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Société Publié le mercredi 8 juillet 2009 | Le Patriote

Interview Dr Dje Bi Tchan Guillaume (Psychologue) - “Voici les recettes pour réussir à vos examens”

Le Patriote : Quelles sont les dispositions pratiques que doivent prendre les candidats pour mieux réussir ces examens de fin d’année ?
Dr Djè Bi Tchan Guillaume : En matière d’examen ou épreuves qui peuvent éprouver un candidat, il faut savoir qu’il y a la manifestation du stress.

LP : Pourquoi justement le stress?
D. D. B. T : En fait, le stress est une condition particulière d’évaluation. Le candidat qui est en classe et qui n’est pas en examen, lorsqu’il fait un devoir, a une possibilité de se racheter. Alors que dans le cadre d’un examen, il doit produire une performance et il n’y a pas de possibilité de reprendre. Ce qui fait que le niveau du stress augmente. Et lorsque le niveau du stress croit, cela n’est pas bien. Nous conseillons aux candidats en pareille circonstance de ramener ce stress à sa juste mesure. Ce ne sont que des épreuves. Nous ne sommes là que pour leur dire de produire ce qu’ils n’ont jamais vu. C’est juste pour leur demander d’écrire en d’autres termes ce qu’ils ont l’habitude de voir en classe. Il faut qu’ils gardent la tête froide pour composer. Mais si le stress persiste, le candidat peut sortir de la salle pour aller prendre un carreau de sucre, ou tourner dans la cour de l’école en se frottant les mains avant le démarrage des épreuves. Ce sont des choses qui arrivent à tout le monde. Ce n’est pas parce que vous êtes sortis pour prendre un carreau de sucre que les gens diront que vous êtes stressés. En clair, tout le monde est stressé. Moins on est prêt, plus on est stressé. Mais le stress se domine.

LP : Comment ?
D.D. B.T : Lorsque vous êtes en face d’une épreuve et vous pensez que vous avez les moyens pour les résoudre, le problème et que vous vous contraignez à les résoudre , le niveau de stress va augmenter . Tout candidat doit savoir qu’au cours de l’année le candidat a pu acquérir des connaissances. Il suffit de se démarquer de ces épreuves ou de lire attentivement les sujets. Les informations vont venir à la mémoire du travail. Et c’est au niveau de cette mémoire que vous allez épuiser les informations qui vont vous servir à résoudre des problèmes. Sinon, vous ne pouvez pas avoir les épreuves et les réponses en même temps. C’est ce qui stress. C’est en lisant progressivement les épreuves que les réponses aux sujets vont venir. Et c’est à la suite de cela que vous allez pouvoir résoudre les différents sujets et que le niveau du stress va tomber par la suite.

LP : Le candidat peut-il croquer le carreau de sucre chez lui avant d’aller en salle de composition ?
D.D.B.T : Non. Cela n’est pas recommandé. Le stress tue le taux de glucose dans le sang...Si vous prenez le sucre à la maison au moment où vous serez en situation d’examen et que le niveau de stress va augmenter cela ne produira pas l’effet escompté. Il faut attendre d’avoir le stress avant de le consommer. Mais, ce n’est pas tout le monde qui supporte le sucre. Si vous consommez le sucre et que ça ne passe pas, vous devez sortir de la salle pour vous détendre un peu . Si vous ne pouvez pas sortir et que vous recevez vos épreuves , lisez attentivement et froidement les sujets et le stress va tomber automatiquement ..

Quand en est-il du miel ? Est-il conseillé ?
D.D.B.T. : Quelquefois, nos tradipraticiens en parlent mais, ce n’est pas quelque chose de surnaturel. Simplement, le miel est sucré et contient du glucose. On a besoin de cela pour se détendre. Certains préfèrent mastiquer du chewing-gum ou fumer une cigarette. Tout cela pour arriver à se maîtriser. Puisque le corps n’arrive pas à maîtriser la quantité d’énergie qui veut se dégager. Il faut se détendre ou fumer un coup pour faire tomber le stress. Surtout avant les épreuves. Si le stress est bien géré, le candidat traite facilement ses sujets.

L.P. : A part le carreau de sucre, ou le fait de se détendre y a-t-il d’autres recettes pour réussir aux examens ?
D.D.B.T. : Ce qu’il faut savoir, c’est qu’au plan du comportement de tous les jours, lorsque vous êtes devant une difficulté, il y a ce qu’on appelle les mécanismes de défense : certains diront que ce sont les épreuves que nous avons vues en classe. On ne demandera pas ce qu’on n’a pas vu en classe. Tout cela pour détendre l’atmosphère. En dehors de ces épreuves, ces mécanismes sont là pour résoudre des situations. Devant toutes les épreuves, il y a la manifestation du stress. Mais tout est une question de degré. Certains seront plus stressés que d’autres.

L.P. : Le stress est-il un élément favorisant l’échec ?
D.D.B.T. : Bien sûr. Il y a plusieurs niveaux de stress.

L.P. : Lesquels ?
D.D.B.T. : Les psychologues identifient deux niveaux de stress : le dystress et l’eustress. Dans le dystress, votre comportement est désorganisé. Et l’eustress est l’énergie dont on a besoin pour pouvoir résoudre un problème. Car pour que je sois impliqué dans un sujet, il faut que je sois stressé. Si vous ne l’êtes pas, c’est que l’activité (sujet) ne vous intéresse pas. Cela vous empêche de résoudre le sujet (ou problème). En clair, le stress est important pour l’activité de tous les jours. Mais à un certain degré, il désorganise l’activité.

L.P. : Lors des préparatifs des examens scolaires, certains candidats consomment des excitants. Par contre, d’autres passent des nuits blanches à étudier. Est-ce que ces excitants sont nécessaires ?
D.D.B.T. : Pour le psychologue que je suis, je ne peux jamais conseiller la consommation des stupéfiants à un individu. Parce que les conséquences sont quelquefois irréversibles. Quand vous prenez les stupéfiants pour vous tenir en haleine, sachez que c’est le corps qui est éveillé. Mais les fonctions cognitives et psychologiques qui vous permettent de résoudre vos problèmes ne fonctionnent plus correctement. Vous êtes éveillé, mais, vous n’intégrez aucune information, aucune connaissance. Un esprit saint doit être dans un corps saint. Le corps est éveillé. Mais les fonctions de perception, la mémoire, l’attention sont diminuées. Alors ce sont ces fonctions qui vous permettent d’emmagasiner les informations. Ce que je conseille aux étudiants, c’est de planifier leurs activités d’apprentissage. Sachez que dès que vous mettez le premier pas dans une salle de classe, vous devez commencer à vous organiser. L’une des méthodes pour devenir performant, c’est de s’organiser. Si vous ne planifiez pas vos activités, ça sera difficile pour vous de réussir.

L.P. : Pourquoi ?
D.D.B.T. : Toutes activités d’apprentissage a un aspect qu’on appelle le conditionnement. Vous avez conditionné vos cerveaux de 6 h du matin à 19 h. Et à la veille des examens, vous emmenez le corps à être éveillé de 6 h à minuit. Vous voyez que ça ne va pas ? Vous voyez, vous lui demandez un autre effort pour rester éveillé. C’est ce qui va entraîner les céphalées, les maux de vendre, les courbatures. Quand le corps se sent mal, les autres fonctions ne fonctionnent pas normalement. Mieux vaut planifier ses activités que d’attendre la veille des examens pour prendre des stupéfiants. En passant des nuits blanches à étudier et en consommant des stupéfiants pour rester éveillé la probabilité pour le candidat de réussir est très faible. En tant qu’enseignant, que les candidats sachent que ce qui leur sera proposé est une copie corrigée de ce qu’ils ont l’habitude de voir en classe. Qu’ils gardent la tête froide, qu’ils s’organisent au mieux pour réussir à leurs examens. Que les paresseux abandonnent la facilité, qu’ils évitent de tricher. Car la tricherie finit par vous rattraper. Cette année, je souhaite que les taux de réussite aux examens scolaires soient un peu élevés
Par Anzoumana Cissé
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