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Art et Culture Publié le samedi 11 juillet 2009 | Le Temps

Il faut sauver le soldat Kacou

Eugène Dié Kacou, le tout-puissant président du Conseil national de la presse (Cnp) vient de frapper fort dans le camp de " ses adversaires ". Avec le super pouvoir que lui confère la loi sur la presse, il a décidé de suspendre le journal " le Temps Hebdo ", deuxième publication du groupe Cyclone. En agissant ainsi, l`homme " fort " de cet organe de régulation use de sa liberté pour étouffer celle des autres. Tout journaliste digne de ce nom ne peut contester l`application des lois qui régissent la profession si ses écrits tombent sous le coup de la loi. Seulement, cela devrait se faire dans la transparence et dans l`objectivité pour que le Cnp ne donne pas l`impression de mener le combat d`un leader ou d`une quelconque formation politique. Le dire, n`est pas faire injure à quelqu`un parce que le constat est que dans la pratique, le Cnp donne dans deux poids deux mesures. Là où cette loi s`applique aux journaux proches de la République, elle est ignorée ou elle reste fermée dans les tiroirs quand il s`agit des journaux proches de l`opposition. Ces derniers peuvent insulter le Président de la République, ils peuvent le traiter de tous les noms sans que cela n`émeuve Dié, le censeur aux pouvoirs exorbitants. Les exemples qui démontrent la passivité de cet organe et qui donnent à son patron l`image d`un serpent dans la poche de la République et des journalistes sont légion. "Gbagbo, Ali Baba et ses 40 voleurs ", " Gbagbo lâche ses chiens de la rue ", sont des titres illustrés par des photographies indécentes qui sont passés inaperçus parce que ces jours, le "Dié" de la censure et des suspensions des titres avait oublié ses lunettes de vigilance. Au-delà de cette analyse, il importe de reconnaître à Eugène Kacou le mérite de prouver aux yeux du monde que contrairement à ce que l`on raconte, la liberté d`expression sous le règne de Laurent Gbagbo est une réalité qui ne souffre d`aucune anomalie. Si lui, Eugène Kacou peut aujourd`hui, se permettre de suspendre un organe dit proche du Président de la République, alors qu`il ne pouvait pas le faire sous le règne de Henri Konan Bédié, c`est qu`il y a un grand travail abattu par l`actuel chef de l`Etat en matière des libertés individuelles et collectives. Quoiqu`il en soit, il faut lui dire merci compte tenu de la possibilité qu`il offre aux détracteurs de Gbagbo de comprendre que le "Woody" de Mama est un vrai démocrate. Car avec le régime du sphinx de Daoukro, Eugène Kacou ne s`était jamais permis de telles actions. Et il le sait. En tout état de cause, le soldat Eugène Kacou qui est en train de se noyer a besoin d`être sauvé.

Pierre Legrand
gbogoupierre@yahoo.fr
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