Après deux jours d’audition des neufs présumés coupables dans l’affaire du drame du 29 mars, la journée d’hier a ouvert le ballet des témoignages. Pour cette seule journée, une trentaine de témoins sur les 110 sont passés à la barre. Le plus illustre d’entre eux n’est personne d’autre que l’ambassadeur Jacques Bernard Daniel Anouma. Le président de la fédération ivoirienne de football et membre du comité exécutif de la FIFA s’est présenté à la barre pour répondre aux questions des procureurs Diakité et Mme Zalo. Très vite, le patron du football ivoirien a dégagé la responsabilité de M. Anzouan Kacou, le président du comité d’organisation et principal mis en cause dans le drame survenu, quant à la question de la sécurité du stade et des supporteurs. Selon le locataire de la maison de verre de Treichville, « M. Anzouan n’est pas le responsable de la sécurité », a-t-il indiqué à la barre. Car, selon lui, un comité de sécurité est sensé résoudre les questions sécuritaires autour de ce genre de rencontre. Pour ce qui est de la question des billets d’entrée pour ce match Côte d’Ivoire-Malawi, le président de la FIF a affirmé ne pas en savoir grand-chose. Cela d’autant plus qu’il était en voyage et qu’il n’est rentré à Abidjan que quelques heures avant le début de la rencontre. A la suite du président Anouma, les procureurs et le juge du tribunal, Yapi Tobo n’apprendront pas grand-chose du passage de M. Sory Diabaté. Le président de la ligue professionnelle, bien couché dans le sillage de l’argumentaire d’Anouma, n’a rien apporté de nouveau au dossier. M. Diabaté a expliqué son déficit d’informations par le fait qu’il était préoccupé par un mariage avant ce match. Au nombre des témoins, des officiers de la police sont passés à la barré. A leur tête, il y avait le commissaire Blé Gisèle, par ailleurs membre du comité exécutif de la fédération ivoirienne de football. Et des responsables de la Préfecture de police d’Abidjan. A l’unisson, les forces de sécurité ont expliqué que la responsabilité de M. Anzouan en matière de sécurité ne pouvait être occultée. Selon eux, les agents commis à la sécurité recevaient les ordres du président du comité d’organisation qui se trouve être M. Anzouan Kacou. De leur côté, les quelques victimes, qui ont été appelés hier ont, tout simplement, raconté le calvaire qu’ils ont vécu le 29 mars au stade Félix Houphouët-Boigny. Ce jour-là, 30 personnes, venues supporter les Eléphants face au Malawi, avaient trouvé la mort et 131 autres ont été blessées dans deux grosses bousculades. Après trois rounds, le procès est suspendu pour deux jours et reprend le vendredi prochain. Koné Lassiné
Sport Publié le mercredi 15 juillet 2009 | Le Patriote