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Art et Culture Publié le vendredi 10 juillet 2009 | Le Quotidien d’Abidjan

Affaire "Le CNP suspend le Quotidien": Vague de soutien à l’endroit de votre journal préféré

Jamais une rédaction n’a bénéficié de soutien de la part des lecteurs et autres leaders d’opinion que ce que votre journal préféré reçoit en ce moment. Depuis le communiqué télévisé du Conseil national de la Presse (CNP) annonçant la suspension de «Le Quotidien» pour une durée d’un mois. Le téléphone fixe du journal mais également les téléphones portables des journalistes et de l’ensemble du personnel ne cessent de crépiter. Des lecteurs anonymes ou connus, des leaders d’opinion à visages découverts ou sous le sceau de l’anonymat ont multiplié les appels de solidarité. Ci-dessous, les réactions de quelques leaders et lecteurs contre l’imposture de l’institution dirigée par Eugène Dié Kacou.

Aly Kéita, porte-parole de l’ANCI: «Cette suspension est une forme de répression»

«Par pur principe, je suis contre toute suspension de journal. Ce n’est pas une solution adéquate. C’est une forme de répression. Je suis contre toute forme de pression. Pour cela, je ne peux pas accepter qu’on suspende un journal. A mon sens, il y a d’autres moyens. C’est encore dommage quand le CNP ne donne pas la motivation de sa décision. Cette suspension, au regard du communiqué, est cavalière. Je souhaite que le président du CNP et son équipe reviennent vite à de meilleurs sentiments. Parce que la presse en Côte d’Ivoire traverse un moment difficile. Le Quotidien vient de reprendre après un moment de non parution, le suspendre au moment où il remonte la pente est un gâchis moral, financier et professionnel. Toute chose que je dénonce et je condamne fermement. J’adresse au journal Le Quotidien mon soutien ainsi qu’aux autres journaux dans la même situation».

Serge Agnero, président de l’USFPI: «Même les criminels ont droit à un jugement avant d’être condamnés»

«Je ne peux pas ne pas apporter mon soutien à la presse qui fait un travail extraordinaire dans le pays. C’est d’ailleurs grâce à elle qu’on dit que le monde est devenu un village planétaire. Je suis surpris par un tel communiqué du CNP suspendant le journal Le Quotidien. Mais, j’ai été à la fois déçu par la manière. Parce que quoi qu’on dise, même les criminels ont droit à un jugement avant toute condamnation. Comment le CNP peut-il donc juger une entreprise de presse qui est sur place par contumace ? De telles choses ne se règlent pas à la télé. Le CNP aurait pu approcher le journal. J’appelle donc le CNP à revenir sur sa décision. Que ceux qui ont en charge la gestion de la presse comprennent qu’elle est si importante qu’on ne peut pas accepter des décisions sans motivations à son encontre. Je condamne cette attitude et souhaite que cette situation trouve assez rapidement une issue heureuse».

Judicaël N’guettia, vice-président du MFA: «Bâillonner la presse est une insulte au peuple»

«C’est une sérieuse atteinte à la liberté d’expression et d’opinion. La presse constitue le quatrième pouvoir. C’est elle qui informe et forme la population. La bâillonner par ces pratiques d’un autre siècle, c’est priver le peuple de son droit à l’information. Mieux, bâillonner la presse, c’est une insulte à l’intelligence. Empêcher la presse de faire son travail, c’est une sérieuse atteinte à la liberté de presse qui ne saurait être tolérée plus longtemps. Nous vous signalons par ailleurs que nous sommes de cœur avec vous et vous soutenons de toutes nos forces».

Eugène Djué, président de l’UPLTCI: n«En Droit, même le pouvoir discrétionnaire se justifie»

«C’est une sanction administrative que le CNP a bien voulu prendre à l’encontre du journal Le Quotidien et des autres. Donc, en tant que telle, elle doit être motivée. D’ailleurs, il y a vice de procédure du moment où le journal n’a pas reçu de blâme ni d’avertissement. Il faut éviter de retomber dans la situation de bâillonnement de la presse qui a causé des choses pas très catholiques dans ce pays. Si quelqu’un commet une dérive, il faut l’interpeller. Je suis contre toute situation où on se sent libre de prendre n’importe quelle décision. Parce que cela tourne vite à l’arbitraire. L’attitude du CNP est condamnable. Parce qu’en Droit, même le pouvoir discrétionnaire est justifié. Donc le CNP ne peut pas prendre une décision sans que l’on ne sache pourquoi il sanctionne».

Kouadio Konan Bertin (KKB): «Si le CNP l’a fait, ce n’est pas normal»

«Je ne crois pas que le CNP puisse suspendre des organes de presse sans indiquer de motif. Ce n’est pas possible. J’avoue que moi-même je n’ai pas entendu le communiqué en question à la télé. Et depuis ce matin, je n’ai pas pris connaissance. Donc je ne sais pas exactement de quoi il s’agit. Mais, en revanche, si le CNP a agi de la sorte, ce n’est pas normal. En temps opportun, nous donnerons notre position sur cette affaire».

Elie Hallassou, président de l’ACG«Ca ressemble fort à un abus de pouvoir»

«Je ne comprends pas qu’on suspende des organes de presse sans avancer de motif. Je suis surpris par cette décision. Je suis resté sur ma faim à l’issue de la lecture du communiqué du CNP. C’est comme si on accusait quelqu’un sans lui dire ce qu’on lui reproche. Pour notre part, nous attendons qu’on nous donne les motifs de cette suspension. Parce que pour nous cela ressemble fort à un abus de pouvoir».

Propos recueillis par
José S. Koudou
kjstephy2006@yahoo.fr
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