Dans l'enceinte du ministère de la Fonction publique, ce mardi, des centaines de candidats se bousculent pour atteindre le guichet de vente du bon de la visite médicale. Pour le concours d'entrée à l'Ecole nationale d'administration (Ena). Comme chaque année, le concours d'entrée à l'Ena crée beaucoup de polémiques. Depuis le 4 mai, la session 2009 est ouverte. Les candidats se préparent pour le dépôt des dossiers qui prendra fin probablement ce 3 juillet. Il est difficile de se procurer le bon de la visite médicale. « Je suis ici depuis 4 heures du matin. Et j'avoue que je suis découragée. Le rang n'avance pas à cause de la vente parallèle des bons », explique Marcelle, une jeune bachelière qui veut postuler pour le cycle moyen. « La tantie je suis encore-là pour un cas. Cette fois-ci je vais bien te gérer», lance un jeune à la guichetière. La vente parallèle se fait avec la complicité des agents de la fonction publique. Dès que vous entrez dans la cour de ce ministère, les gérants de cabine et les vendeurs des fascicules aux alentours vous accostent. « Mon frère, c'est pour quoi ? ». Aussitôt, ils s'emparent de votre pièce d'identité, direction les différents guichets. Au bout de quinze minutes, vous êtes servi moyennant une somme de 1.000 Fcfa pour la guichetière, et 500 à 1.000 Fcfa pour l'entremetteur. Jonas est à sa quatrième année de participation à ce concours. « Chaque année, c'est la même chose. Dès que le concours est lancé, il y a des réseaux parallèles jusqu'à la proclamation des résultats. Avec ce que nous voyons depuis le lancement j'ai peur», avoue-t-il. Sa voisine, les mains levées au ciel demande la clémence de Dieu : « Fait en sorte qu'il y ait moins de fraude pour cette session. Que les enfants de pauvres, qui n'ont pas d'argent ni de ''bras longs'' (appuis dans l'administration) puissent réussir à ce concours».
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