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International Publié le jeudi 9 juillet 2009 | Fraternité Matin

Diplomatie : Au nom du devoir de vérité

Enfin, la lumière a été faite sur le massacre en 1996 de sept moines de Tibéhirine, officiellement imputé à un groupe islamiste. D’après le témoignage du général François Buchwalter, l’ancien attaché militaire français à Alger, qui a été entendu dans le cadre d’une enquête ouverte en 2004, «Les hélicoptères de l’armée algérienne ont survolé le bivouac d’un groupe armé et ont tiré, s’apercevant ensuite qu’ils avaient non seulement touché des membres du groupe armé mais des moines.» Ce témoignage rendu public par des journaux français constitue, de l’avis de Me Patrick Baudouin, l’avocat des parties civiles, la preuve qu’il y a eu « dissimulation de la part des autorités algériennes et certainement de la part des autorités françaises», rapporte l’Afp.




Le Président français Nicolas Sarkozy, accueillant son homologue brésilien Lula Da Silva venu recevoir le prix Félix Houphouet-Boigny pour la paix à l’Unesco, n’a pas manqué de faire des commentaires. Il a assèné ses vérités mardi, sur France 24, en insistant sur l’éthique en politique et dans les relations internationales. «Les relations entre pays doivent être basées sur la vérité et non le mensonge». Sarkozy rappelle l’un des principes qui gouvernent la diplomatie si tant est qu’elle a pour finalité, des rapports harmonieux entre les papys et les peuples donc la recherche de la paix. Comment ne pas s’émouvoir avec le chef de l’Etat français devant la mort des moines, car une vie en vaut une autre et faute de s’assumer et d’assumer les conséquences de ses actes, faire de la politique autour de la mort des hommes? Pourquoi avoir si longtemps drapé dans un velours de mensonges, la vérité sur le massacre des sept moines ? Pourquoi rendre les islamistes coupables d’un massacre qu’ils n’ont jamais commis ? Pourquoi l’attaché de défense de l’ambassade de France à Alger s’était-il pendant longtemps emmuré dans un silence complice? C’est donc à bon droit que le Président français, indigné par tous ces comportements, plaide pour la levée du secret défense. Et il faut s’en réjouir car cela permet à la justice, d’instruire les dossiers pour rendre la justice donc réparer des torts. La levée du secret défense contribue de ce fait à la manifestation de la vérité. Mais cette procédure doit-elle être discriminée selon les personnes, les cas de figure et les pays?




Les Ivoiriens, pendant leur crise, ont découvert les différentes facettes des relations internationales, de la communauté internationale qui n’est que le bras séculier des grandes puissances. Et ils en sont arrivés à cette évidence : «Quand deux grandes puissances sont en conflit à l’Onu, on cherche à dire le droit. Quand une puissance s’attaque à un petit, le droit s’enfuit par la fenêtre ». Les événements de novembre 2004 qui ont fait suite à «l’Opération Dignité» freinée parce que la France prétextant que huit de ses soldats avaient été tués à Bouaké par l’aviation ivoirienne. Cette vendetta française a coûté à la Côte d’Ivoire 2524 blessés, 62 morts et toute sa flotte militaire. Curieux tout de même, jamais les Américains n’ont revendiqué le corps de leur « ressortissant» que la France a inscrit au nombre des 8 soldats tués à Bouaké. Jamais les autorités militaires et politiques françaises n’ont révélé l’identité des soldats tués. Pas d’images non plus. Malgré les démarches des avocats et magistrats ivoiriens commis pour connaître de ce contentieux et des autorités ivoiriennes au plus haut niveau, six fois de suite, la France a refusé de donner une suite favorable à ces requêtes, se réfugiant derrière le secret défense. Et s’obstinant à ne pas déclassifier le dossier. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, répondait certainement du Président Jacques Chirac qui engageait la France dans les relations internationales. Mais de sa position, il n’en est pas moins un sachant. Aujourd’hui, il est le premier responsable de la république française, il peut aider la justice à dire le droit et la vérité à se manifester sur ce dossier qui fait partie des malentendus et des incompréhensions entre la Côte d’Ivoire et la France. Au nom du parallélisme des formes et pour que les relations entre les deux pays soient marquées du sceau de la vérité, les Ivoiriens attendent le Président Sarkozy aux actes. Dans sa nouvelle coopération multiforme avec la Côte d’Ivoire, la France, selon SEM Jean-Marc Simon, son ambassadeur à Abidjan, «entend répondre à ce qu’attendent d’elle les autorités et le peuple ivoiriens dans un partenariat renouvelé et modernisé fondé sur le respect mutuel ». Surtout que, comme l’enseigne le Président Sarkozy: «Les relations entre pays doivent être basées sur la vérité et non le mensonge». Et comme renchérit le Président Américain Barack Obama, dans son discours du Caire: «Les gouvernants qui se préoccupent uniquement de leur pouvoir échouent».




Franck A. Zagbayou
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