Les témoins à charge convoqués par le ministère public représenté par le parquet, sont passés à la barre hier, au 3e jour de ce procès. Sur les 110 retenus par le parquet, c'est plus d'une vingtaine qui a répondu présent devant le juge Yapi Tobo. Le premier à intervenir, est le président de la Fif, Jacques Anouma. Celui-ci, a souligné qu'il n'a pas été impliqué dans l'organisation pratique de ce match Côte d'Ivoire-Malawi. D'ailleurs, il n'est jamais impliqué dans l'organisation pratique de tous les matches. Cependant, il est informé des dispositions sécuritaires. La ligue professionnelle dirigée par Sory Diabaté est la structure qui se charge de tout. Sur le plan sécuritaire, Jacques Anouma révèle : " le comité d'organisation sous la responsabilité de M. Anzouan n'était pas responsable de la sécurité le jour du match. Les Fds sont sous la responsabilité de leur hiérarchie et non sous celle du comité d'organisation encore moins de la commission sécurité de la Fif ", a précisé le président de la Fif. Dans ce cas alors, qui a supervisé le travail des Fds le jour du match ?, se sont interrogés le parquet et le tribunal. Le président Anouma a par ailleurs, soutenu qu'il est arrivé ce 29 mars à 16h au terrain. Son attention a été attirée par la forte affluence autour du stade. Ce qui était, selon lui, anormal. C'est inimaginable d'accroître le nombre de billets parce que ceux-ci sont sécurisés. " J'ai demandé à Anzouan de faire en sorte que les chiffres à nous communiqués, soient conformes au nombre de billets imprimés et stickés ", déclare Anouma. Il estime que le surplus de billets peut être considéré comme des billets parallèles. Il soutient également que généralement, la commande de billets se fait soit par téléphone, soit par un bon de commande interne. Seuls le dg par intérim de la Fif et le comptable Beugré Andoh, sont habilités à signer un bon de commande, a précisé encore le patron du football ivoirien. M. Anzouan, a poursuivi Anouma, ne gère de façon solitaire les recettes des matches. Il a réitéré que le comité d'organisation ne donne pas d'ordres aux Fds. Et que M. Anzouan ne décide de rien en la matière. Président de la ligue professionnelle, Sory Diabaté, patron hiérarchique de M. Anzouan s'est solidarisé de celui-ci. "Je n'ai pas pris part activement à l'organisation de ce match pour raison de mon mariage religieux. Je n'ai pas été informé du nombre de billets mais des tarifs d'entrée au stade. Nous faisons confiance à M Anzouan car il est rodé à cette tâche. Nous sommes arrivés à la Fif, il y a seulement deux ans. Lui étant là-bas depuis longtemps, on lui a fait confiance en le responsabilisant. Il ne fait que me rendre compte ", a expliqué Diabaté. Accusés d'avoir manqué de contrôler les tickets, les responsables de Police appelés à témoigner ont tous rejeté cette accusation du revers de la main. A commencer par le préfet de police d'Abidjan. Il soutient que ses éléments postés aux différents check points n'ont pas eu pour mission de contrôler les tickets. La police n'a pas reçu de spécimens des tickets en question. Leur mission a uniquement consisté à sécuriser les parkings et à contrôler les véhicules. Le commissaire Djokohi Djipré Léon abonde dans le même sens. " La Crs a sécurisé l'intérieur du stade. Nous avons pris nos directives chez Anzouan. Les règles sécuritaires au stade sont déterminées par Anzouan. Il n'a jamais été question de contrôler les tickets ", révèle-t-il. Rappelé à la barre, Anzouan dit ceci : " certains de ses dires ne sont pas vrais. J'ai demandé à la police de contrôler les supporters aux check points, les agents de la Fif les aidaient dans ce contrôle. Je reconnais que je ne leur ai pas remis des spécimens de tickets ", recadre Anzouan. Pourtant, le 4e témoin, le commissaire Dosso le confond en disant que les policiers n'avaient pas à charge de contrôler les tickets. Il soutient que les portes du stade ont été ouvertes à 11h alors qu'Anzouan parle de 9h 35. Le commissaire Blé Gisèle et le lieutenant Toka Amédée respectivement présidente et secrétaire générale de la commission sécurité de la Fif ont reconnu que les policiers n'avaient pas pour mission de contrôler les tickets. La première dit n'avoir pas participé à la réunion de préparation du match, encore moins son second. Eux-mêmes n'ont rien décidé avant, pendant et après le match. Ils ne servent que d'interface entre la Fif et les Fds. Donc, votre poste est une coquille vide, se sont intrigués le parquet et le président du tribunal. Après ces témoins clés, d'autres sont intervenus. Le président du tribunal a renvoyé l'audience au vendredi 17 juillet. Où on entendra certainement les plaidoiries de la défense.
Fabrice Tété
Fabrice Tété