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Politique Publié le mercredi 15 juillet 2009 | Le Patriote

Menace sur le processus électoral - "Jeunes patriotes", arrêtez de vous faire manipuler, pour rien !

Une fois de plus, les leaders de la galaxie patriotique appellent à la rue. Ces derniers demandent aux « jeunes patriotes » d’écumer les rues d’Abidjan au cas où il n’y aurait pas une prorogation de l’identification des populations et du recensement électoral. Car pour eux, il est inadmissible que certains Ivoiriens soient laissés en rade du processus électoral. Officiellement, l’opération a pris fin depuis le 30 juin dernier. Mais les tenants du patriotisme à la sauce de la Refondation exigent un autre report de la date butoir. Sinon la rue va encore saigner. C’est l’occasion de demander aux jeunes qui ont pris la rue depuis l’avènement du Front populaire ivoirien, ce qu’ils ont obtenu. Rien du tout ! Et lorsque la Refondation déposera son bilan, il n’est pas sûr qu’ils obtiennent mieux. Car en dix ans de « résistance et de lutte patriotique », ce n’est pas maintenant qu’ils en auront les retombées. En fait, il importe d’en appeler à la lucidité et à la dignité de ces jeunes qui se font manipuler par les barons du pouvoir FPI. Un coup d’œil dans le rétroviseur leur permettra de comprendre qu’ils ont été les dindons de la grande escroquerie morale qu’est la lutte contre le néocolonialisme et ses affidés internes. Durant près d’une décennie, il leur a été servi une sorte de « miroir aux alouettes ». « Les Blancs ne nous aiment pas. Ils veulent que notre pays soit toujours asservi. Il faut résister et lutter pour avoir notre véritable indépendance », leur lançait-on pour les gonfler à bloc. Mais au fond, rien de tout cela. Il fallait des boucliers humains, de la chair à canon pour sauver le régime chancelant de Laurent Gbagbo. En octobre 2000, au moment où le candidat Laurent Gbagbo était en difficulté devant le général Robert Guéi et avant de se cacher dans le coffre de la voiture de Lida Kouassi, selon les aveux de celui-ci, il a fait appel à la rue. Bilan : plusieurs centaines de victimes dont des morts et des estropiés à vie. Jusqu’aujourd’hui, les familles des victimes et les survivants à qui ont a promis monts et merveilles n’ont pas encore obtenu ni satisfaction ni réparation pour service rendu à la… Refondation. Cette victoire a plutôt profité à Laurent Gbagbo et à son entourage. 19 septembre 2002, le régime de Laurent Gbagbo est en mauvaise posture. Il vient d’échapper à un coup de force militaire qui s’est mué en une rébellion dans la partie centre et nord de la Côte d’Ivoire. Il est de plus en plus question dans les négociations à l’extérieur d’une transition sans lui. Le 2 octobre 2002, la grande marche organisée par l’Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national à ses soins lui permet d’avoir un moment de répit. Les principaux artisans de cette marche tels que Blé Goudé deviennent du jour au lendemain de nouveaux riches. On les voit rouler carrosse à Abidjan. Novembre 2004, l’opération Dignité est lancée par l’état-major des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire. Bien sûr, sur la pression du Palais et des officiers partisans de l’option militaire pour en découdre avec l’ex-rébellion. Un chasseur ivoirien bombarde le cantonnement français de Bouaké. Neuf soldats français sont tués ainsi qu’un civil américain. L’armée française décide de riposter. La quasi-totalité de la flotte aérienne ivoirienne est abattue au sol. L’opération tourne à la catastrophe. Le régime FPI tangue et est aux abois. Alors les tenants du régime font encore appel à la rue. Avec la complicité de certains agents de la RTI qui accusent ouvertement certains officiers et personnalités politiques de vouloir faire un putsch. Des dizaines de jeunes sortis ce jour-là sont tués devant l’hôtel Ivoire. A cause d’une manipulation sordide du FPI et du commandant Guiai Bi Poin qui voulaient forcement salir la réputation de l’armée. En la faisant passer pour une armée de tueurs. Aujourd’hui, les victimes de cette tuerie attendent toujours l’aide et les indemnités qui leur ont été promises. Mais les instigateurs de ce bain de sang ont eu leur récompense. Le commandant Guiai Bi Poin a été bombardé général de brigade. A la télévision ivoirienne, les acteurs principaux de la propagande malsaine de cette période sont nommés à des postes des responsabilités. Quant aux leaders de l’Alliance patriotique, ils continuent de bénéficier des largesses du Palais. Depuis, Laurent Gbagbo est toujours au pouvoir. Qu’en est-il des jeunes qui ont donné leur poitrine ? Ils continuent de tirer le diable par la queue. Et ce n’est pas demain la veille qu’ils verront le bout du tunnel. C’est à eux donc d’en tirer toutes les conséquences et d’arrêter de se faire manipuler pour rien.

Jean-Claude Coulibaly
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