Un homme du peuple ancré dans ses réalités et ayant une parfaite connaissance de ses problèmes. C’est ainsi qu’est apparu le candidat du RDR au cours de ses dernières sorties dans le pays profond. Et pourtant, il a été longtemps affublé d’oripeaux d’opposant de salon par ses adversaires. Bourgeois, bureaucrate, Alassane Dramane Ouattara a toujours été présenté par les cerbères des régimes successifs à Houphouët dans l’opinion comme celui qui ne connaît pas son pays encore moins les réalités des Ivoiriens. «L’opposant historique» à Houphouët ne s’embarrassait pas de fioritures pour caricaturer le leader des républicains par cette boutade : «Ouattara est un animal politique de ville». A contrario, il se présentait, lui, comme l’enfant du terroir, enraciné dans sa culture et susceptible de comprendre ses maux et leur administrer la thérapie idoine. Mais avec le temps, tous ces mensonges et autres espiègleries politiques racontés sur le compte de l’arrière petit-fils de l’Empereur Sékou Ouattara, se sont effondrés comme un château de cartes. La réalité est là, têtue. La vérité, c’est que le président du Rassemblement des républicains n’avait pas encore eu l’occasion de s’exprimer et d’afficher clairement ses ambitions politiques et son rêve pour son pays. Aujourd’hui, le président Ouattara déroute ses adversaires par sa parfaite connaissance du pays et sa capacité à faire un avec le peuple qui l’adule. Ses récentes visites dans les régions du Bas Sassandra, des Lacs et de la Vallée du Bandama en sont des preuves éloquentes. Humble, courtois, patient, l’homme démontre les qualités indispensables à un grand chef qui nourrit un grand destin pour son peuple. ADO dans un champ de cacao à Soubré ou dans une rizière à Sakassou, au marché Gouro d’Adjamé ou Môfêtê de Yamoussoukro, ou faisant le tour du stade municipal de Bouaké au pas de course pour communier de près avec des milliers de sympathisants, n’a rien d’étonnant ou de surprenant. L’homme est tout simplement en phase avec ses compatriotes. Il n’est nullement coupé de leurs réalités. En tout état de cause, c’est le peuple qui est appelé à jauger, juger et choisir en fin de compte qui doit présider à sa destinée. C’est tout le sens de la prochaine élection présidentielle. On avait dit qu’il n’emprunterait jamais les pistes dangereuses du pays ou qu’il en sortirait complètement esquinté. A Bouaké, c’est au retour de ces visites sur pistes impraticables qu’il a gratifié le pays entier d’un quatre cent mètres digne d’un champion. ADO n’aura pas fini de surprendre agréablement le monde.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté