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Politique Publié le lundi 29 juin 2009 | Le Patriote

Tournée du Président du RDR dans la region de la vallée du Bandama - Alassane Ouattara à ses compatriotes meurtris, depuis Bouaké : " Pardonnons pour la Côte d’Ivoire "

Il est 14h40, ce samedi 27 juin 2009. Alassane Dramane Ouattara vient de livrer son message de paix aux populations de Bouaké, dans un stade de la Paix, plein à craquer. Un remake de son meeting au même endroit, en avril 2000. La popularité et la renommée du leader des Républicains restent intactes, malgré l’usure du temps. Vêtu d’une chemise blanche, symbole de Paix et de pureté et d’un pantalon gris, ADO descend du podium et entame une course tout le long du stade, pour remercier les 60.000 personnes, qui deux heures plus tôt, lui avaient fait un standing ovation de plus de dix minutes. L’instant était magique, féerique. Alassane Ouattara était en harmonie totale avec son ambition politique. Il veut servir son peuple et non se servir. Il était 13h40 quand le président Ouattara a pris la parole dans un stade acquis à sa cause. D’emblée, il s’est dit aminé par deux sentiments. Celui de la joie de retrouver Bouaké où il a reçu des « témoignage d’affection sincère ». Ensuite, celui de la tristesse parce que la capitale du centre « a souffert de la guerre ». Très touché par les difficultés vécues par ses compatriotes, Alassane Ouattara n’a pas manqué de leur exprimer toute sa compassion face à « cet acte barbare et stupide » : « la guerre est entrée dans votre vie. Vous populations de Bouaké, vous savez ce que c’est que la guerre. Yako Bouaké, Yako ! C’est ici que s’est brisé le rêve… Bouaké symbolise la coupure en deux de notre pays. Ici, se sont affrontés des frères d’un même pays. Des frères qui ont servi le même pays, le même drapeau. Des frères qui nourrissaient les mêmes rêves pour leur pays. En hommage pour tous ces frères, nous devons avoir une pensée pieuse. Ça a été des moments difficiles pour chacun d’entre nous ». Et le président ADO, de sonner le temps de la révolte et de l’indignation : « Je ne pense pas trouver les mots justes pour dénoncer l’horreur. Cela n’aurait jamais dû arriver dans le pays du président Félix Houphouët Boigny qui a fait de la paix, une seconde religion en Côte d’Ivoire. Ce qui s’est passé est une trahison des valeurs de la paix. Bouaké est une profonde blessure à la Côte d’Ivoire. Nous payons un lourd tribut pour ces années de folie, ces années perdues ». C’est pour cette raison que le leader des Républicains voit dans la ville de Bouaké, le point de départ de la renaissance ivoirienne. « Bouaké est véritablement notre cœur. Bouaké est le cœur de la Côte d’Ivoire car tous les chemins mènent à Bouaké. L’hospitalité y prend tout son sens. C’est à Bouaké que nous avons mis fin à la guerre. C’est dans ce même stade que nous avons célébré la flamme de la paix. C’est un endroit idéal pour vous parler de paix, de pardon, de réconciliation ». Et de poser la question à l’assistance : « A Bouaké, qu’est- ce que vous voulez ? ». Et les populations de répondre en cœur et d’un trait : « LA PAIX ! » Très en verve devant des hommes et femmes attachés à son idéal, Ado a exhorté les uns et les autres à s’inscrire dans l’élan de concorde nationale : « je veux construire la paix avec vous. Si je suis là aujourd’hui, c’est pour vous dire que j’ai des solutions pour la paix et la réconciliation ». Le candidat à la prochaine présidentielle a exprimé sa grande peine de voir Bouaké sombrer dans le désarroi et la misère, après avoir détenu pendant des décennies, la deuxième place en matière de richesses économiques dans toute l’Afrique de l’Ouest. En outre, ADO s’est dit avoir été meurtri de voir tourner au ralenti les usines de la CIDT, de Gonfreville, autrefois grandes pourvoyeuses d’emplois pour la jeunesse. « J’ai mal parce que je n’avais jamais pensé que mon pays connaîtrait un tel destin », constate Ouattara. Du haut du podium et en symbiose avec ses partisans, ADO a lancé l’appel à « Vivre Ensemble » : « je n’entends plus parler de jugement. L’Histoire s’en chargera. Certes, il faut un devoir de mémoire pour ne pas répéter les mêmes erreurs, mais nous devons relever le défi de la réconciliation. Les Ivoiriens ont soif d’unité nationale. Nous devons nous pardonner les uns les autres, sans chercher à savoir qui a raison. Un pardon sincère. Rien ne peut se bâtir dans le ressentiment. Nous devons pardonner au nom de la Côte d’Ivoire, au nom des générations futures… Nous sommes tous Ivoiriens. Nous sommes le même peuple. Les divisions n’ont aucun sens. J’ai compris que vous voulez la paix, que vous avez soif de changement ». Pour le patron du RDR, il est donc impérieux que les élections se tiennent effectivement le 29 novembre prochain. « Ce sera la démonstration de notre volonté d’un sursaut national », a-t-il souligné, avant de donner les raisons de sa candidature et son aptitude à opérer le changement qualitatif pour le pays : « je ne suis pas candidat par ambition personnelle. Je veux être utile à mon pays. La politique n’a aucun intérêt si elle n’est pas animée d’un idéal humain. Pour avoir été l’unique Premier ministre de Félix Houphouët Boigny, cela me donne des obligations. Je ne serai pas digne du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne si je restais indifférent à ce qui se passe. J’ai les capacités. J’ai rétabli une situation désespérée en 1990. J’ai eu la chance d’occuper des responsabilités au plan international, au FMI où j’ai aidé des pays… j’ai des relations à travers le monde. J’ai des solutions pour régler les problèmes de mon pays. » Par ailleurs, Ado a dénoncé toutes les discriminations dont ont été victimes de nombreux Ivoiriens, entre autres, les délits de faciès, de patronymie. « Il faut arrêter la suspicion sur la nationalité de certains de nos citoyens. Si je suis élu, j’assurerai sans faiblesse la justice, la cohésion nationale et la conciliation permanente. « J’ai besoin de 5 ans seulement pour changer le pays » Poursuivant, Alassane Ouattara, qui demande le suffrage de ses concitoyens, a promis de remettre au travail, la Côte d’Ivoire, dès les premiers jours de son élection : « quand j’étais Premier ministre, je travaillais de 7h à 21 h. Aussi, pour sortir Bouaké et son département de l’obscurité de la pauvreté, le candidat Ouattara a promis un projet global portant sur un montant de 310 milliards de francs, qui seront injectés dans la santé, l’éducation, la création d’emplois, l’aide à la redynamisation des usines, les routes, l’eau, l’électricité. Un engagement ferme qui a revigoré les habitants de la Vallée du Bandama, longtemps à la peine. A ceux de ses adversaires qui douteraient de sa capacité à mobiliser tous ces moyens pour son pays, Alassane Ouattara, tout serein et tout sourire, rassure : « Faites-moi confiance. Trouver l’argent, c’est mon métier. C’est ce que j’ai fait toute ma vie. Je trouverai les 10000 milliards dont nous avons besoin pour relancer l’économie ivoirienne ». Pour atteindre tous ces objectifs de développement, Ado prône l’union autour de sa candidature et de sa vision. « Pour me mettre au travail, j’ai besoin de votre vote le 29 novembre 2009. Je sais que je peux compter sur vous. J’ai besoin de cinq ans seulement pour changer la Côte d’Ivoire. Nous allons remettre la Côte d’Ivoire au travail. Avec Ado, la Côte d’Ivoire va changer. Je prends l’engagement de faire ce que je viens de dire. J’ai besoin de cinq ans pour réaliser ce que je viens de vous dire ». Autant le dire tout haut. Le samedi dernier, Bouaké a communié avec Alassane Ouattara. La région a reconnu son vrai leader, l’homme qui a les solutions à ses problèmes et inquiétudes. Elle n’a donc pas hésité à raccompagner son vrai chef, du stade de la Paix à sa résidence.

Bakary Nimaga Envoyé Spécial à Bouaké
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