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Économie Publié le samedi 11 juillet 2009 | Le Patriote

Transport urbain. Attey Philippe, directeur général de la SOTRA: “L’Etat doit respecter la convention de concession …”

“La SOTRA peut faire des bénéfices indécents si l’Etat honorait ses engagements. » C’est en suspens l’intervention du directeur général de la Société des Transports Abidjanais (SOTRA), M. Attey Philippe, lors du premier Press Club de l’année de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI). Se prononçant sur le thème « La SOTRA, face aux défis du transport urbain », le directeur général a indiqué que la SOTRA a « un potentiel énorme » pour jouer son rôle dans le transport public. Malheureusement, sa position d’entreprise d’Etat lui joue quelques tours. A en croire Attey Philippe, la facture annuelle de l’Etat s’élève à 22,6 milliards de FCFA. Et les tarifs pratiqués dans l’entreprise n’ont pas changé depuis 1994 et l’Etat ne subventionne que 5 milliards de FCFA pour la compensation des tarifs impayés. « L’Etat doit supporter les investissements et mettre en place des infrastructures. Il doit respecter la convention de concession qui nous lie. Aujourd’hui, l’Etat absorbe 50% du chiffre d’affaire de la SOTRA. Nous pensons que l’Etat veut faire de la SOTRA, la vitrine sociale et lutte contre la pauvreté », a fait savoir le directeur général.
Les résultats de l’exercice 2008, selon Attey Philippe, n’ont pas été satisfaisants. « Cependant, cela ne remet pas l’équilibre financier de l’entreprise retrouvé après 11 ans de déficits successifs » a-t-il ajouté. De 550 véhicules en 2002, le parc auto de la SOTRA est passé à 798 et le parc en ligne est de 546 véhicules. Malheureusement, a fait remarquer, le directeur général, « beaucoup d’embarras et d’encombrements » rendent insuffisants ces véhicules pour la desserve d’Abidjan. Il s’agit entre autres des barrages des Forces de Défense et de Sécurité aux heures de pointe, du débordement des commerçants sur la chaussée, des pneumatiques, des morceaux de bois, des sachets et des filets de pêcheurs pour les bateaux bus. « Il y a une réglementation à mettre en place à ce niveau », a souligné M. Attey Philippe. Par ailleurs, il a noté l’insuffisance (7 km) et le viol des sites propres, comme une entrave à la facilitation du transport public et au service de la SOTRA. S’agissant des casses, on note 330 autobus cassés et 120 incendiés depuis 1990, soit environ 12 milliards de perte pour l’entreprise. Mais depuis 2006, grâce à un abattement des droits et taxes de douanes sur les autobus qui arrivent et ce jusqu’à 2010, ces casses sont compensées dans l’ordre de 8 milliards FCFA. En terme de prévision, la SOTRA veut atteindre, pour l’année 2009, 110 milliards de FCFA de bénéfices. Par ailleurs, elle a décidé de se lancer dans la démarche qualité. Après la certification de son activité Maintenance, elle entend postuler à la certification ISO 9001/2000 pour son activité Exploitation. Elle prévoit également d’exporter son expertise en Afrique de l’Ouest et du Centre. Mutée en Groupe depuis janvier 2008, la SOTRA a des filiales comme Sotra Industries, Institut Sotra et Sotra Tourisme.

Sogona Sidibé
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