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Sport Publié le mardi 7 juillet 2009 | Nord-Sud

Ibrahim Bakayoko (Attaquant de POAK Salonique) : “Louis-Dreyfus était très humble, malgré ses milliards”

L’ancien capitaine des Eléphants, Ibrahim Bakayoko, qaui fêtera ses 33 ans le 12 juillet, poursuit sa carrière en Grèce, avec le POAK Salonique (L1). L’ex-buteur de l’Olympique de Marseille se souvient de Robert Louis-Dreyfus, décédé samedi.


L’actualité, c’est sans doute la mort de Robert Louis-Dreyfus, le propriétaire de l’Olympique de Marseille, votre ancien club. Quel commentaire ?

J’ai appris cette nouvelle avec beaucoup de tristesse. Robert Louis-Dreyfus m’a marqué. C’était un monsieur très hum­ble malgré ses milliards. Il était très courtois, respectueux et d’une grande générosité. Il a beaucoup apporté à Marseille. Il était très effacé. Pendant, cinq ans, je l’ai pratiqué.


Avez-vous une anecdote le concernant ?

Je me souviens, qu’il avait racheté mon contrat de sponsoring avec un équi­pementier, car, il voulait que je vienne avec l’équipementier dont il était le propriétaire. Ce geste m’a beaucoup marqué. Sa disparition est une grosse perte pour l’OM.


Comment avez-vous vécu le limogeage de Pape Diouf de la tête de l’OM, votre ancien agent ?

C’est de très loin que j’ai vécu ces événements. Cela s’est déroulé lorsque j’étais en vacances. Je n’ai vraiment pas d’information sur ce qui s’est passé à Marseille. Je m’intéresse plus à Livourne qui est le club qui m’a donné une seconde chance lorsque j’ai quitté l’Espagne. C’est un club dans lequel j’ai passé de très bons moments. Il faut être à l’intérieur d’un club pour savoir ce qui s’y passe.


Quel bilan pouvez-vous faire de votre saison 2009 avec le POAK Salonique ?

C’est une saison positive, nous avons terminé 2ème du championnat. Et j’ai inscrit 10 buts en championnat. Je crois que c’est un bilan largement positif. J’ai pu respecter les engagements que j’ai pris au début de la saison vis-à-vis de mes dirigeants et j’ai pu relever le challenge que je me suis fixé.


Quel engagement aviez-vous pris?

C’est sûr que quand on marque des buts ce n’est pas gratuit. Cela dépend de comment l’on négocie son contrat. Et moi, je suis quelqu’un de confiant. J’ai confiance en moi et en mes capacités. Et avant de signer, j’ai pris des engagements. Je devais atteindre un certain nombre de buts, c’est ce que j’ai réussi.


Après l’Italie, notamment Livourne et Messina, vous vous êtes retrouvé à Larissa puis au POAK en Grèce. Comment êtes-vous arrivé à vous imposer dans ce pays ?

Il n’y a pas mal de joueurs de renom qui évoluent dans ce pays. Djibril Cissé vient de signer au Panatinaikos. Mais, avant lui, il y a de grands joueurs qui évoluent là-bas. C’est un championnat qui est très relevé et vous pouvez le constater avec le comportement du Panatinaikos en Ligue des champions. C’est un cham­pionnat très élevé de 14 équipes avec des joueurs de renom comme Gilberto Silva qui a remporté la Coupe du Monde. Et puis, j’aime le pays sinon j’aurais pu retourner en France. Je me sens bien dans ce pays.


Qu’est-ce que vous aimez dans ce pays ?

C’est la vie. Les gens vivent de manière très simple. Les Grecs ne se prennent pas la tête, ils profitent vraiment de la vie et ça c’est une valeur que j’apprécie énormément. Chaque chose a une fin autant en profiter au maximum lorsque l’occasion se présente à nous et de la meilleure manière.


Le Panatinaikos et l’Olympiakos sont les deux gros bras du championnat. Le POAK n’a pas cette dimension ?

Je crois que ce n’est pas juste de dire cela. Pour poser de telles questions, il faut con­sul­ter certaines documentations pour connaître l’histoire de ce club avant de porter un jugement de valeur. C’est un club qui est très admiré et très respecté dans le pays.


Qu’est-ce qui a fondamentalement changé dans votre jeu après avoir connu le championnat français, espagnol et italien ?

C’est clair que, j’ai toujours envie de marquer des buts. Et pour un attaquant, c’est très important. Je crois que cette volonté m’habite toujours. Il y a aussi la volonté de bien faire et l’expérience qui font la différence. Si j’arrive à améliorer mon capital but en prenant de l’âge, je suis en droit d’affirmer que c’est une bonne chose. Cela veut dire quel­que part que je suis toujours capable de faire des choses assez intéressantes.


Lorsque vous jetez un regard dans le rétroviseur en retraçant votre parcours, est-ce la carrière que vous avez souhaitée ?

Oui. Je ne peux pas avoir de regrets. Mais, je n’aime pas toujours regarder derrière parce que si je le fais, je ne pourrai pas avancer. Je veux toujours faire mieux. C’est pourquoi je suis heureux d’avoir amélioré mon capital but.


A vous entendre, on se rend compte que vous avez toujours faim. Allez-vous rester avec ce club de Salonique ?

Le problème n’est pas là, moi j’ai toujours envie de jouer. On reprend bientôt les entraînements et la Grèce est un pays que j’ai toujours aimé. De tous les pays où j’ai évolué, je crois que la Grèce est un pays qui m’a marqué. C’est un pays très touristique et je suis bien intégré dans ce club. Et ce qui est encore intéressant , c’est que les dix buts que j’ai marqué ont permis dans une certaine mesure à mon club de finir le championnat à la deuxième place.


On pourrait donc vous revoir la saison prochaine en coupe d’Europe ?

Oui je le pense, parce qu’il y a les préliminaires de l’Europa Ligue.


Il y a deux ans vous avez voulu créer un club à Bouaké. Où en est ce projet ?

J’ai voulu bien faire mais je n’ai pas eu de soutien. On verra à l’avenir. Mais ce que je tiens à dire, c’est que j’ai beaucoup de regrets parce que je ne voulais pas le faire pour moi, mais plutôt pour les jeunes gens. Cependant, je crois qu’il y a toujours une possibilité d’aider les jeunes qui espèrent devenir les stars de demain.


Interview réalisée par Choilio Diomandé
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