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Art et Culture Publié le lundi 29 juin 2009 | Fraternité Matin

Application de la convention collective des journalistes Guillaume Gbato (Presse privée): “Le 30 juin n’est pas négociable”

Moi même j’ai été surpris de la sortie du président du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci). Parce que selon les documents que nous avons signés, la Convention collective doit être appliquée à partir de la fin du mois de juin. Pour nous, cette date est non négociable dans la mesure où nous pensons avoir accordé assez de temps à nos patrons».

Guillaume Gbato, secrétaire général du Synapp-CI, ne comprend pas la sortie du président du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GepCI), Denis Kah Zion. Lequel, dans une interview accordée, mardi dernier à la Radio OnuCI-FM, disait, entre autres: «Pas question d’appliquer la Convention collective, si le fonds n’est pas mis à la disposition des éditeurs de presse». Trois jours après, vendredi dernier donc, à 15h, lors d’une conférence de presse, il réitérait son niet, qualifiant les 50 millions qui ont été alloués au GepCi de «portion congrue». Le GepCi, ajoutera-t-il, attendait, à l’en croire, 4, 120 milliards: 3, 120 milliards provenant de l’argent prélevé sur les entreprises de presse depuis 1996 par l’Etat, et 1 milliard accordé à la corporation par l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny. La conférence de presse de Mme Bernise N’Guessan, directeur exécutif du Fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP), cinq heures avant (à 10h), n’a pu dissiper les malentendus et amené le GepCi a revoir sa position.

Concernant le budget de démarrage de ce Fonds, Mme N’Guessan a donné l’information selon laquelle un arrêté du ministre de l’Economie et des Finances a mis à la disposition du Fonds, un montant de 542 millions de Fcfa, sur 3,120 milliard de Fcfa demandés pour son fonctionnement et la conduite de ses missions. Ce montant est reparti comme suit: 50 millions de Fcfa de subventions et de dons aux entreprises de presse; 7 millions cinq cent mille Fcfa pour la formation (contre 1,050 milliard de Fcfa) et 200 millions de Fcfa de fonds de garantie des emprunts, alors qu’étaient attendus 650 millions.

De plus, le président du GepCi avance que les mesures d’accompagnement n’ont pas été respectées par l’Etat. Entre autres, les allégements fiscaux (cela a été mis en application, depuis un mois), la réunification économique du pays. «Si elles ne sont pas toutes satisfaites, (le Gepci ne pourra pas) rendre effective l’application de cette convention».

Guillaume Gbato tient à préciser ceci: «Il semble que le président du Gepci prétende qu’une certaine annexe à la convention l’autoriserait à ne pas appliquer le document qu’il a signé à la face de la nation. Je tiens à préciser qu’il n’en est rien. S’il est vrai que nous avons souhaité qu’un certain nombre de décisions soient prises pour favoriser l’application de la Convention collective, nous pensons que ces conditions sont aujourd’hui largement remplies». Et de citer: «Depuis décembre 2007, le Président de la République a signé le décret créant le Fonds de soutien au développement de la presse. Et depuis lors, le ministre de la Communication a mis en place les structures chargées de la gestion de ce fonds. Mieux, l’Etat vient d’accepter d’annuler toutes les dettes fiscales des entreprises de presse. En plus, elles ne payeront pas d’impôts jusqu’en 2011. Tout ceci pour leur permettre d’appliquer la Convention collective. Nous ne comprenons donc pas cette sortie du président du Gepci qui rame carrément à contre-courant de tout ce processus dont l’objectif est de favoriser l’émergence d’une presse responsable dans notre pays». Pour le bouillant secrétaire général du Synapp-CI, «le processus engagé à Bassam doit aller à son terme avec l’application de la Convention collective dans toutes les entreprises de presse écrite de Côte d’Ivoire à partir de la fin du mois de juin 2009». Il n’est plus question de divertir la corporation: «Nos patrons ont eu dix-huit mois pour se préparer à cette réalité. S’ils ne sont pas prêts, ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes. Ils ont peut-être espéré que l’Etat ne jouera pas son rôle. Malheureusement pour eux, pour une fois, l’Etat a fait sa part. La Convention sera donc appliquée. Ceux qui pensent le contraire, seront surpris».Surpris par quoi? Sans dévoiler l’issue de ce combat pour un mieux-être, il s’est adressé aux travailleurs des médias privés: «Notre message est simple. La Convention collective sera appliquée conformément aux engagements pris par les uns et les autres. A partir de la fin du mois de juillet, les journalistes auront de nouveaux salaires. Les entreprises qui ne voudront pas se plier à cette réalité assumeront. De toute façon, celles qui refuseront d’appliquer la Convention collective ne bénéficieront pas du Fonds de développement de la presse».

Le décret en la matière, selon lui, «est très clair» Et il n’a pas tort. Il dira, d’ailleurs: «Nous sommes très sereins. La convention sera appliquée. Ceux qui n’en veulent pas seront obligés de quitter le secteur de la presse, pour vendre autre chose. Parce que l’application de la Convention collective est une obligation quand vous voulez créer un journal». Pour Gbato, il n’est plus question d’abdiquer ou de tergiverser. C’est un point de non retour: “Nous ferons tout pour faire appliquer la loi. Parce que si des gens pensent qu’ils vont prendre l’argent du contribuable pour organiser des funérailles ou faire autre chose, ils se trompent lourdement. En tout cas, ce ne sera pas en Côte d’Ivoire, et tant que nous serons là, les choses ne se passeront pas autrement”. D’où, encore, cet appel à tous les travailleurs des médias privés à se tenir prêts pour exiger l’application de la Convention collective. «C’est une question de vie ou de mort».

Demain, la réaction de l’Unjci.

Michel Koffi,
propos recueillis par Remi Coulibaly

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