2.278 candidats composent dans les médersas
Avec un jour de décalage sur l’enseignement général, les médersas ont entamé hier leurs examens de fin d’année. Les candidats au Baccalauréat, au Bepc et au Cepe ont composé en même temps.
Le centre culturel islamique de Williasmville semble vivre un moment solennel ce mercredi. Plusieurs mwalims (Enseignants) vêtus de boubous et accompagnés des personnalités du Conseil national islamique (Cni) échangent dans la salle des professeurs. Certains tiennent en main des bulletins de notes, des épreuves en «doctrine », en science du Coran, etc. (matières enseignées dans les écoles confessionnelles). Quelques uns, pressés, montent à l’étage du bâtiment. Au rez-de-chaussée, des jeunes, qui tiennent des cahiers en main et des jeunes filles qui portent des voiles noirs, discutent. En suivant le mwalim qui vient de monter au premier, on traverse une cour où des enfants bavardent. Dans une salle de classe, une quinzaine d’élèves penchés sur leurs copies, écrivent sous l’œil vigilant d’un mwalim. Ce sont des élèves de troisième, selon l’enseignant. Ils sont venus de plusieurs établissements confessionnels islamiques pour composer en science du Coran ce matin. Des filles, la tête voilée et des garçons, quelquefois en boubou, réfléchissent. Chacun est seul sur son table-banc, devant son numéro de table où on peut voir des petites photos d’identité. Dans une autre pièce contigüe, une dizaine d’élèves également de la classe de 3ème réfléchissent sur leurs copies. Dans une troisième salle, à trois pas, d’autres élèves, plus matures, composent. Ce sont des candidats au baccalauréat. 23 candidats dont quelques filles voilées. En haut, au 2ème étage, on trouve les tous-petits. Assis sur des tables-bancs, ils remplissent leurs copies dans le silence et la rigueur. Ceux-là passent le Cepe, informe le mwalim qui les surveille. Comme on peut le voir, les examens des écoles confessionnelles islamiques viennent de débuter. Et ce, sur toute l’étendue du territoire, selon les surveillants. Ils prennent fin aujourd’hui. «Les épreuves sont abordables», sourit Yatabari Sekou, un candidat au Bepc. La plupart des candidats partagent cette idée. La surveillance est stricte, bien qu’il n’y ait pas de policiers dans la cour. «Nous n’avons pas encore eu de cas de fraude », rassure Kamara, le mwalim qui surveille les candidats au Bac. Le centre culturel islamique de Williasmville est l’un des nombreux centres de composition à Abidjan. L’école «Mondon », à Koumassi, a aussi accueilli les candidats aux différentes épreuves. Tout comme à Williamsville, ici les salles sont divisées. Une partie occupe les candidats au Bac, une autre abrite les élèves de la 3ème qui passent le Bepc et une dernière partie est occupée par les tous petits du Cepe. Les candidats composent presque dans les mêmes conditions que leurs camarades de l’enseignement général qui ont débuté l’écrit du Bac mardi. La cour est calme, quelques enfants et les mwalims déambulent devant les salles. A Adjamé et à Port-Bouët, également, plusieurs candidats ont débuté les épreuves dans les écoles habilitées, choisies par l’Organisation des établissements d’enseignement confessionnel (Oeeci). Ce sont, selon les responsables de l’Oeeci, 2.278 candidats qui composent sur l’ensemble du territoire national. 1.759 candidats pour le Cepe, 403 candidats pour le Bepc et 116 candidats au baccalauréat. On dénombre parmi ces candidats, 1.696 garçons et 582 filles. Pour soutenir les candidats, El Hadj Bakayo, le représentant du Conseil national islamique (Cni) et l’imam Aboudramane Koné, représentant le Cheik Fofana, ont visité quelques centres d’examen accompagnés de Konaté Aboubacar, le président de l’Oeeci. Ce dernier a terminé la visite au siège de l’Oeeci où il a animé une conférence de presse.
Raphaël Tanoh
