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Politique Publié le samedi 27 juin 2009 | Le Patriote

Après son intervention, ADO répond aux questions des éléves des grandes écoles.

Monsieur le président, concrètement que comptez-vous faire pour le bon fonctionnement et la redynamisation de l’INHP ?

l Vous n’avez pas évoqué le cas des étudiants des grandes écoles privées. Que prévoyez-vous pour nous ?

Réponse d’ADO :
Je vous ai bien entendu. C’est vrai que j’aurai pu aller un peu plus loin en essayant de démontrer pourquoi nous en sommes arrivés là et comment nous en sortir. Je ne l’ai pas fait parce que je me suis dit que grâce à Internet, vous pourriez facilement consulter notre programme de gouvernement. Moi, j’ai fait un programme précis de gouvernement, qui prend en compte chaque situation et qui en apporte les solutions. Nous l’avons fait après plusieurs mois de travail. C’est un programme très concis de ce que nous voyons comme solution aux différentes difficultés. Nous avons pensé que la première chose à faire, c’est de mettre le pays à l’endroit. C’est-à-dire, donner des instructions qui doivent responsabiliser et qui doivent être passibles de sanctions. La difficulté, à la vérité, est que nous sommes dans un royaume où il n’y pas de sanction. Chacun peut faire impunément ce qu’il veut. Dans ces conditions, le peuple, juste après le vote, se résigne. Souvent même il ne vote pas. Tout ceci m’amène à dire qu’une remise en œuvre par les élections démocratiques et un impératif.
En deuxième lieu, il faut avoir un véritable programme économique et social cohérant. Moi, j’ai été directeur général adjoint du Fonds monétaire international. Je ne dis pas par manque d’humilité, je pense sincèrement avoir mis en œuvre ces programmes dans mon propre pays de 90 à 93. Souvenez-vous que la crise de 90 a été déclenchée par deux évènements : c’était d’abords vos aînés qui étaient étudiants à l’époque parce qu’ils n’avaient pas d’électricité pour la révision qui précède les examens. Ils ont trouvé cette situation scandaleuse. Puis s’est ajoutée la volonté du gouvernement d’alors de maintenir les examens de fin d’année aux dates indiquées, malgré cette situation. Les étudiants sont donc descendus dans la rue et tout est parti de là. La deuxième chose était que beaucoup de gens à cette époque avaient de l’argent en banque mais avaient de difficultés à faire des retraits de fortes sommes d’argent. Les banques avaient fixé leur plafond à 25000 FCFA, parce que le système financier était totalement asséché. A cela c’es ajoutée la crise social due au coût excessif de la vie. Pendant que certains vivaient très bien, la majorité de la population avait du mal à joindre les deux bouts. Le gouvernement, lui, a eu la maladresse de manifester sa volonté de réduire les salaires. Je me souviens de ce discours que j’ai prononcé le 16 avril 1990, quand j’étais chargé du Comité interministériel, en charge 10 ministères. Alors que je n’étais pas ministre, j’ai fait une intervention de 3 mn à la télévision pour dire aux Ivoiriens de me faire confiance et qu’on ne toucherait pas à leur salaire. Je leur ai dit que j’allais mettre en place un programme cohérent qui permettra de résoudre ces problèmes de trésorerie et d’apaiser la tension sociale. C’est ce que nous avons fait en 90 jours, avec la mise en place d’un programme qui a été adopté par le gouvernement et par la communauté internationale et qui a permis de remettre l’économie à flot et d’avoir des ressources pour reconstituer la trésorerie de l’Etat. Parce que toutes les questions que vous venez d’évoquer sont liées à la trésorerie de l’Etat. La vérité aujourd’hui, ne nous voilons pas la face, est que l’Etat n’a pas d’argent. Ou s’il y en a, il est mal utilisé. Il faut donc résoudre ces deux problèmes. Je vous invite à bien regarder chacun des projets économiques que chacun des candidats va vous proposer. Lisez-les, évaluez-les et demandez-vous s’ils peuvent résoudre les problèmes auxquels vous êtes confrontés aujourd’hui. Des problèmes qui concernent aussi bien les étudiants, les enseignants que les locaux. Dans le mien, vous verrez que nous avons prévu de consacrer un effort financier de 20 milliards pour la réhabilitation de toutes les grandes écoles de Yamoussoukro. Ce sont des choses que nous avons chiffrées. J’avais décidé de ne pas vous ennuyer avec les chiffres cet après-midi. Ce qui importe, se sont les questions fondamentales pour vous. Les questions de restaurants, de résidence pour les grandes écoles privées, tout ceci est traité dans notre programme. En dehors de l’INHBP nous avons prévu de consacrer 8 milliards pour la rénovation des classes dans le primaire, le secondaire et autres. Nous avons aussi indiqué comment nous allons avoir l’argent pour financer tous ces projets. J’ai lu dans une certaine presse que je ne faisais que des promesses. Moi, je vous rassure que depuis que je suis en politique je n’ai jamais fait de promesse non tenues. En réalité, nous avons une dette extérieure très lourde. Avec l’expérience que j’ai eue au FMI, je peux obtenir l’allégement ou l’effacement total de cette dette, c’est un processus qui va permettre de mobiliser plus de 5000 milliards. Nous avons aussi à créer un investissement économique qui permettra aux investisseurs étrangers et nationaux, qui ont leur ressource à l’extérieur, de venir investir ici. Nous allons bénéficier des partenaires comme les Etats-Unis qui nous ont lâchés depuis le coup d’Etat de 1999. Ces pays n’interviennent pas dans un pays qui ne fonctionne pas normalement. C’est vrai qu’ils peuvent envoyer quelques dollars pour appuyer un secteur, mais il ne feront pas d’investissement qui puisse booster l’économie. Ces pays n’attendent qu’une seule chose, c’est qu’il y ait des élections démocratiques en Côte d’Ivoire pour faire venir l’argent. Nous avons déjà fait le diagnostic du terrain, nous n’attendons que votre soutien pour le mettre en application. J’ai aussi dit qu’une fois élu, je m’installerai à Yamoussoukro. Je pense que réhabiliter ces grandes écoles et les mettre au même niveau que les grandes universités à travers le monde, coûtera moins cher à l’Etat. Cela permettra aux parents qui on peu d’argent de ne pas se torturer pour envoyer leurs enfants à l’étranger. C’est un service qu’on rend à la nation et qui permet de rentabiliser les impôts. Ne vous inquiétez pas pour mon programme, vous l’aurez sur Internet. Je ne l’ai pas fait sitôt parce que nous savons que beaucoup de gens aiment bien copier les choses dans notre pays. J’attends l’approche des élections pour le mettre sur la toile. En même temps, je vous exhorte à demander à tous les candidats d’en faire autant, ensuite, comparez les projets avant de faire votre choix. Voyez aussi avec quel moyen ils vont le faire et s’ils en ont la capacité. Demandez-leur aussi pourquoi ils ne l’ont pas fait avant. Moi je l’ai dit et je le reprends : je ne demande que cinq ans. On n’a pas besoin de dizaine d’années pour changer un pays. Moi, j’ai une ambition pour mon pays, je veux qu’en moins de dix ans la côte d’Ivoire soit un pays émergeant. Déjà, quand j’étais à la Primature, je m’étais dit qu’en 2000 la côte d’Ivoire serait un pays émergeant. Malheureusement, tout a été foutu en l’air. Mais ne nous décourageons pas. Si nous nous mettons au travail, nous pouvons obtenir ce résultat, en 10 ans, nous pouvons obtenir ces résultats. C’est pour cela que je vous demande, à vous les jeunes et à vous les enseignants, de faire tout pour qu’une telle crise ne reprenne pas. Ce que vous venez de décrire est une catastrophe. C’est un problème général dû au fait que l’économie nationale a des difficultés. Il faut très rapidement pouvoir surmonter ces difficultés, à une seule condition : il faut qu’il y ait une équipe qui se mette au travail, qui ait des priorités, qui vérifie que ces priorités sont bien appliquées et qui sanctionne ceux qui ne feront pas bien leur travail.
Voilà chers professeurs, chers étudiants, les quelques mots que je voulais vous dire.
TL
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