces régions. C'est important. Toutes les régions ne peuvent pas se prévaloir de cette déclaration. De 19 à 10, c'est que ce sera des régions fortes, avec des universités et des technopoles. Il a dit aussi qu'il mettra en place un investissement de très grand niveau, pour l'exploitation des ressources minières, naturelles de notre région et que Man sera un pôle de développement économique de la Côte d'Ivoire, mais un pôle économique partagé entre la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Liberia et pourquoi pas la Sierra-Leone. Il a parlé des chemins de fer qui sont consubstantiels de l'exploitation minière qui va alimenter San Pedro. On ne demande pas mieux. On n'attendait pas plus. On savait qu'il allait faire ce qu'il faut pour développer cette région. C'est donc à nous de nous mettre au travail. La région a connu la guerre, mais pas la famine. Ce n'est pas maintenant où on leur apporte les moyens de leur développement qu'ils ne vont pas travailler.


Le Président a posé également un acte humain, en décorant le doyen Loua Diomandé. Qu'est-ce que cela fait de voir qu'il a honoré celui qui n'a pas servi sous son régime ?

Pour moi, c'est un honneur qui est fait à notre région. Vous savez, le ministre Loua Diomandé a été au gouvernement de Côte d'Ivoire de 1957 à 1977. Il a posé des actes forts pour ce pays. Il est à l'origine de la création la télévision moderne actuelle. Il est à l'origine de la restructuration de la Fonction publique ivoirienne. Il est à l'origine de la création de l'Ena.

Ça devrait s'appeler Ecole d'administration, mais il a dit que cela devait s'appeler Ecole nationale d'administration, parce qu'elle devait former les fonctionnaires ivoiriens. Il est à l'origine du lancement de la politique touristique, des relations entre l'Assemblée nationale et les gouvernements etc. Ce monsieur a été très honnête. Mais cette honnêteté ne lui a pas été élogieuse. Je n'en dirai pas plus. Le Président Gbagbo, en prenant sur lui, de réhabiliter ce monsieur par cette décoration, a certes fait son travail. Mais pour nous, il a lavé, il a réhabilité, un citoyen honnête de l'Etat et qui peut-être a eu des qualificatifs qui ne pouvaient que nous honorer dans notre région. Je lui suis reconnaissant.


Dans quel état d'esprit vous avez trouvé les populations du Nord ?

Je vais rester conforme à ma déontologie. Au début de l'interview, j'ai dit que je me contenterai de rester dans le cadre de l'Ouest et de l'appréciation des autres régions en tant que membre du gouvernement, je ne m'autoriserai pas un commentaire. Parce que le chef de l'Administration générale et le chef de l'Etat étaient présents, j'attends que ce soit eux qui donnent la primeur de l'état dans lequel ils ont trouvé les populations du nord. Mais pour ne pas vous laisser sur votre faim, j'ai pu voir une population qui avait vraiment hâte d'entrer dans la République.


Le chef de l'Etat a aussi décidé d'offrir des funérailles dignes à l'ancien chef d'Etat, le général Robert Guéi, fils de votre région…

Les funérailles de Guéi sont des problèmes intimes de famille. C'est d'abord, l'affaire de sa famille. Ensuite, nous autres cadres de la région, notre devoir, c'est de nous mettre à la disposition de cette famille. Le Président de la République a accédé à la demande de la famille. Mais comment ? La famille était d'abord divisée sur le lieu de l'inhumation définitive du défunt. Il a joué le rôle de modérateur pour que la famille parle d'une même voix. Pour aller dans le sens de cet apaisement, il a usé des procédures africaines. Annoncé le décès de façon officielle, selon la forme africaine. Sinon, il peut user des voix de la République, la télévision, la radio, les journaux, pour faire l'annonce. Mais il a préféré envoyer une délégation le faire de vive voix. Les parents s'étant mis d'accord, il a prpsé que le corps soit enterré ici. Je viens vous dire que le corps du général reposera chez lui ici. La République enverra le corps ici. Et tous les honneurs lui seront rendus. Je suis donc animé d'un sentiment de soulagement. Parce que pour une personnalité du rang du général, il n'était pas bon que la famille se tiraille. Il y avait des personnes qui ne sont peut-être pas membres de la famille Guéi, qui voulaient donner à ce tiraillement, une connotation qui n'était pas les préoccupations de la famille. Nous autres, nous n'avons jamais voulu donner à cette affaire une connotation qui n'était que lui rendre les honneurs dignes de son rang. La famille a décidé, le Président de la république l'a suivie et nous nous tenons à leur disposition.


Il y a aussi la mort subite du ministre Dénis Bra Kanon. Comment l'avez-vous vécu ?

Personnellement, j'ai vécu cette disparition difficilement. Mais c'est la volonté de Dieu.
Il était ministre quand nous avons commencé à travailler. Nous l'avons vu à l'œuvre. Il faisait partie de ceux qui nous ont toujours donné des conseils dans les fonctions que nous occupons aujourd'hui, lorsque nous les sollicitons. C'était un homme de devoir qui avait le sens de la République. Il est arrivé à Man fatigué, mais il voulait assumer son devoir jusqu'au bout.
Je pense qu'il est mort à la tâche. J'ai eu la chance de faire partie avec lui, de la délégation que dirigeait le ministre Séri Gnoléba. Il a dit ceci : " toutes nos douleurs, nos joies, nos peines sont uniques à l'Ouest. Croyez-moi, le général Guéi, votre douleur, c'est ma douleur ". Son sens de l'unité nationale l'amenait à s'efforcer à parler les langues de Côte d'Ivoire. Sa mort est un grand vide. Nous présentons nos condoléances à sa famille.


Finissons sur un message d'espoir à l'endroit des populations de l'Ouest.
Au terme de notre entretien, je voudrais dire que je suis fier de mes parents. Leur mobilisation a été à la dimension de notre attente. Avant la visite d'Etat, nos parents avaient déjà fait une démonstration de force, pour dire qu'ils l'attendent. Le président nous a propulsés en avant avec l'autorité de développement, avec Man comme la capitale d'une des 10 grandes régions, avec Man comme pôle économique de la sous-région ouest-africaine et avec la dotation d'un investissement important à notre région. Avec ces quatre mesures, nos parents sont convaincus que l'homme qu'il leur faut pour sortir leur région du sous-développement, c'est Laurent Gbagbo. A l'endroit de la jeunesse, qui a entrepris des initiatives, qui a accompagné le Président, partout où il est passé, je dis que le bonheur est là pour nous. Tout ce que le chef de l'Etat a annoncé, c'est d'abord pour la jeunesse. Je suis fier d'elle, parce que pour une fois, elle s'est gardée de faire des revendications. Elle a préféré écouter le Président de la République, pour savoir comment elle va s'orienter dans l'utilisation positive du programme de développement. Cela démontrait qu'elle croyait en l'action du chef de l'Etat. C'est un appel à la cohésion autour du Président de la République, afin qu'il soit réélu, pour que tout ce qu'il a décidé pour notre région, soit mis en œuvre.

Par Frimo Koukou Djipro
koukoudf@yahoo.fr
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