Qui veut noyer son chien l’accuse de rage. Pour sûr, l’Etat-major des FANCI a décidé de charger le leader de l’opposition ivoirienne dont le triomphe et la popularité dérangent plus d’un. Autrement, rien n’explique la chevrotine verbale déchargée sur Alassane Ouattara. Le Général Mangou estime que « la détermination de ses soldats n’est pas du goût » d’ADO. C’est une mauvaise lecture. A moins que le chef d’Etat-major des FANCI ne soit habité par la haine gratuite que partage le système en place contre l’ancien Premier ministre d’Houphouët-Boigny. De quoi s’agit-il ? A Béoumi dans le cadre d’une tournée politique, ADO a rencontré successivement le chef de terre, le chef de canton et plusieurs dizaines de chefs de village et de communauté. Au cours de ces différentes rencontres, les porte-parole des têtes couronnées n’ont pas manqué d’égrener un chapelet de doléances qu’ils ont soumises à leur hôte, candidat à l’élection présidentielle. Manque d’infrastructures routières, éducatives et sanitaires, baisse du prix d’achat des produits agricoles, sont autant de préoccupations soumises à ADO. Mais, surtout, l’ensemble des interlocuteurs du président du RDR, ont mis l’accent sur ce qui, à leurs yeux, constitue une « véritable tragédie » : la destruction de l’embarcation qui permettait de transporter les populations sur le fleuve Bandama. Le leader politique n’a pu s’empêcher de s’interroger et de condamner. « Le bac qui vous permettait de traverser le fleuve à lui aussi été bombardé pendant la crise. C’était des moments honteux pour la République : priver les populations d’un outil aussi important. C’est un acte qui n’est pas seulement barbare mais qui est stupide. Je le condamne à nouveau. »
En effet, qu’est-ce que la destruction de cet outil vital pour la population de Béoumi a pu apporter à la Côte d’Ivoire ? Comment, un Etat responsable peut-il cautionner les bombardements, par ses hélicoptères, d’infrastructures économiques dans une région, tuant au passage des personnes civiles innocentes (Quinze morts)? A l’évidence, les bombardements du bac ont causé d’énormes torts aux populations. Le bac, selon un cadre de la région, était « le principal instrument économique » du département de Béoumi. « Sa destruction, déplore-t-il, a sinistré depuis 2004, les populations pour relier la sous-préfecture de Béoumi à Kounahiri en passant par Kondrobo, il faut faire le double du trajet. Au delà de tout discours politicien, disons que le président du RDR a eu raison de qualifier les bombardements de stupide. Le bac n’était pas une position militaire des Forces nouvelles. Si le département est sinistré aujourd’hui, c’est justement à cause de ces bombardements. Même le pont qui relie Marabadiassa à Mankono et Kounahiri a été touché. C’est comme si l’on voulait tuer l’activité économique dans notre région ». Un rapport de la Commission internationale établi par l’ONU est édifiant sur les dégâts des bombardements: « Le mardi 31 décembre 2002, deux Mi-24 ont bombardé le village de Menakro (près de Béoumi). De nombreux témoins, qui se sont rendus sur les lieux, ont confirmé l'attaque de Mi-24, qui aurait fait au moins onze morts civils (dont des femmes) et de nombreux blessés (non décomptés). Un habitant, témoin direct des tirs des Mi-24 sur le village, a décrit ce qu'il a vu : les dessins sur les Mi-24 (dents de requin), les pilotes (blancs) et les tirs qui auraient été effectués sur le village (impacts de petit calibre constatés). Sept maisons ont été touchées dans le village ». Quel leader d’opinion peut-il rester sans s’indigner devant une telle opération ? ADO s’est élevé contre une décision politique.
Le message est donc clair. Et le Général Mangou aurait dû ne pas se contenter de quelques extraits du discours d’Alassane Ouattara. L’ancien Premier ministre a dit ceci aux populations : « Je ne voudrais pas revenir sur tout cela parce que je suis dans un esprit de pardon et de réconciliation mais aussi, je ne voudrais pas soulever des rancœurs que vous vivez au quotidien. Faisons en sorte que cela ne se reproduise plus, que nous n’allions pas bombarder nos propres populations et nos propres outils ». ADO a tenu un message de pardon et appelé les populations à s’engager dans le processus de paix.
Avant lui, le Président Bédié, dans la même zone avait condamné les bombardements de ceux qui ont « fait le choix de la guerre au lieu d’assurer la protection des populations ». « Trop de sang a été versé en Côte d’Ivoire. Trop de malheurs nous ont inutilement frappés», avait-il dit le 25 août.
Pour le reste, tout le monde sait le respect et l’admiration que le Président du RDR voue aux forces armées de son pays. Lui qui a été Premier ministre, ne peut pas ne pas ne pas respecter cette armée. Il l’a dit à Toumodi. Au cours de sa tournée, les FDS ont concouru à sa sécurité. « Où va l’argent de l’Etat ?, s’est-il interrogé, avant de promettre : si les forces de l’ordre n’ont pas les moyens de faire leur travail, comment voulez-vous qu’elles le fassent ? Il faut leur donner les moyens pour arrêter ce genre de banditisme. Je l’ai fait de 90 à 93. Je le ferai à nouveau, si vous me donnez votre confiance ». Il est donc vain de croire qu’on peut monter une partie des soldats contre lui.
CS
En effet, qu’est-ce que la destruction de cet outil vital pour la population de Béoumi a pu apporter à la Côte d’Ivoire ? Comment, un Etat responsable peut-il cautionner les bombardements, par ses hélicoptères, d’infrastructures économiques dans une région, tuant au passage des personnes civiles innocentes (Quinze morts)? A l’évidence, les bombardements du bac ont causé d’énormes torts aux populations. Le bac, selon un cadre de la région, était « le principal instrument économique » du département de Béoumi. « Sa destruction, déplore-t-il, a sinistré depuis 2004, les populations pour relier la sous-préfecture de Béoumi à Kounahiri en passant par Kondrobo, il faut faire le double du trajet. Au delà de tout discours politicien, disons que le président du RDR a eu raison de qualifier les bombardements de stupide. Le bac n’était pas une position militaire des Forces nouvelles. Si le département est sinistré aujourd’hui, c’est justement à cause de ces bombardements. Même le pont qui relie Marabadiassa à Mankono et Kounahiri a été touché. C’est comme si l’on voulait tuer l’activité économique dans notre région ». Un rapport de la Commission internationale établi par l’ONU est édifiant sur les dégâts des bombardements: « Le mardi 31 décembre 2002, deux Mi-24 ont bombardé le village de Menakro (près de Béoumi). De nombreux témoins, qui se sont rendus sur les lieux, ont confirmé l'attaque de Mi-24, qui aurait fait au moins onze morts civils (dont des femmes) et de nombreux blessés (non décomptés). Un habitant, témoin direct des tirs des Mi-24 sur le village, a décrit ce qu'il a vu : les dessins sur les Mi-24 (dents de requin), les pilotes (blancs) et les tirs qui auraient été effectués sur le village (impacts de petit calibre constatés). Sept maisons ont été touchées dans le village ». Quel leader d’opinion peut-il rester sans s’indigner devant une telle opération ? ADO s’est élevé contre une décision politique.
Le message est donc clair. Et le Général Mangou aurait dû ne pas se contenter de quelques extraits du discours d’Alassane Ouattara. L’ancien Premier ministre a dit ceci aux populations : « Je ne voudrais pas revenir sur tout cela parce que je suis dans un esprit de pardon et de réconciliation mais aussi, je ne voudrais pas soulever des rancœurs que vous vivez au quotidien. Faisons en sorte que cela ne se reproduise plus, que nous n’allions pas bombarder nos propres populations et nos propres outils ». ADO a tenu un message de pardon et appelé les populations à s’engager dans le processus de paix.
Avant lui, le Président Bédié, dans la même zone avait condamné les bombardements de ceux qui ont « fait le choix de la guerre au lieu d’assurer la protection des populations ». « Trop de sang a été versé en Côte d’Ivoire. Trop de malheurs nous ont inutilement frappés», avait-il dit le 25 août.
Pour le reste, tout le monde sait le respect et l’admiration que le Président du RDR voue aux forces armées de son pays. Lui qui a été Premier ministre, ne peut pas ne pas ne pas respecter cette armée. Il l’a dit à Toumodi. Au cours de sa tournée, les FDS ont concouru à sa sécurité. « Où va l’argent de l’Etat ?, s’est-il interrogé, avant de promettre : si les forces de l’ordre n’ont pas les moyens de faire leur travail, comment voulez-vous qu’elles le fassent ? Il faut leur donner les moyens pour arrêter ce genre de banditisme. Je l’ai fait de 90 à 93. Je le ferai à nouveau, si vous me donnez votre confiance ». Il est donc vain de croire qu’on peut monter une partie des soldats contre lui.
CS