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Art et Culture Publié le mercredi 1 juillet 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Pr Amoa Urbain (promoteur) - “Houphouët-Boigny sera revisité par les rois”

Le festival de la route des reines et des rois sera cette année à sa 7e édition. En attendant le lancement officiel, aujourd’hui mercredi 1er juillet, le professeur Amoa Urbain donne les grands axes et les innovations. Entretien.



La 7e édition du FESTI-ROIS prend la route du nord cette année et pour la deuxième fois consécutive, se déroulera sous forme de caravane d'Abidjan à Kong. Quelles motivations nouvelles ?

Cette année, la route du Festival part du sud au nord en passant par le centre. A Yamoussoukro, l’une de nos ambitions, c’est de faire le parcours sur « Houphouët-Boigny, chef de village, chef de canton et président de la République ». Comment a-t-il concilié tout cela ? Qu’est-ce qui a prédominé en certaines circonstances ? A Sakassou, nous irons à Ndranouan, pour voir les reliques de la reine Abra Pokou, ancêtre du peuple Baoulé. A Kong, nous célébrerons la fête de l’indépendance. Là, nous aurons un colloque sur le thème : « Du village sénoufo à l’univers dioula. De l’apogée au déclin de Kong ». Nous souhaitons aussi que des fils de Kong puissent poser la première pierre de l’Université Islamique de Kong. Histoire de la renouer avec son passé glorieux. C’est-à-dire cité du savoir et de la connaissance.


Quelles sont vos attentes essentielles ?

Cette fois-ci je crie haut et fort : J’ai besoin de moyens pour réaliser ce festival. Aidez-nous à réussir cette édition. La culture, c'est notre âme. L'âme d'un peuple, d'une nation.


Vous êtes champion du monde de la revalorisation de la royauté et de la chefferie traditionnelle. Quel est aujourd’hui l’état de vos recherches ? Ne pensez-vous pas que vous prêchez dans le désert ?

Autant les chefs et les rois étaient banalisés et utilisés comme garniture, il y a quelque temps, autant, à toutes les grandes rencontres d’aujourd’hui, les rois et chefs sont pris en compte. Depuis que l’actuel président de l’Union Africaine, Kadhafi, a commencé à s’intéresser à la chefferie, le regard de bon nombre de personnes commence à changer positivement. Reste alors une organisation à prendre en compte. C’est le combat qu’on fait aujourd’hui. On a fini par mettre dans la conscience qu’il faut créer la Chambre des rois et des chefs, depuis la commune jusqu’au sommet de l’Etat, avec une chambre nationale, à l’instar du Conseil économique et social. Je suis convaincu qu’il suffit qu’un Etat se donne les moyens pour installer une Chambre des rois et des chefs traditionnels, pour que nous allions jusqu’à l’Union Africaine avec la Chambre africaine des rois. Pour sûr, une telle structure permettra aux institutions africaines d’avoir un recours dans la résolution des conflits au niveau du continent et à travers le monde.


Cependant, il reste qu’en Côte d’Ivoire, la chefferie reste régie par un texte colonial qui date de 1934. Devrait-on parler de paradoxe ?

Pour l’universitaire, les choses sont assez simples. Un texte de 1934 n’est pas un vieux texte. Il est du XXe siècle quand même ! Ce n’est pas le fait qu’il date de 1934 qui pose problème. La loi 60 -315 de 1960 qui régit les associations ivoiriennes, prend son fondement dans la loi de 1901 en France. C’est plutôt le contenu du texte de 1934 qui est en cause. Dans ce texte, les rois et chefs sont perçus comme des auxiliaires de l’administration. En réalité, ils sont des délégataires d’une partie de l’administration. Ce qui est attendu en fait, c’est une révision valorisante du texte. Ce qui veut dire que ce n’est pas son ancienneté qui importe. Mais plutôt le fonds. Il faut donc amener les rois et chefs à comprendre que le fait que ce soit un vieux texte n’est pas un argument scientifique.


Cette année, le festival prend toute sa dimension internationale. Au-delà des pays africains, attendez-vous aussi des participants européens ?

Ce sont une dizaine de pays étrangers qui seront là. Cette année, le festival prend effectivement sa dimension internationale. On note l’arrivée d’une forte délégation de l’Italie. L’Université que j’ai fondée et qui pilote le festival vient de signer un partenariat avec une circonscription de onze communes d’Italie, dont celle de Léonard de Vinci. C’est dans ce cadre que cette forte délégation sera sur le parcours de la route des rois. Ensuite, sur la liste, il y a les Américains. Mais je crois bien qu’en ce qui les concerne, ce sera pour la prochaine édition.

K. Saydoo
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