En dépit d’une guerre ruineuse, la Côte d’Ivoire se construit comme le démontre l’exécution des grands projets économiques. Quelle est la différence entre deux hommes politiques dont l’un est au pouvoir et l’autre dans l’opposition ? Celui qui est au pouvoir pose des actes et celui dans l’opposition fait des promesses. Cela paraît tellement évident que les Ivoiriens ne sont pas étonnés de la tournure prise par la campagne électorale qui a cours aux quatre coins du pays. L’opposition a deux angles d’attaque: Gbagbo a apporté la guerre et la désolation ; la Refondation n’est que misère et descente aux enfers. Cette manière caricaturale et excessive de dépeindre le tableau occulte des bons points qu’on ne saurait refuser de voir. La semaine qui s’achève a confirmé que la Côte d’Ivoire est et demeure un pays solide, en dépit d’une guerre aussi inutile que ruineuse. En effet, hier vendredi, les populations de Korhogo ont, dans l’allégresse, salué l’arrivée de l’eau potable dans leurs foyers. La région des Savanes, de manière générale, et son chef-lieu étaient en proie à un manque récurrent d’eau depuis de longues années. La situation s’est davantage détériorée avec la crise militaro-politique dont l’une des conséquences fâcheuses a été la forte dégradation des infrastructures dans la zone Cno, faute de maintenance. Pour résoudre la grave pénurie d’eau dont pâtissait Korhogo, un audacieux programme a été conçu et mis en œuvre avec diligence. C’est, en effet, le 29 février 2008 que le premier coup de pioche a été donné et que la première pierre des travaux de connexion de Korhogo au fleuve Bandama a été posée suivie du programme d’hydraulique villageoise. Un an après, le gouvernement a tenu parole: l’eau potable, source de vie, coule à Korhogo. Des efforts restent certes à accomplir en matière d’hydraulique villageoise, mais force est de reconnaître qu’une volonté politique est affichée. Deux jours avant Korhogo, c’est Jacqueville qui avait retrouvé le sourire. A l’occasion de la pose de la première pierre du pont devant désenclaver la région. Maintes fois annoncée, jamais réalisée, la construction de ce pont marque le début d’une nouvelle ère pour le développement. D’ici à 24 mois, le bac et toutes les contraintes qui s’y rattachaient ne seront plus qu’un mauvais souvenir. Les Alladjan, Avikam et Ahizi auront alors oublié 60 ans de calvaire et de promesses non tenues. Le communiqué du Conseil des ministres de jeudi dernier a fait état de quatre bonnes nouvelles pour les populations: un prêt de 4 milliards de francs pour la construction du lot II de l’autoroute Singrobo-Yamoussoukro; un don de l’Espagne d’un montant d’un milliard trois cents millions de francs pour la réhabilitation des lycées techniques et professionnels; un prêt de 6 milliards pour la construction d’un échangeur entre l’extrémité sud du 3e pont, Riviera-Cocody et le boulevard Giscard d’Estaing; le financement du 3e pont est totalement acquis et les travaux pourraient démarrer dans les tout prochains mois. Fait remarquable: pour l’exécution de tous ces projets, les sources de financement et les expertises techniques ont été diversifiées. Comme l’illustre bien la réalisation du pont de Jacqueville, par l’entreprise égyptienne Arab-Contractors. Que ceux qui ont des yeux pour voir, voient et que ceux qui ont des oreilles pour entendre, entendent! Malgré la guerre, le Président Laurent Gbagbo bâtit, construit la Côte d’Ivoire. Le prolongement de l’autoroute du Nord se poursuit, en dépit des tensions de trésorerie, allégrement vers Yamoussoukro. Le chantier du pipeline Abidjan-Yamoussoukro-Bouaké pour sécuriser le ravitaillement des produits pétroliers est avancé. L’hôtel Ivoire est en train de faire peau neuve après plus de quarante ans de service. Demain, le 3e pont, le pont Laurent Gbagbo, l’extension du port à l’Île Boulay... la construction de la voie express Abidjan-Grand- Bassam et le bitumage de l’axe Boundiali-Tengréla.
Jean-Baptiste Akrou
Jean-Baptiste Akrou