La crise qui secouait le canton Djandji a atteint son paroxysme hier. Les populations, qui exigeaient le départ du roi Nana Brou Dishié II (Cf.Notre Voie du 29/06/09), ont finalement atteint leur objectif. L’autorité coutumière a été contrainte à l’exil. Surpris à son domicile, aux environs de quatre heures du matin, ce jeudi 16 juillet, par une foule de jeunes et de femmes révoltés, le roi Nana Brou Dishié II, chef du canton Djandji, a été exfiltré par la gendarmerie qui l’a conduit à Krindjabo chez le roi du Sanwi. Les manifestants lui ont retiré de force les chaussures qui font de lui le roi , après avoir mis son domicile à sac. Comment en est on arrivé à ce soulèvement populaire prévisible ?
Le vendredi 26 juin dernier, le sous-préfet d’Ayamé, Mme Lucie Trazié Géraldo, convoque les populations à une importante réunion à la salle des mariages de la mairie. Cette rencontre fait suite à un premier soulèvement, le mardi 23 juin. Aidés par le préfet, les cadres et les élus, le sous-préfet fait baisser la tension chez les populations. Celles-ci accusent le roi de dictature, de trafic d’influence, de ventes illicites de forêts, d’escroquerie, d’extorsion de fonds, etc. Elles (les populations) donnent une semaine à l‘administration centrale pour régler le problème. Trois semaines plus tard, les manifestants constatent que la situation n’a pas évolué comme ils le souhaitaient. “Le roi a adressé des courriers aux chefs de village dans lesquels il nous traite de rebelles. Notre patience a des limites”, explique Ernest Tégnan, porte-parole des populations. Les choses vont connatre un coup d’accélérateur le jeudi 16 juillet. “Nous étions debout depuis quatre heures du matin. Nous nous sommes rendus massivement chez le roi pour lui dire que nous ne voulons plus de lui. Nous lui avons retiré ses chaussures. Depuis les premiers évènements, il se terrait chez lui”, rapportent en chœur Yao Clément, président des pêcheurs, Thiémélé Amoa dit Aldo, notable, et Brou Kadjo Décantus, président des jeunes. Très vite, le roi a été exfiltré puis conduit par des éléments de la brigade de gendarmerie à Krindjabo, siège du royaume du Sanwi, dont le canton Djandji est un démembrement. Les manifestants qui occupaient encore les rues jusqu’à dix heures brandissaient, comme un trophée, les chaussures « royales », signe de destitution. La joie et la satisfaction des manifestants contrastaient avec l’atmosphère qui régnait à la cour royale. Là-bas, la désolation se lisait sur les visages. L’épouse du roi, encore sous le choc, nous montre les fenêtres et portes fracturées par les manifestants. “Des manifestants armés de fusils, de machettes, de haches et de couteaux m’ont tirée de mon sommeil à quatre heures du matin par des coups de fusils. Je les ai reçus et je leur ai demandé des nouvelles. Ils n’ont pas voulu m’écouter. Ils ont dit que c’est le roi qu’ils veulent voir. Ils ont défoncé sa porte et la mienne après avoir fracturé la porte principale et deux fenêtres au salon. Dans ma chambre, ils ont tout mis sens dessus dessous. Mon porte feuille contenant une forte somme d’argent a été emporté. Dans la chambre de mon époux, ils ont pris une enveloppe contenant plus de deux millions de francs CFA”, raconte-t-elle.
Le capitaine Basile Tonahan, commandant de compagnie de gendarmerie , et le lieutenant Yah, adjoint au commandant de l’escadron, se sont immédiatement rendus sur les lieux pour calmer les esprits et rétablir l’ordre. Des éléments de l’escadron de gendarmerie d’Aboisso et de la brigade d’Ayamé ont été déployés au domicile royal.
Au total 17 plaintes sont enregistrées contre Nana Brou Dishié II au tribunal d’Aboisso pour extorsion et ventes illicites de terres, escroquerie et abus de pouvoir. Pour les populations, son retour sur le trône n’est pas négociable.
Sam K.D.
Le vendredi 26 juin dernier, le sous-préfet d’Ayamé, Mme Lucie Trazié Géraldo, convoque les populations à une importante réunion à la salle des mariages de la mairie. Cette rencontre fait suite à un premier soulèvement, le mardi 23 juin. Aidés par le préfet, les cadres et les élus, le sous-préfet fait baisser la tension chez les populations. Celles-ci accusent le roi de dictature, de trafic d’influence, de ventes illicites de forêts, d’escroquerie, d’extorsion de fonds, etc. Elles (les populations) donnent une semaine à l‘administration centrale pour régler le problème. Trois semaines plus tard, les manifestants constatent que la situation n’a pas évolué comme ils le souhaitaient. “Le roi a adressé des courriers aux chefs de village dans lesquels il nous traite de rebelles. Notre patience a des limites”, explique Ernest Tégnan, porte-parole des populations. Les choses vont connatre un coup d’accélérateur le jeudi 16 juillet. “Nous étions debout depuis quatre heures du matin. Nous nous sommes rendus massivement chez le roi pour lui dire que nous ne voulons plus de lui. Nous lui avons retiré ses chaussures. Depuis les premiers évènements, il se terrait chez lui”, rapportent en chœur Yao Clément, président des pêcheurs, Thiémélé Amoa dit Aldo, notable, et Brou Kadjo Décantus, président des jeunes. Très vite, le roi a été exfiltré puis conduit par des éléments de la brigade de gendarmerie à Krindjabo, siège du royaume du Sanwi, dont le canton Djandji est un démembrement. Les manifestants qui occupaient encore les rues jusqu’à dix heures brandissaient, comme un trophée, les chaussures « royales », signe de destitution. La joie et la satisfaction des manifestants contrastaient avec l’atmosphère qui régnait à la cour royale. Là-bas, la désolation se lisait sur les visages. L’épouse du roi, encore sous le choc, nous montre les fenêtres et portes fracturées par les manifestants. “Des manifestants armés de fusils, de machettes, de haches et de couteaux m’ont tirée de mon sommeil à quatre heures du matin par des coups de fusils. Je les ai reçus et je leur ai demandé des nouvelles. Ils n’ont pas voulu m’écouter. Ils ont dit que c’est le roi qu’ils veulent voir. Ils ont défoncé sa porte et la mienne après avoir fracturé la porte principale et deux fenêtres au salon. Dans ma chambre, ils ont tout mis sens dessus dessous. Mon porte feuille contenant une forte somme d’argent a été emporté. Dans la chambre de mon époux, ils ont pris une enveloppe contenant plus de deux millions de francs CFA”, raconte-t-elle.
Le capitaine Basile Tonahan, commandant de compagnie de gendarmerie , et le lieutenant Yah, adjoint au commandant de l’escadron, se sont immédiatement rendus sur les lieux pour calmer les esprits et rétablir l’ordre. Des éléments de l’escadron de gendarmerie d’Aboisso et de la brigade d’Ayamé ont été déployés au domicile royal.
Au total 17 plaintes sont enregistrées contre Nana Brou Dishié II au tribunal d’Aboisso pour extorsion et ventes illicites de terres, escroquerie et abus de pouvoir. Pour les populations, son retour sur le trône n’est pas négociable.
Sam K.D.
