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Politique Publié le lundi 6 juillet 2009 | Le Patriote

Attaque gratuite contre Ado - Mangou doit laisser l’armée en dehors de la politique

Décidément, la hiérarchie des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI) n’a pas sa langue dans la poche. La Grande muette est devenue très volubile. Après l’affaire Anaky Kobina, consécutive à la prise de position de l’Etat-major des FANCI contre l’opinion du leader politique, le Général Mangou Philippe vient de s’illustrer à nouveau. Au cours d’une tournée dans les casernes pour dit-on, remobiliser les troupes et prêcher la bonne parole de la paix, le chef d’Etat-major des armées s’est invité dans le débat politique national marqué par la tournée triomphale du président du RDR dans les régions des Lacs et de la Vallée du Bandama. Pour le Général Mangou, Alassane Ouattara, en s’indignant du bombardement par les Forces armées nationales du bac de Béoumi, lors de l’opération «Dignité» lancée en novembre 2004, s’attaque aux FDS. Et le Général de se permettre des mises en garde contre l’ancien Premier ministre qu’il traite quasiment d’ennemi de la Côte d’Ivoire, celui qui a endeuillé son pays. Le Général Mangou emploie, pour ce faire, un lexique et une tonalité bien familiers à la grande famille de la refondation avec tous les mouvements qui gravitent autour du Palais depuis le déclenchement de la crise.
Le constat est net. Mangou Philippe a commis une faute professionnelle. En effet, le règlement qui régie la fonction militaire interdit au soldat qu’il est, «toute manifestation publique de son opinion». Or, en l’espèce, c’est une opinion que le chef d’Etat-major a émise. Une opinion fondée sur une fausse interprétation des propos d’un leader politique qui fait corps avec le peuple dont il défend les intérêts. En sa qualité de militaire, Mangou n’a pas d’explication à donner aux Ivoiriens. Tout commandant du théâtre des opérations qu’il était, il avait des chefs : l’ancien chef d’Etat-major et le chef de l’Etat, chef suprême des armées. Le lancement de l’opération dignité a été avant tout une décision politique, prise par Laurent Gbagbo. C’est à lui, d’assumer devant le peuple de Côte d’Ivoire.
En vérité, le chef d’Etat-major surprend. Lui qui, il n’y a pas longtemps, faisait le tour des casernes pour exhorter ses hommes à l’esprit républicain de leur mission. Ses prises de parole, semble-t-il, n’ont pas plu aux «sécurocrates» du Palais. Equilibriste, le Général Mangou prend donc à rebrousse-poil tous ses engagements et veut entraîner l’ensemble des Forces armées nationales dans un rush solitaire contre l’opposition.
La position du chef d’Etat-major, en effet, ne peut être qu’un point de vue personnel, n’engageant que lui-même. Car, et cela est à saluer, les FANCI, depuis des années, ont pris une avance considérable sur les hommes politiques avec leurs frères d’armes des Forces Nouvelles. Ils ont enterré la hache de guerre, s’engageant, sans calcul, dans le processus de paix. A ce jour, des milliers de soldats ont été déployés dans les zones anciennement occupées. A Bouaké et tout le long de la frontière Ouest, les soldats du «Sud» se trouvent et collaborent à la sécurisation des Zones, avec ceux du «Nord». Les FANCI attendent que les élections arrivent afin de les sécuriser et de permettre au candidat qui sera élu de gouverner. Il ne saurait en être autrement. La règle c’est celle-là : l’armée est l’affaire de tous les Ivoiriens et pour tous les Ivoiriens. Défendre la République, ce n’est pas défendre un régime. Surtout dans les conditions de la Côte d’Ivoire actuelle. Le Général Mangou doit éviter d’entraîner les Forces armées dans ses idées personnelles.
La guerre a certes déstructuré les fondements de nos institutions mais tout de même ! L’armée se doit de rester républicaine jusqu’au bout, c`est-à-dire s’éloigner des prises de position partisanes. Car, en décidant de faire la paix avec leurs frères des FAFN, les FANCI n’ont jamais fait croire aux Ivoiriens qu’il s’agissait de s’immiscer dans le débat public, politique et politicien pour la conquête ou la conservation du pouvoir.

Charles Sanga
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