Il est clair qu`une nouvelle poussée d`urticaire est à craindre dans les jours à venir, autour de la question de la prorogation de l`enrôlement électoral. Le FPI et un certain nombre de partis proches de la mouvance présidentielle réclament ouvertement la poursuite des opérations en cours. Ils sont appuyés en cela par l`ambassadeur de Côte d`Ivoire en France, le Pr Pierre Kipré. Selon les statistiques publiées par l`Onuci lors de son point de presse d`il y a deux semaines, certaines régions votant traditionnellement FPI, figurent parmi la queue du peloton en termes de population identifiées et enrôlées. Les départements de Vavoua, Issia ainsi que tout l`ouest montagneux ont un pourcentage d`enrôlement largement inférieur à la moyenne nationale. Il en est de même pour certains bastions électoraux du RDR, tels le Worodougou, le Bafing, le Denguelé. Le lundi, le parti d`Affi N`Guessan a convoqué tous ses directeurs départementaux de campagne pour une réunion obligatoire sur le «bilan de l`opération d`identification». Les conclusions de cette réunion sont pour l`heure tenues sécrètes. Ce que l`on sait en revanche, c`est que le FPI entend obtenir par tous les moyens, une nouvelle période de prorogation de l`opération d`enrôlement, afin de terminer le ratissage de ses militants. Son argumentaire se fonde sur le fait que dans l`établissement du chronogramme électoral, la CEI s`est donnée une marge de sécurité de quatre semaines, pour éviter d`être serrée dans les délais. Deux semaines de ce temps pourraient être utilisées pour faire un dernier et ultime ratissage. En face, il y a le RDR qui fait front et refuse de céder d`un pouce sur le chronogramme arrêté de manière consensuelle. Il craint qu`une rallonge de dernière minute soit mise à profit par le parti présidentiel pour faire enrôler des individus douteux sur la liste électorale. Malgré la volonté évidente du Premier ministre et de la CEI de ne pas accorder de nouvelle prorogation, le FPI dispose d`une arme fatale : la validation de la liste électorale. Selon le mode opératoire arrêté, pour que la liste électorale soit certifiée, il faut qu`elle reçoive le quitus de l`ensemble des partis signataires de l`accord. S`il n`y a pas de prorogation, le FPI entend bien user de son droit de veto et refuser de valider la liste électorale. Si le FPI refuse de valider ladite liste, automatiquement le chef de l`Etat à qui le code électoral donne le pouvoir de publier la liste par décret, refusera de le faire. Il arguera pour cela que les conditions de la validation, telles que définies par le mode opératoire consensuel, ne sont pas remplies. Et ce sera un blocage, qui s`il perdure, modifiera automatiquement le reste du chronogramme, notamment la date du premier tour de la présidentielle. Elle risque, une fois de plus, d`être rejetée. Voici l`arme dont entend user le FPI, à moins qu`un accord de dernière minute soit trouvé sur la question de la prorogation des opérations d`identification.
T.M.
T.M.