Conflit foncier : Trois villas détruites à Anono

Un conflit foncier oppose les populations d’Anono à M.Coulibaly Tiémoko, ancien Pdg d’une banque de la place. Hier matin aux environs de 03h, un détachement de 100 gendarmes, armes aux poings, et ayant du gaz lacrymogène en leur possession, aurait escorté un caterpillar qui a détruit trois villas dans le village. Ce triste spectacle s’est produit sur une portion de terre située dans le prolongement Est du lycée hôtelier. Les villas endommagées appartiennent respectivement à MM. Abrongoua Edi, Ahouo Léon et Daba Mathieu. Selon M. Noël Assagoua, secrétaire général de la chefferie du village, ces destructions ont été commanditées par M. Coulibaly Tiémoko, qui se dit propriétaire des terrains occupés par les maisons en question. Il dit avoir acquis ce site de 5 ha sous le règne d’Houphouet-Boigny. Très mécontents, les villageois ont protesté. Ils se disent également propriétaires du terrain litigieux, depuis 15 ans. Coulibaly Tiémoko aurait confié au chef qu’il a investi plus d’un milliard sur ledit terrain et qu’il est prêt à tout, même à risquer sa vie, pour entrer en possession de ce qu’il considère comme son bien. Les villageois se sont réunis dans la matinée pour décider de la position à adopter. Ils ont conclu que seul le Chef de l’Etat pouvait régler cette question. Aussi ont-ils constitué une délégation qui s’est déportée vers sa résidence en vain. Loya Augustin, l’un des notables du village, a ajouté que n’eût été l’intervention du préfet d’Abidjan, M. Sam Etiassé, qui a fait arrêter l’opération de destruction, dans la matinée, le ravage aurait été plus terrible. Ce notable poursuit que déjà dans la nuit du 13 au 14 février dernier, M. Coulibaly avait fait venir 200 gendarmes pour le même motif. Mais c’est grâce à l’action du préfet d’Abidjan que le calme est revenu. Ce dernier avait, selon notre interlocuteur, dit aux villageois que le terrain est leur propriété et qu’ils pouvaient le mettre en valeur. Le dossier serait actuellement aux mains de M. N’Zi Paul David, directeur de cabinet du Président de la République.



Notons que cette affaire a créé des tensions dans le village et la population n’est pas prête à lâcher prise. M. Loya Augustin soutient que M. Coulibaly ne leur a jamais présenté un titre de propriété. Tous nos efforts pour entrer en contact avec le concerné hier n’ont pu aboutir.



Marie-Adèle Djidjé