La presse étouffée

Les envoyés spéciaux de la télévision ivoirienne, Fraternité Matin, l’Agence ivoirienne de presse (AIP), Notre Voie et de bien d’autres quotidiens africains n’ont pu assister à la cérémonie d’ouverture de la 2ème édition du Panaf organisée, hier, dimanche à la Coupole d’Alger. Et pour cause ? Ils ont refusé d’entrer dans la salle sans leurs caméras et appareils photos. “Nous refusons d’être des spectateurs, nous sommes des journalistes donc nous sommes venus pour travailler. Et pour faire correctement notre travail, nous avons besoin de nos appareils”, a déclaré Michel Koffi, chef de service culture à Fraternité Matin, aux agents de sécurité postés à l’entrée de la Coupole. C’est que les agents de sécurité ont interdit ,à tous les journalistes étrangers venus pour la couverture du Festival, les prises de vue, pendant la manifestation. Car, selon eux, les droits sont détenus par la télévision nationale algérienne. “Pourquoi nous avoir invité à couvrir un tel événement, si nous n’avons pas le droit de prendre des images ? On aurait pu rester à l’hôtel pour suivre tranquillement la cérémonie à la télévision”, a avancé César Etou, Rédacteur en chef de Notre Voie. Pour le rédacteur en chef et directeur de publication de Notre Voie, c’est une attitude qui est symptomatique de l’idée que les autorités algériennes ont pour la presse. A savoir que les journalistes sont au service des pouvoirs publics.

Le droit d’image, oui, c’est quelque chose de légal. Pendant les grandes compétitions sportives comme la Coupe d’Afrique des nations de football, les droits des images sont achetés par des chaînes de télévision, mais ce n’est pour autant qu’on empêche les reporters photographes accrédités, comme c’est le cas ici, de faire des photos. Dans le cas d’espèce quelle image, le caméraman de la RTI produira-t-il à sa rédaction, alors qu’il a reçu une accréditation, pour couvrir le Panaf ?

C.E