L’espace situé derrière le supermarché Cap Sud à Marcory a actuellement triste mine. L’animation d’antan a laissé place à une atmosphère de cimetière. En effet, la Société ivoirienne de gestion du patrimoine ferroviaire (Sipf) de connivence avec la mairie de Marcory a fait déguerpir des artisans, mécaniciens et autres tenancières de maquis qui exerçaient dans le secteur depuis 30 ans. Analyse des faits.
Le 3 décembre 2008, la Société ivoirienne de gestion du patrimoine ferroviaire (Sipf) adresse un courrier aux occupants de l’espace ferroviaire en zone 4c commune de Marcory. Il est signé du Directeur général Henri Yobo Gossé. Il stipule que “Pour des raisons d’utilité publique, l’espace que vous occupez illégalement doit être évacué au plus grand tard le 30 décembre 2008…’’ La Sipf venait ainsi de violer la convention qui le liait aux artisans et autres occupants du site. Or, l’article 2 de ladite convention stipule : “une parcelle de terrain de 10130 m² dans la réserve ferroviaire de Marcory zone 4c. Le terrain présentement loué devra servir au preneur pour ses activités commerciales et industrielles…” Plus loin à l’article 11 relatif au règlement des différends et loi applicable, il est écrit: “Tout différend résultant de l’interprétation ou de l’exécution du présent bail fera au préalable l’objet d’un réglement amiable...” le tribunal d’Abidjan sera compétent. Fort de ce bail, le liant à la Sipf, le collectif des artisans exerçant sur ce périmètre, prend attache avec un avocat. Commence alors une bataille juridique. Une grosse de justice donne droit à ces travailleurs de continuer leurs activités sur le périmètre. La Sipf fait la sourde oreille. Foulant aux pieds le contrat emphytéotique (d’une durée de 99 ans), le Directeur général Henri Yobo Gossé en complicité manifeste avec la mairie de Marcory émet un avis de déguerpissement. Avec l’assistance de la force publique et avec le concours de la Soad, des véhicules sont saisis et mis en fourrière. Toutes les constructions sont détruites. Malgré les injonctions de la justice à trouver une issue pacifique à la crise, la Sipf ne démord pas. De sources concordantes, il est avéré que le ministre Safiatou Ba Ndaw et l’épouse du maire de Marcory sont les propriétaires de ce site. A plusieurs reprises, Mme Akanda Assi a été aperçue sur le terrain en train de donner des instructions aux ouvriers qui bâtissent des magasins. La mairie de Marcory qui a été approchée a feint d’ignorer l’affaire. Le maire dit ne pas connaître ce problème auquel pourtant son épouse est partie prenante. Mieux, une autorisation de construire délivrée par la mairie de Marcory est visible sur le terrain. Qui veut- on donc mener en bateau ?
Si rien n’est fait, un drame risque de survenir. A ce propos, les déguerpis du site ont entamé une grève de la faim. Ils comptent poursuivre le mouvement jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause. Pour l’heure, M. Ehouman président régional de la chambre des métiers Lagune sud et Karamoko Moussa son délégué s’attellent à préparer une réplique sur le plan juridique. Pour le moment, des milliers de pères et mères de famille sont démunis. Par la faute de la Sipf et la mairie de Marcory. Vivement que le ministre de l’Artisanat intervienne pour trouver une solution à ce drame.
N’Da Jean Yves n.jeanyves@yahoo.fr
Le 3 décembre 2008, la Société ivoirienne de gestion du patrimoine ferroviaire (Sipf) adresse un courrier aux occupants de l’espace ferroviaire en zone 4c commune de Marcory. Il est signé du Directeur général Henri Yobo Gossé. Il stipule que “Pour des raisons d’utilité publique, l’espace que vous occupez illégalement doit être évacué au plus grand tard le 30 décembre 2008…’’ La Sipf venait ainsi de violer la convention qui le liait aux artisans et autres occupants du site. Or, l’article 2 de ladite convention stipule : “une parcelle de terrain de 10130 m² dans la réserve ferroviaire de Marcory zone 4c. Le terrain présentement loué devra servir au preneur pour ses activités commerciales et industrielles…” Plus loin à l’article 11 relatif au règlement des différends et loi applicable, il est écrit: “Tout différend résultant de l’interprétation ou de l’exécution du présent bail fera au préalable l’objet d’un réglement amiable...” le tribunal d’Abidjan sera compétent. Fort de ce bail, le liant à la Sipf, le collectif des artisans exerçant sur ce périmètre, prend attache avec un avocat. Commence alors une bataille juridique. Une grosse de justice donne droit à ces travailleurs de continuer leurs activités sur le périmètre. La Sipf fait la sourde oreille. Foulant aux pieds le contrat emphytéotique (d’une durée de 99 ans), le Directeur général Henri Yobo Gossé en complicité manifeste avec la mairie de Marcory émet un avis de déguerpissement. Avec l’assistance de la force publique et avec le concours de la Soad, des véhicules sont saisis et mis en fourrière. Toutes les constructions sont détruites. Malgré les injonctions de la justice à trouver une issue pacifique à la crise, la Sipf ne démord pas. De sources concordantes, il est avéré que le ministre Safiatou Ba Ndaw et l’épouse du maire de Marcory sont les propriétaires de ce site. A plusieurs reprises, Mme Akanda Assi a été aperçue sur le terrain en train de donner des instructions aux ouvriers qui bâtissent des magasins. La mairie de Marcory qui a été approchée a feint d’ignorer l’affaire. Le maire dit ne pas connaître ce problème auquel pourtant son épouse est partie prenante. Mieux, une autorisation de construire délivrée par la mairie de Marcory est visible sur le terrain. Qui veut- on donc mener en bateau ?
Si rien n’est fait, un drame risque de survenir. A ce propos, les déguerpis du site ont entamé une grève de la faim. Ils comptent poursuivre le mouvement jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause. Pour l’heure, M. Ehouman président régional de la chambre des métiers Lagune sud et Karamoko Moussa son délégué s’attellent à préparer une réplique sur le plan juridique. Pour le moment, des milliers de pères et mères de famille sont démunis. Par la faute de la Sipf et la mairie de Marcory. Vivement que le ministre de l’Artisanat intervienne pour trouver une solution à ce drame.
N’Da Jean Yves n.jeanyves@yahoo.fr