C’est la panique au sein du Front populaire ivoirien (FPI) et de l’ensemble des organisations satellites proches du pouvoir. Beaucoup d’Ivoiriens l’ont certainement constaté. Cette perte de quiétude au sein du parti de Laurent Gbagbo est nettement perceptible, ces temps-ci, à travers les antennes de la télévision nationale. Il ne se passe plus un seul jour sans qu’un des soutiens du parti au pouvoir ne vienne invectiver sur les antennes de la Première. Charles Blé Goudé, Geneviève Bro Grébé, Gervais Coulibaly, Mamadou Koulibaly, pour ne citer que ceux-là, sont certainement effrayés par les récentes tournées de mobilisation du président du RDR et candidat à l’élection présidentielle du 29 novembre prochain, le Dr Alassane Dramane Ouattara. A défaut donc de proposer aux Ivoiriens un programme de gouvernement chiffré et fiable, comme le fait l’ancien Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), les «répondeurs automatiques» du FPI et de Laurent Gbagbo ont préféré s’adonner à la propagande politique. Une manœuvre qui consiste à confisquer les médias d’Etat et y faire passer des émissions commanditées dans le seul but d’intoxiquer les Ivoiriens. Et pour cette opération, la mission est claire : diaboliser au maximum les adversaires politiques du candidat du FPI, notamment les opposants Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, et faire croire aux Ivoiriens que «si Gbagbo n’est pas élu, ce sera le chaos». Un décor bien orchestré et bénéficiant d’un appui considérable de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), dont le Directeur général, Brou Amessan Pierre, ne cache pratiquement pas sa sympathie pour le FPI et son leader. C’est pourquoi, d’ailleurs, les téléspectateurs n’ont pas été surpris de voir, dans la nuit du mardi 7 juillet dernier, sur leur petit écran un Charles Blé Goudé en train de dire des contrevérités et injurier l’opposition. Et le «Général de la rue», dans un discours très peu courtois, est allé jusqu’à s’attaquer ouvertement au président de la Commission électorale indépendant (CEI), M. Beugré Mambé, qu’il soupçonne d’être «en mission pour les ennemis de Gbagbo». Le ‘’bon petit’’ de Laurent Gbagbo ne s’est pas également empêché, comme à ses habitudes, de déverser son courroux contre les Nations Unies qui, selon lui, font peser «des sanctions injustes et absurdes» contre sa personne. Comme lui, ils sont nombreux ces temps-ci à défiler sur le plateau de la télévision nationale, très souvent au Journal de 20H, très important en terme d’audience, pour distiller de fausses accusations et des intimidations gratuites. Cet exercice de manipulation politique, fort heureusement, peine à trouver du chemin malgré un véritable matraquage médiatique. En effet, les Ivoiriens ne sont pas dupes. Ils ont compris la grande escroquerie morale dont ils ont été victimes, durant des années, de la part des Refondateurs. Ceux-là même qui, pendant qu’ils les utilisaient dans une soi-disant lutte patriotique, continuaient de pomper des dizaines de milliards dans les caisses de l’Etat. Ils ont compris que c’est avec leur argent que des gens qui peinaient à s’acheter un costume hier, vivent aujourd’hui une vie d’une insolence extrême. Avec ces nouveaux riches, les folies à coût de milliards font désormais partie de l’ordinaire. Pendant ce temps, la grande majorité des Ivoiriens continue de souffrir. Hélas !
Diawara Samou
Diawara Samou