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Sport Publié le samedi 11 juillet 2009 | Le Temps

Drame du Felicia : Le procès des inculpés ouvert, hier

L`instruction du procès des présumés coupables du drame du 29 mars 2009 a débuté hier, au palais de justice d`Abidjan. Où durant près de huit heures, seulement trois prévenus ont comparu à la barre. A savoir Anzouan Kacou, Beugré de la Fif et M.Aka Faustin, le soi-disant imprimeur.

Le procès du drame servenu le 29 mars 2009 au stade Houphouët-Boigny lors du match Côte d`Ivoire-Malawi s`est ouvert hier, au tribunal de première instance d`Abidjan. A la barre, ont été convoqués Anzouan Kacou, Koné Ardiouma, Beugré de la Fif et neuf autres prévenus. Durant huit heures d`audience dirigée par le président Yapi Tobo, seulement Anzouan Kacou, président du comité d`organisation des matches des Eléphants de Côte d`Ivoire, Aka Faustin ( le prétendu imprimeur) et Beugré, le chef du service financier de la Fif, ont été sous les feux de la rampe. Les débats à l`ouverture de l`instruction ont porté sur la billetterie, la sécurité, la délivrance du bon de commande des billets. A entendre M. Aka Faustin, le substitut estime que ce dernier tourne en bourrique le tribunal. Parce que dans le procès verbal dressé par la gendarmerie lors de l`audition de M. Aka Faustin, il ressort que : " 2051 invitations et 31138 tickets ont été confectionnés par M. Aka Faustin ". Pourtant le prévenu nie avoir dit cela. Interrogé sur le sujet de la billetterie, M. Anzouan Kacou dit avoir payé 1,4 millions Fcfa à M. Aka. Et qu`il a payé la prestation de la créa à " un jeune que je connais bien du nom de Assi de Frat-mat ", avoue Anzouan. Celui-ci nie avoir rencontré le sieur Aka Faustin le jour du match à Marcory. Pourtant le concerné insiste pour dire qu`ils se sont rencontrés à bord du véhicule de M. Anzouan. " Il m`a parlé des émotions après le drame et m`a demandé de patienter pour le paiement de ma prestation ", a asséné M. Aka. Cette facture, à en croire ce dernier, est une facture hors taxe qu`il a établie à Fif. Mais elle n`est pas normalisée, précise-t-il. M. Aka a avoué qu`il n`est pas imprimeur de son état. Il a dû solliciter les services d`un véritable imprimeur pour réaliser la commande de la Fif pour le match Côte d`Ivoire-Malawi. Sur le plan sécuritaire, le parquet s`est interrogé de savoir s`il y avait un cordon de sécurité autour de la pelouse ?

La Caf et la Fif interdisent les corps habillés

Lorsque des supporters sont descendus sur le terrain lors de l`échauffement des Eléphants. M. Anzouan a d`abord répondu par la négative. En tant que le responsable de la sécurité, le parquet estime qu`il devait ordonner la mise en place de ce cordon parce que les Fds lui ont dit qu`il serait mieux de mettre un cordon à ce niveau. Voilà ce que répond M. Anzouan : " lorsque le responsable des Fds m`a approché, je me suis référé à l`agent Fifa et c`est celui-ci qui a donné son accord pour installer un cordon autour de la pelouse. Mais je ne pouvais pas moi permettre d`installer un tel cordon parce que la Caf et la Fifa interdisent les corps habillés dans la main courante ", a expliqué M. Anzouan. Il souligne que ce n`est pas lui en sa qualité de président du comité d`organisation qui donne des consignes aux éléments des forces de l`ordre. Ce que lui récuse le parquet, qui estime qu`en sa qualité de président du comité d`organisation, il se devait de superviser le volet sécuritaire ce jour-là. " Vous mentez mal ou ne savez pas vos responsabilités ", lui a lancé à la figure le procureur Diakité. Parce que dans son entendement, les Fds ne peuvent pas se référer aux agents Caf ou Fifa. Du moment où ceux-ci ne sont là que pour vérifier si les dispositions prises par les organisateurs, sont en conformité avec leurs règlements. Des spécimens des billets vendus n`ont pas été remis aux Fds positionnées aux quatre check points lors du match pour la vérification de ceux-ci, a avoué M. Anzouan. Dans ce cas, comment est-ce que les Fds peuvent-elles savoir si un ticket est faux ou non, s`est interrogé le parquet. L`élément déterminant pour la vérification des tickets, est le sticker apposé sur le document en question. C`est quand même bizarre, estime le parquet que les missions dévolues aux Fds le 29 mars ne leur aient pas été spécifié. Alors que le procès verbal de la gendarmerie mentionne bien que leurs missions et leur nombre (policiers et gendarmes) ont été inscrites dans les courriers adressés par le comité d`organisation du match à la police et à la gendarmerie. M. Anzouan a fait savoir ensuite que les douze portes du stade ont été ouvertes à 9h30 au lieu de 11h initialement prévu, du fait de l`affluence. Cependant la réunion sécuritaire d`avant le match avait prévu l`ouverture des portes à 11h. La pause intervient après déjà 3h 30 de débat. Le président du tribunal souligne à la reprise à 14h 53 que la séance de l`instruction peut prendre 3 ou 4 jours. C`est pourquoi, il a souhaité que les témoins soient entendus le mardi 14juillet. M. Aka Faustin a été encore une fois appelé à la barre par le parquet. Devant celui-ci, il répond qu`il y a eu un surplus dans la confection des tickets et invitations. M. Aka a passé une commande chez le vrai imprimeur de 22000 tickets pour les virages A et B, 2750 pour la lagunaire, 7000 pour les latérales A et B et 1000 invitations. Ce qui donne un total de 32750 tickets et invitations que M. Aka a passé avec M. Loba, le vrai imprimeur.

Que sont devenus les 3817

Pourtant le parquet soutient que la confrontation des sieurs Loba et Aka démontre qu`il y a eu 24000 tickets pour les virages A et B, 8000 pour les latérales A et B, 3000 pour la lagunaire et 1000 invitations. Ce qui fait un total de 36.000 tickets et invitations. M. Aka reconnaît avoir demandé à M. Loba de détruire les plaques qui ont servi à fabriquer les tickets des virages A et B. Il a avoué encore avoir confectionné plutôt 37051 tickets et invitations et numéroté 33234 parmi ceux-ci. Il reste à savoir, analyse le parquet, ce que sont devenus les 3817 tickets et invitations restants. Tout le travail effectué par M. Aka pour la Fif, se chiffre à 1.896.960 Fcfa. Sa facture a été remise à la comptabilité de la Fif tenue par M. Beugré. Ce dernier soutient qu`il n`a jamais été sollicité auparavant pour l`établissement d`un bon de commande de billets à plus forte raison de paiement de factures de billets de matches des Eléphants. Il dit cependant que sur la demande du directeur général par intérim de la Fif, M. Koné Ardiouma, il a ouvert un nouveau carnet de bon pour passer l`écriture de ce bon de commande le 31 mars 2009, soit deux jours après le match. Il a pris le soin de mentionner la date du 16 mars 2009 tel qu`inscrit sur la facture pro forma établie par M. Aka, à la demande de M. Anzouan. Alors que d`ordinaire, les dépenses de billetterie passent habituellement par M. Anzouan. " M. Anzouan me verse uniquement les quotes-parts de la Caf, la Fif et la Fifa. C`est lui seul qui paie tous les prestataires pour un match des Eléphants. Pour les 31616 tickets vendus pour un montant de 29 millions de Fcfa comme recettes, il m`a remis 14 millions fcfa et a dépensé 15 millions de Fcfa en vue de payer les prestataires ", explique M. Beugré. C`est donc la première fois qu`il a été saisi par son directeur pour établir un bon de commande de billets. Néanmoins, dans les normes comptables, cette opération est normale. Car il s`agit de régularisation hors budget. Le parquet va le prendre au mot par la suite en lui lisant sa deuxième déposition à la gendarmerie le 10 avril 2009. " J`ai utilisé la date du 16 mars 2009 qui est sur la facture pro forma en ouvrant un nouveau carnet de bon pour ne pas faire une confusion avec ma comptabilité. Si je savais qu`il y aurait problème, je ne l`aurais pas fait ", a avoué M .Beugré. Pourquoi faire donc un bon qui ne rentre pas dans votre compte et qui a payé le bon ? M.Beugré reste pantois sur cette question du parquet et assène qu`il a agi sur le plan comptable uniquement, ce qui est normal. M. Anzouan, lui reconnaît par contre qu`il est le seul à la Fif à passer les commandes de billets des matches des Eléphants. Ce n`est pas du ressort du service financier, a-t-il précisé. Y`aurait-il dans ce cas une comptabilité parallèle à la Fif, a interrogé le président du tribunal. " J`ai trouvé cette pratique à la Fif ", s`est défendu M. Anzouan. Il révèle que les prestataires qu`il sollicite ne sont pas du tout liés à la Fif par un contrat en bonne et due forme. Mais, il soutient que ses activités engagent moralement la Fif. Toutes choses qui ont laissé le parquet très perplexe et insatisfait. Les conseils des prévenus Aka, Anzouan et Beugré, n`ont rien dit d`autre que de protéger autant qu`ils le peuvent leurs clients face à la hargne du parquet. C`est sous le coup de 18h que le président du tribunal, Yapi Tobo a mis fin à cette première partie du procès. Il a ramené la reprise au lundi 13 juillet à 8h 30. En clair, le procès ne fait que commencer avec ces trois prévenus sur au moins une douzaine.

Fabrice Tété
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