“Je reviendrai à Béoumi », avait dit le président du RDR, en avril 2000, aux populations du Pays Godè, quand une forte tornade a interrompu le déroulement de son meeting. Passée la période de la guerre, Alassane Ouattara a tenu parole. Hier, en fin de matinée, l’ancien Premier ministre de Côte d’Ivoire a respecté l’engagement pris. Il a communié avec les populations, en proie à d’énormes difficultés depuis près d’une décennie. « Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis », n’a-t-il de cesse de déclarer à ses compatriotes. Il était 13h, quand le patron des Républicains, intronisé Prince Akmonkon et son épouse Dominique Ouattara, Princesse Amobla, a pris la parole devant une assistance, qui avait soif d’entendre ses paroles d’espoir et surtout ses solutions pour sortir ses compatriotes de la pauvreté, du mal développement, de l’obscurité, des maladies, du chômage… Face aux habitants de Béoumi et solidement arrêté sur un podium de couleur orange, ADO a d’abord apporté sa compassion à ses interlocuteurs, qui à l’instar de toute la Côte d’Ivoire, ont souffert des affres de la guerre. « Je sais qu’ici, les choses ont été difficiles. Nous avons tous été malheureux de la crise qui a frappé notre pays. J’étais en exil mais j’ai souffert avec vous. J’ai souffert quand des bombardements ont occasionné des pertes en vies humaines. Plus jamais ça dans mon pays ! », a-t-il condamné. Avant de fustiger le cynisme des tenants de la refondation, auteurs d’un tel acte de barbarie : « je suis certes, dans un élan de réconciliation mais, je trouve inacceptable que des gens puissent bombarder leurs propres populations. C’est un acte barbare et stupide. Je le condamne à nouveau ». Poursuivant, Alassane Ouattara s’est élevé contre le mode de gestion du régime actuel : « la force ne règle jamais les problèmes entre les enfants d’un pays. Nous devons tourner le dos à la force. Cela est arrivé parce que des gens ont pris des engagements qu’ils n’ont pas respectés pendant dix ans. On ne peut pas accepter de dire une chose et faire autre chose ». Le candidat Ouattara a demandé aux Ivoiriennes et aux Ivoiriens de s’inspirer de la philosophie de son père, le président Félix Houphouët Boigny, dont il a mis la pensée au cœur du débat politique. « Le dialogue est l’arme des forts. C’est ce que Houphouët m’a enseigné. C’était le plus grand politicien de la Côte d’Ivoire. Un chef ne doit pas attiser le feu… La Côte d’Ivoire a besoin d’un vrai chef. C’est pour cela que j’ai décidé d’être candidat. La Côte d’Ivoire a besoin d’une paix définitive. Que plus jamais, des Ivoiriens ne prennent des armes contre d’autres Ivoiriens. Pendant dix ans, nous n’avons pas fait d’élection… Si Bédié et moi n’avions pas été exclus de la présidentielle de 2000, la situation aurait été tout autre chose ». A Béoumi, ADO s’est exprimé sur l’alliance du RHDP, en des termes sans équivoque : « Bédié et moi avons surmonté nos incompréhensions. Nous nous sommes dit que la Côte d’Ivoire est au dessus de chacun d’entre nous. C’est pourquoi, nous avons créé le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix, qui va faire un tabac à la prochaine présidentielle ».
Ado est le produit
de toute la Côte d’Ivoire
Mettant la Paix, la réconciliation et le Pardon vrai au cœur de sa politique au service de son pays, Ouattara a lancé un appel au rassemblement autour de sa candidature parce qu’il se sent le plus apte à fédérer les énergies et à faire renaître la Côte d’Ivoire. « Je viens vous dire que j’ai la capacité d’éviter ce genre de situation, parce que, Alassane Dramane Ouattara est le produit de toute la Côte d’Ivoire… je suis venu vous apporter la paix. Nous devons nous réconcilier. La Côte d’Ivoire doit demeurer une terre d’hospitalité. Le président élu doit être capable d’amener la paix et le développement. Je pense en toute humilité être ce président. J’aime mon pays, j’aime mes compatriotes. Je ne peux pas rester ainsi sans rien faire. Le pays a d’énormes difficultés. Un fils qui aime son pays doit se mettre à son service. J’ai les capacités. J’ai travaillé avec le président Houphouët. Sur trois ans, nous avons fait beaucoup de choses », a martelé ADO, dans une ferveur indescriptible. Pour montrer son attachement aux populations de Béoumi, comme il ne cesse de le démontrer à toute la nation, Alassane Ouattara a promis, en cas de victoire, un plan de redynamisation de 77 milliards pour Béoumi. Cette manne détaillée et bien chiffrée, servira à la construction d’écoles et de lycées, au bitumage des routes, à la création d’emplois, à régler les épineuses questions d’eau et d’électricité, à l’habitat et à la santé. Des engagements accueillis avec joie et un tonnerre d’applaudissements par des habitants convaincus d’être des oubliés de la vague refondation. « j’ai un projet et une vision pour la Côte d’Ivoire et pour Béoumi », a affirmé le leader des républicains, avant de mettre l’accent sur l’importance de la présidentielle à venir : « La Côte d’Ivoire doit changer par les urnes, par les élections. Vous pouvez le faire si vous votez Alassane Dramane Ouattara, le 29 novembre ». Il était 13H 40 quand le candidat Ouattara a bouclé son discours, dans une atmosphère d’espoirs pour le peuple Godè, marginalisé par le pouvoir de Laurent Gbagbo.
Bakary Nimaga
Envoyé Spécial à Béoumi