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Politique Publié le vendredi 26 juin 2009 | Notre Voie

Après la visite de sites retenus pour l’encasernement des combattants-Le ministre Michel Amani N’Guessan: “Le redéploiement commence dans deux semaines”

13 sites dont trois à Bouaké, quatre à Korhogo, deux à Séguéla et quatre à Man. Voilà la moisson du ministre Michel N’Guessan Amani qui a sillonné ces localités du mardi au mercredi dernier, pour déployer les 8000 agents chargés de la sécurisation de l’opération électorale et regrouper les 5000 volontaires pour la nouvelle armée (VAN). «Nous pouvons avancer. La Côte d’Ivoire est bien partie pour sortir définitivement de la crise parce que le pan militaire était un grain de sable dans le processus. Dans une ou deux semaines, il s’agira de redéployer effectivement après avoir réhabilité au minimum les locaux. Nous avons trouvé des locaux qui étaient déjà prêts pour le regroupement des troupes», a déclaré le ministre. Avant de soutenir que les agents seront appelés à faire des sacrifices. Histoire de faire savoir que dans les premiers jours, ils ne seront pas dans le confort. Ces sacrifices sont, selon lui, les derniers à faire pour la sortie de crise, afin que le pays retrouve totalement la paix. «Nous allons nous mettre au travail. Il n’y aura pas de jour de congé, pour que les 8000 gendarmes et policiers soient redéployés le plus rapidement possible pour prendre position dans l’ensemble du pays».

Le ministre de la Défense se satisfait surtout que contrairement aux appréhensions, de nombreux bâtiments sont dans un état acceptable. Il insiste sur le caractère urgent de l’opération. Il promet de saisir les autorités les plus hautes pour que des efforts conséquents et rapides soient faits.
Après donc les villes de Bouaké et de Korhogo où il a visité sept sites, le ministre Amani était mercredi à Séguéla et à Man. Dans la capitale du pays Koyaka, le ministre et sa délégation se sont d’abord rendus dans le camp du génie militaire, à 4 km de la ville. «C’est ici que le président Gbagbo a fait la prison», indique un ex-rebelle. Ici, cinq bâtiments sont soigneusement alignés. L’intérieur est repoussant. Poussière, plafonds éventrés, saleté et crasse. «Vous voyez où nos hommes vivent ?», se complaint le général Bakayoko. Le site comporte également deux sortes de villa, un poste de police, un terrain de football. Le tout est laissé à l’abandon. La réhabilitation permettra à 1200 VAN d’être encasernés ici.

Le camp du peloton mobile est devenu l’état-major de la zone 5 des FN. Tout est net dans les bâtiments qui servent de bureau. Dans les villas, les problèmes de canalisation, d’électricité et de plomberie sont nombreux.

A Man, le premier site visité est celui de la Direction du Matériel et des TP (DMTP). C’est en fait un grand hangar désaffecté. Dans les hautes herbes qui ont envahi la cour, de grandes tentes militaires pouvant abriter 22 personnes chacune. Un homme en civil garde les lieux avec un vieux fusil de chasse. En face, il y a la SODEFOR dont les villas sont enveloppées par la brousse. Les murs et les sanitaires sont bien en place, mais les sanitaires et autres dispositifs nécessaires pour habiter une maison, ont disparu depuis longtemps.

Les deux derniers sites visités dans les 18 montagnes sont le peloton mobile et le centre médico-social de la CNPS. Si chez les militaires il n’y a pas grand-chose à faire puisque tout est en ordre, les locaux de la CNPS sont, eux carrément perdus dans la brousse. Le ministre promet de tout mettre en œuvre pour occuper le local au profit de l’opération.

Au demeurant, soutient-il, il faut d’abord la paix avant que la CNPS ne revienne entrer en possession de son bâtiment.

Selon une indiscrétion, la réhabilitation de tous les sites pourrait coûter plus de deux milliards. Aucun chiffre n’a été donné aux journalistes, mais le ministre Amani compte rencontrer le ministre de l’Economie et des Finances «pour voir ce qu’il conviendrait de faire dans les semaines à venir. Nous devons travailler par rapport au 29 novembre. Par conséquent, le retard n’est pas permis, c’est une course contre la montre».

L’Accord de Ouaga stipule que le regroupement des ex-combattants doit être terminé deux mois avant la date de l’élection. C’est dire…


Paul D. Tayoro envoyé spécial
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