Joint au téléphone pour avoir son avis sur la détention prolongée de leurs clients à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), maître Blessy Chrysostome, l'un des avocats constitués pour défendre les dirigeants des structures de la filière, n'a pas caché son agacement et son écoeurement face à la tournure que prennent les événements. : "Nous éprouvons aujourd'hui un véritable malaise à évoquer cette question avec nos clients. Nous avons déposé plusieurs demandes de libération provisoire, à la fois devant le juge d'instruction en charge du dossier et devant la chambre d'accusation sur la base de ce que nos clients offrent les garanties de représentation les plus solides. Mais toutes ces demandes ont été systématiquement rejetées, sans aucun argument juridique valable. Dans cette affaire, les violations les plus graves des règles de procédure pénale ont été commises. Leur détention est totalement arbitraire. Leur détention est complètement illégale et complètement politique. Le jour où le politique sera content, il les mettra en liberté. En dehors de cela, aucun avocat ne pourra les faire libérer par sa seule science juridique. Et c'est pour cette raison qu'aujourd'hui, nous éprouvons une gêne à leur présenter une facture d'honoraires, parce que nous sommes totalement impuissants devant ce qui se passe. Quand on va leur rendre visite, c'est plus en tant que parents, amis ou autres, que avocats."
Propos recueillis par ASSALE TIEMOKO
Propos recueillis par ASSALE TIEMOKO