Les analystes des évènements socio-politiques sont sans ambages : la Côte d`Ivoire est sur une corde raide qui peut se rompre à tout moment. Plusieurs faits et signes s`amoncellent qui portent témoignage d`une éventuelle déflagration.
L`accord politique de Ouagadougou, notamment l`accord 4, n`est pas appliqué et constitue un os dur dans la gorge des signataires. Le volet militaire de cet accord demeure, lui aussi une équation à plusieurs inconnues. Le centre de commandement intégré pèche parce qu`il a deux têtes qui sont les généraux Philippe Mangou et Soumahila Bakayoko. Le résultat de cette bivalence à la tête de cette structure, c`est que les décisions souffrent d`un manque d`homogénéité parce que tous les deux patrons prêchent chacun pour sa chapelle. Mais mieux, la nouvelle armée annoncée à cor et à cri reste une vue de l`esprit. La cellule de réflexion créée, logée à la primature pour y réfléchir est restée lettre morte ; elle n`a jamais levé le petit doigt. De sorte que jusqu`à ce jour, le devin le plus sérieux ne peut présager de la composition de cette armée future. Par ailleurs, le problème des grades des combattants des Forces nouvelles, maintes fois remis sur la table, n`a jamais été résolu. Idem pour la démobilisation des miliciens (Forces d`autodéfense). Chaque élément, selon les accords, devrait percevoir une prime de démobilisation de 500 000 Fcfa. Or il s`avère que jusqu`à aujourd`hui, l`Etat n`a pas pu opérer cette démobilisation, faute d`argent. L`opération est évaluée à plus de 50 milliards pour les 10 000 miliciens à démobiliser. En plus, les chefs de ces groupes qui comptent profiter de cette opportunité pour se faire une fortune, chaque jour, augmentent le montant. Appelé à la rescousse, les bailleurs de fonds n`ont jamais réagi même s`ils ont, à chaque fois, donné leur accord de principe. Au total, l`Etat ou du moins la refondation se trouve face à une équation à plusieurs inconnues, une équation qui porte les germes d`une déflagration qui se prépare.
Franck Konaté
L`accord politique de Ouagadougou, notamment l`accord 4, n`est pas appliqué et constitue un os dur dans la gorge des signataires. Le volet militaire de cet accord demeure, lui aussi une équation à plusieurs inconnues. Le centre de commandement intégré pèche parce qu`il a deux têtes qui sont les généraux Philippe Mangou et Soumahila Bakayoko. Le résultat de cette bivalence à la tête de cette structure, c`est que les décisions souffrent d`un manque d`homogénéité parce que tous les deux patrons prêchent chacun pour sa chapelle. Mais mieux, la nouvelle armée annoncée à cor et à cri reste une vue de l`esprit. La cellule de réflexion créée, logée à la primature pour y réfléchir est restée lettre morte ; elle n`a jamais levé le petit doigt. De sorte que jusqu`à ce jour, le devin le plus sérieux ne peut présager de la composition de cette armée future. Par ailleurs, le problème des grades des combattants des Forces nouvelles, maintes fois remis sur la table, n`a jamais été résolu. Idem pour la démobilisation des miliciens (Forces d`autodéfense). Chaque élément, selon les accords, devrait percevoir une prime de démobilisation de 500 000 Fcfa. Or il s`avère que jusqu`à aujourd`hui, l`Etat n`a pas pu opérer cette démobilisation, faute d`argent. L`opération est évaluée à plus de 50 milliards pour les 10 000 miliciens à démobiliser. En plus, les chefs de ces groupes qui comptent profiter de cette opportunité pour se faire une fortune, chaque jour, augmentent le montant. Appelé à la rescousse, les bailleurs de fonds n`ont jamais réagi même s`ils ont, à chaque fois, donné leur accord de principe. Au total, l`Etat ou du moins la refondation se trouve face à une équation à plusieurs inconnues, une équation qui porte les germes d`une déflagration qui se prépare.
Franck Konaté