Quelle est votre réaction, suite à la décision du Cnp ?
Notre réaction est un sentiment d'indignation et de déception à l'égard du Conseil national de la presse et de son président Eugène Dié Kacou. La mesure qui nous frappe est absurde, pour plusieurs raisons. D'une part, le communiqué à la télévision qui annonçait notre suspension a été des plus laconiques. Le Cnp n'y a pas exposé les motivations réelles de sa décision de suspendre " Le Temps Hebdo " pour 8 parutions, soit deux mois. Il nous a fallu faire le pied de grue au siège du Cnp pour obtenir le document que nous avons publié. C'est ainsi que nous nous sommes rendu compte que le Cnp reproche à " Le temps Hebdo " d'avoir publié, dans une de nos rubriques, " Souvenirs-souvenirs ", des témoignages d'un acteur du charnier de Yopougon qui révélait l'implication de Ouattara et des cadres de son parti, le Rdr, dans cette opération. Lesquels témoignages avaient été déjà publiés par les confrères " Notre Voie " et " Le Temps ", en 2004 qui n'ont pas été suspendus pour cela. Mieux, le Cnp ne nous a envoyé ni blâme ni avertissement comme le demande la même loi sur la presse qui nous est opposée. Il y a vice de procédure. En plus, lorsque nous nous sommes rendu au siège du Cnp nous avons eu la nette impression que le justificatif de notre sanction était en élaboration le lendemain de la mesure. Il y a fort à parier que ce document est antidaté. Le secrétaire général de cette instance, Me Bourgoin, ne s'attendait pas à ce que nous réclamions avec insistance les motivations de la mesure. Le Cnp dit nous l'avoir signifié mais il a été établi que le service des courriers de notre éditeur, Cyclone, n'a rien reçu. D'autre part, nous notons que le sieur Eugène Kacou et ses collaborateurs se font les avocats de Ouattara, en s'autosaisissant d'une affaire que le concerné lui-même n'a pas jugé utile de porter devant les tribunaux, si tant est qu'il s'est senti " diffamé " ou " calomnié " comme le mentionne le Cnp. Le président du Rdr avait la latitude de saisir les juridictions compétentes, il ne l'a pas fait. D'où vient-il alors que le Cnp décide de mener le combat de Ouattara et du Rdr ? Par ailleurs, on ne compte pas le nombre de journaux proches de l'opposition qui insultent le président de la République à longueur de journée. Le Cnp ne s'est jamais " autosaisi " pour suspendre ces organes. Si Eugène Kacou et le Cnp sont à la solde de Ouattara pour museler la presse pro Gbagbo, qu'ils nous le disent ! La cabale est flagrante car il y a là deux poids deux mesures
Quelle suite allez-vous donner du point de vue juridique voire politique ?
Puisque le communiqué indique que nous avons trente jours pour engager un recours, nous donnerons la riposte qu'il faut. Il est clair que nous ne nous laisserons pas faire. Cela dit, nous n'avons pas de suite politique à donner à cette mesure injuste. Le Temps Hebdo est un organe de presse et non un parti politique. Nous avons écopé abusivement d'une sanction du Cnp, contre laquelle nous protestons énergiquement. Et l'affaire sera réglée comme telle.
PK
Notre réaction est un sentiment d'indignation et de déception à l'égard du Conseil national de la presse et de son président Eugène Dié Kacou. La mesure qui nous frappe est absurde, pour plusieurs raisons. D'une part, le communiqué à la télévision qui annonçait notre suspension a été des plus laconiques. Le Cnp n'y a pas exposé les motivations réelles de sa décision de suspendre " Le Temps Hebdo " pour 8 parutions, soit deux mois. Il nous a fallu faire le pied de grue au siège du Cnp pour obtenir le document que nous avons publié. C'est ainsi que nous nous sommes rendu compte que le Cnp reproche à " Le temps Hebdo " d'avoir publié, dans une de nos rubriques, " Souvenirs-souvenirs ", des témoignages d'un acteur du charnier de Yopougon qui révélait l'implication de Ouattara et des cadres de son parti, le Rdr, dans cette opération. Lesquels témoignages avaient été déjà publiés par les confrères " Notre Voie " et " Le Temps ", en 2004 qui n'ont pas été suspendus pour cela. Mieux, le Cnp ne nous a envoyé ni blâme ni avertissement comme le demande la même loi sur la presse qui nous est opposée. Il y a vice de procédure. En plus, lorsque nous nous sommes rendu au siège du Cnp nous avons eu la nette impression que le justificatif de notre sanction était en élaboration le lendemain de la mesure. Il y a fort à parier que ce document est antidaté. Le secrétaire général de cette instance, Me Bourgoin, ne s'attendait pas à ce que nous réclamions avec insistance les motivations de la mesure. Le Cnp dit nous l'avoir signifié mais il a été établi que le service des courriers de notre éditeur, Cyclone, n'a rien reçu. D'autre part, nous notons que le sieur Eugène Kacou et ses collaborateurs se font les avocats de Ouattara, en s'autosaisissant d'une affaire que le concerné lui-même n'a pas jugé utile de porter devant les tribunaux, si tant est qu'il s'est senti " diffamé " ou " calomnié " comme le mentionne le Cnp. Le président du Rdr avait la latitude de saisir les juridictions compétentes, il ne l'a pas fait. D'où vient-il alors que le Cnp décide de mener le combat de Ouattara et du Rdr ? Par ailleurs, on ne compte pas le nombre de journaux proches de l'opposition qui insultent le président de la République à longueur de journée. Le Cnp ne s'est jamais " autosaisi " pour suspendre ces organes. Si Eugène Kacou et le Cnp sont à la solde de Ouattara pour museler la presse pro Gbagbo, qu'ils nous le disent ! La cabale est flagrante car il y a là deux poids deux mesures
Quelle suite allez-vous donner du point de vue juridique voire politique ?
Puisque le communiqué indique que nous avons trente jours pour engager un recours, nous donnerons la riposte qu'il faut. Il est clair que nous ne nous laisserons pas faire. Cela dit, nous n'avons pas de suite politique à donner à cette mesure injuste. Le Temps Hebdo est un organe de presse et non un parti politique. Nous avons écopé abusivement d'une sanction du Cnp, contre laquelle nous protestons énergiquement. Et l'affaire sera réglée comme telle.
PK