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Politique Publié le mercredi 8 juillet 2009 | Fraternité Matin

Processus de paix/Young J. Choi : “Nous paierons les droits d’auteurs au Burida”

Le représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, Young J. Choi, était, lundi, dans nos locaux. Suite et fin des échanges.


Certification de l’identification

Le mode opératoire de la certification a deux axes, l’un, implicite et l’autre, explicite. La certification de la liste électorale définitive et les résultats est explicite et publique. La certification des autres étapes, y compris l’identification, est, quant à elle, implicite. A l’Onuci, moi-même, tout comme le porte-parole, nous prenons des positions sur l’identification chaque fois que l’opération franchit une étape importante. C’était notre façon à nous de faire une certification implicite sur l’identification. Aujourd’hui, nous sommes à une étape très délicate en ce sens que la Commission électorale indépendante a annoncé publiquement la fin de l’identification. Mais cette opération va se poursuivre, c’est l’enrôlement qui est terminé. Avant de certifier cette étape, je dois attendre que le recours légitime soit épuisé. La loi ivoirienne prévoit des recours légitimes. Les partis politiques et d’autres groupes de citoyens pourraient apporter des demandes de prorogation du processus. Avant que cette décision ne soit prise, il serait imprudent pour nous, certificateur, de nous prononcer au risque de nous introduire dans une polémique interne à la Côte d’Ivoire. Ce qui pourrait compromettre ma position d’impartialité.

Rapports avec le parlement

J’ai rencontré les députés et souvent le Président Mamadou Koulibaly pour échanger nos points de vue et voir comment nous pouvons apporter notre soutien de manière plus efficace, notamment en ce qui concerne les perspectives. Il n’y a donc aucune entrave.

Rapport Onuci-FM / Burida

Il n’y a ni excuses, ni justifications, ni explications à donner, il faut payer les droits d’auteur. Si les Nations Unies ne respectent pas les normes internationales, qui voulez-vous qui les respectent ? Nous paierons les droits d’auteur.

L’avenir de l’Onuci

Que deviendra l’Onuci après notre départ? L’Onuci partira avec nous, mais nous allons tout faire pour que nous puissions laisser le maximum aux institutions ivoiriennes de manière à renforcer les capacités nationales.

Niveau de salaire et fin de la crise

Vous ne pouvez pas lier le niveau de nos salaires à notre désir de partir ou de rester. Et nos salaires ne sont pas plus élevés que ceux des autres instances, notamment les autres missions de l’Onu. La référence pour notre grille salariale, c’est New York, c’est Genève, ce n’est pas Abidjan. Malheureusement ou heureusement. Il n’y a donc pas lieu de préférer rester ici ou ailleurs pour des avantages pécuniaires.

En revanche, l’intérêt de votre question réside dans le fait qu’il se pose à moi un dilemme. Nous pouvons essayer d’accélérer le processus pour que vous puissiez sortir de la crise, que je puisse quitter la Côte d’Ivoire. D’où cette devise : travaillons ensemble ; vous sortez de la crise, nous sortons de la Côte d’Ivoire. Elle nous incite à aller de l’avant. Vous et nous, ensemble.

Le vrai problème qui se pose en interne, ce n’est pas le niveau de salaires, mais la perte d’emploi. La préoccupation des agents me pose un dilemme. Parce que le succès politique du Représentant spécial entraîne la fin de la mission et donc la perte d’emploi pour les éléments des staffs nationaux. Ce n’est pas juste…En tant que Représentant spécial, mon devoir, c’est de terminer le plus tôt possible, et avec succès, notre mandat et aller ailleurs.

Je suis déterminé, pour sauver les emplois de mon équipe, à aller dans un endroit difficile. Je suis prêt à emmener tout le monde avec moi pour la prochaine mission.

Droits de l’Homme - État de droit

C’est vrai que nous publions des rapports assez critiques; c’est notre devoir comme l’indique notre mandat. Ce que fait l’Onuci, c’est de les inscrire dans le cadre d’une perspective. La question est de savoir si les niveaux de violence sont plus sérieux ou plus élevés par rapport aux autres pays limitrophes. Sans cette perspective, notre rapport pourrait faire croire que la situation est totalement parfaite dans les pays limitrophes alors qu’en Côte d’Ivoire, c’est l’enfer. Ce n’est pas du tout le cas. Raison pour laquelle je fais toujours attention quand je lis les rapports sur les droits humains et l’Etat de droit. Parce qu’il faut toujours avoir la perspective régionale.

Conclusion

Merci pour vos questions précises et pointues.

Propos recueillis par
Paulin Zobo
Pascal Soro
Marc Yevou
Cissé Mamadou
Rémi Coulibaly
Diallo Mohamed
Coordonnateur
Agnès Kraidy
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