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Faits Divers Publié le mardi 14 juillet 2009 | Nord-Sud

Procès du drame du Félicia - Le Dg de la Fif : “Je voulais préserver l’image de la Fif ”

Le procès du drame du Félicia était hier à sa deuxième journée. Celle-ci a été marquée par l’audition de Koné Ardiouma, directeur général par intérim de la Fédération ivoirienne de football (Fif). Pour avoir donné l’ordre d’émettre une facture antidatée, Koné Ardiouma s’est rendu coupable « de faux et usage de faux en écriture privée et de commerce », au même titre que son comptable à qui cet ordre a été donné. A la barre, le Dg réfute les accusations. Il n’a pas, dit-il, donné d’ordre à Beugré Andoh de changer les factures. Le procureur Diakité Mamadou appelle alors à la barre le comptable qui contredit son Dg. Koné Ardiouma explique dès lors qu’en agissant ainsi, il voulait préserver l’image de la Fif. Il ne voulait pas laisser découvrir que la « grande » Fif passait ses commandes par téléphone et sans document. Toutefois, précise-t-il, c’est le président du comité d’organisation, Anzouan Kacou, qui l’a informé, après le drame, qu’il y avait un problème avec les tickets. M. Kacou avait déclaré à une chaîne de radio internationale qu’il avait commandé 31.616 tickets pour le match, alors que les factures mentionnaient 33.894. Il fallait, avant l’arrivée des enquêteurs, harmoniser les chiffres pour ne pas décrédibiliser la structure qu’il dirige, selon Koné Ardiouma. C’est en agissant dans cette perspective qu’il a donné les instructions à son comptable. « C’est de bonne foi que je l’ai fait », précise-t-il. Il n’y avait aucune volonté de faire du faux, mais plutôt un souci de se mettre en règle. Pendant une heure, le Dg a soutenu cette idée, avant de céder la place aux responsables d’Ics, structure spécialisée dans la production des stickers. Le directeur commercial de cette société, Serges Zabalou, le responsable financier, Yao Célestin, le responsable de l’atelier de production, Camara Shindou, la responsable logistique, Kouadio Rosine et la sécrétaire, Kouakou Florence sont accusés de faux et usage de faux et complicité d’escroquerie. Ils auraient, selon le parquet, participé à la production de faux documents de sorte à cacher volontairement le nombre de tickets produit lors du match Côte d’Ivoire-Malawi. «J’ai changé les chiffres au niveau du bon de livraison, à la demande d’Anzouan pour mentionner 31.616 tickets », a expliqué le premier à se présenter à la barre, Zabalou Serges. En précisant qu’il n’a rien gagné dans cette affaire à part le prix de production des stickers qui s’élevait à 1,9 millions de Fcfa. Le procureur s’est dit convaincu que Zabalou a sciemment détruit les documents prouvant qu’Ics avait stické 33.894 tickets. Yao Célestin, le directeur financier a, pour sa part, donné des ordres à Camara Shindou, le chef de l’atelier de production pour harmoniser les chiffres. Yao Célestin a été copieusement cuisiné par le procureur Diakité. De sorte qu’il a fini par dire que les premiers bons de commandes que la Fif a adressés à Ics ont été détruits pour ne pas laisser de traces de fraude. Camara Shindou n’a pas voulu admettre cette idée. Les preuves, dit-il, qu’Ics a produit 33.894 tickets sont là. Quand à la responsable logistique, Mme Kouadio Rosine, elle s’est échinée à démontrer au procureur qu’elle n’a rien à avoir avec cette « sale » affaire. Elle n’est chargée que de remettre le matériel de production à Camara Shindou. en passant la commande du match Côte d’Ivoire-Malawi, elle lui a remis des rubans (documents contenant des stickers). Le procureur note que, justement, pour cette fois, elle n’a pas exigé de document avant de sortir les rubans. Il y avait donc une sorte de « deal ». Donc une volonté de fraude. La secrétaire, Kouakou Florence explique qu’elle a juste eu le malheur de n’avoir pas suivi la procédure ce jour-là. En effet, elle n’a pas enregistré les commandes de la Fif dans le registre. Tous les 9 prévenus sont passés hier devant les juges. Aujourd’hui, c’est au tour des témoins qui viendront sûrement éclairer la lanterne du tribunal. Ils sont au nombre de 110. Ensuite, la défense prend le relais.

Un compte rendu d’audience de Raphaël Tanoh
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