Le directeur de l’Office national des Sports (Ons), Blessy Philippe, se dit déterminé à accomplir pleinement sa mission.
Quel sens donnez-vous à votre nomination que d’aucuns ont qualifiée de surprenante ?
Ceux qui ne me connaissent pas peuvent parler de surprise ; mais certaines personnes du milieu sportif qui me suivent depuis longtemps, savent que j’ai fait mes pas dans l’administration. Je suis de la promotion de 1982 de l’Injs, j’ai enseigné pendant plus de dix ans, j’ai été entraîneur. En somme j’ai fait mes preuves. Par deux fois déjà, j’ai servi l’Ons en tant que sous-directeur des manifestations. A ce titre, j’ai eu à pratiquer l’Ons sous tous ses angles. Je pense donc être dans la continuité des choses. Le ministre Dagobert Banzio, à un moment donné, a voulu donner une certaine impulsion à son département. Avec le départ d’Alla Yao François de la tête de la direction générale des Sports, il fallait quelqu’un pour combler le vide. Et c’est M. Douhou Pierre, précédemment directeur de l’Ons qui a été nommé. C’est quand il est parti que j’ai pris le relais pour continuer l’œuvre. Je lui suis infiniment reconnaissant et je pense qu’avec la bénédiction de Dieu, j’arriverai à jouer pleinement ma mission. Il n’y a donc pas de surprise. Tous nos partenaires sont satisfaits jusqu’à maintenant.
Que répondez-vous à ceux qui disent que le ministre Dagobert Banzio a nommé un de ses hommes de main ?
Ceux qui racontent cela ne me connaissent. J’ai pratiqué le ministère dans toutes ses formes, hormis l’Injs. J’ai servi l’Oissu, la direction des Sports où j’ai occupé deux postes très importants, à savoir la direction des sports de masse et celle de l’industrie du sport, avant d’être nommé conseiller technique de l’ancien ministre du Sport, le Général Michel Gueu. Quand le ministre Banzio est arrivé, il m’a confirmé à ce poste avant de me nommer directeur de l’Ons.
Je voudrais rappeler à toutes fins utiles que quand vous êtes conseiller technique d’un ministre (surtout chargé des sports), vous avez le même rang qu’un directeur central. Mais, pour les besoins de la cause, j’ai accepté d’être sous-directeur avant ma nomination actuelle.
Avec la restructuration interne intervenue au ministère de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs, quelle est la mission concrète assignée à l’Ons ?
Pour le moment, les missions de l’Ons n’ont pas changé en tant que telles. Il y a des réformes en cours après les états généraux de Grand-Bassam. Après quoi, on saura qui fait quoi.
N’est-ce pas qu’une régie a été créée pour, dit-on, alléger les tâches de l’Ons ? Et comment cette structure collabore-t-elle avec vous ?
Avec la situation actuelle de la trésorerie de Côte d’Ivoire, la procédure de la mise à la disposition des fonds est lourde, lente. C’est pourquoi, le ministre Dagobert Banzio, en accord avec son collègue de l’Economie et des Finances, Charles Diby, et les fédérations sportives, a pris la décision de créer une régie d’urgence. Cette structure a pour mission de prendre en charge toutes les compétitions de grande envergure telles que le Mondial et les Jeux olympiques. Et l’Ons a gardé la gestion des autres compétitions dont les coupes d’Afrique des clubs et les joutes sous-régionales. Je répète que c’est pour faciliter le décaissement des fonds pour les compétitions internationales. Tout le monde sait que les compétitions auxquelles participent nos fédérations, sont à des dates précises. Pour éviter des retards dans le décaissement, cette structure a vu le jour.L’Ons n’est donc pas dépouillé de ses substances comme on le pense.
Pas du tout. Si nous devons sérieusement nous occuper des infrastructures qui sont sous notre juridiction, l’idéal est d’alléger un peu nos tâches. C’est ce qui a été fait par les deux ministères. Sur toute l’étendue du territoire nationale, nous gérons dix-neuf (19) infrastructures. C’est une charge importante. Pour ceux qui penseraient que le fait d’avoir «délocalisé» ces quelques compétitions est synonyme de dépouillement des pouvoirs de l’Ons, ils se trompent. C’est tout simplement pour faciliter le mécanisme de financement.
Quelle organisation avez-vous mise en place pour réussir votre mission ?
Je voudrais demander aux sportifs ivoiriens d’être patients. Des décisions ont été prises lors des assises de Grand-Bassam. Les ministres Banzio et Diby n’ont pas attendu que ces résolutions soient appliquées pour qu’aujourd’hui, en matière de réhabilitation et d’entretien, on puisse revoir à la hausse le budget alloué à l’Ons. Ce qui va nous permettre de réhabiliter totalement les stades de Daloa, Gagnoa, San-Pedro, Odienné, Abengourou et bien d’autres. A l’époque, c’était difficile parce que les moyens étaient insuffisants.
Pouvons-nous avoir une idée du budget qui vous a été alloué ?
Je voudrais laisser le ministre Dagobert Banzio communiquer le montant exact. Parce que nous n’avons pas toutes les notions budgétaires. Cependant, je puis dire que l’Ons a les moyens théoriques d’accomplir sa mission. Il faut donc que les caisses de l’Etat puissent nous répondre dans des délais raisonnables. Toutefois, nous avons élaboré un plan d’action par rapport à nos infrastructures.
Quelle image entendez-vous laisser à l’Ons ?
Sincèrement, j’entends marquer de mon empreinte mon passage à l’Ons. Avec le soutien de mes collaborateurs, je vais m’atteler à accomplir, dans la rigueur et la transparence, ma mission. Je serai fier qu’on dise que mon passage à l’Ons a été utile et que sous ma coupe, la plupart des infrastructures sont sorties de leur coma profond.
En outre, je suis pour le bien- être de tous ceux qui travaillent avec moi. Vous ne pouvez pas, par exemple, demander à vos collaborateurs de se surpasser si vous ne fournissez aucun effort pour eux. Je compte faire des efforts pour mes collaborateurs pour que ce que je leur demande par rapport à leurs maigres moyens soit fait afin, de pouvoir remplir le cahier des charges qui nous a été confié. Je répète que l’accent doit être mis sur la restauration des infrastructures. C’est mon cheval de bataille. Je voudrais, à cet effet, faire remarquer qu’avec l’accord de principe du ministre Banzio, l’Ons, avec le soutien financier d’une société de téléphonie (qui est notre partenaire), a redonné un visage reluisant à la Piscine d’Etat de Treichville. Nous allons même la transformer en club house.
Bingerville a aussi une piscine, mais vous en parlez rarement…
Notre partenaire est également sur le coup, mais nous voulons donner la chance à tous les opérateurs économiques. Qu’ils comprennent que la piscine de Bingerville est une infrastructure qui mérite d’être réhabilitée en accord avec l’Office national des Sports. Sa restauration pourrait aider la population à s’intéresser davantage à la natation.
Le district d’Abidjan n’a qu’une seule piscine qui fonctionne. C’est insuffisant pour la pratique de la natation. En tout cas, le cas de Bingerville est prioritaire cette année.
Pour ce qui est des stades Champroux et Parc des Sports, nous allons y installer des tableaux numériques. Le prestataire est déjà connu. Les deux stades seront entièrement éclairés.
Quand ?
Notre ingénieur a déjà constitué le dossier et comme cela doit faire l’objet d’appel d’offres compte tenu du montant, on prend toutes les dispositions nécessaires. Le ministre Banzio a fait un point d’honneur à cela pour que, rapidement, on puisse commencer les travaux. Le Palais des Sports de Treichville dont la fermeture fait couler beaucoup d’encre aujourd’hui, n’a pas été oublié. Sa toiture crée d’énormes problèmes et de désagréments aux fédérations qui l’utilisent. Une société a été retenue par le ministère de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat et la direction des marchés publics. D’ici à un mois, les travaux vont reprendre.
Il était temps…
Absolument ! Il faut savoir que pour la première réhabilitation, on y a injecté six cent millions de francs Cfa inutilement. On n’a pas obtenu les résultats escomptés. Pour cette fois, le Bnetd, la direction des marchés publics et nous-mêmes, avons décidé que, pour qu’une société puisse avoir le marché, il faut qu’elle nous donne des garanties nécessaires. La consultation a pris du temps parce que la majorité des sociétés qui se sont présentées, n’avaient pas la technologie nécessaire.
Vous parliez des tableaux numériques. A ce niveau, pouvons-nous savoir l’histoire de ce tableau qui a été installé au stade Félix Houphouet-Boigny ?
Il faut que les gens sachent faire la différence entre un tableau numérique et un video-board.
Le ministre Banzio a signé un partenariat intéressant avec la librairie de France. Pour ce video-board, l’Etat de Côte d’Ivoire n’a déboursé aucun centime. Nous avons eu un accord qui permet qu’après exploitation sur le plan publicitaire, ces deux video- boards (un autre a été installé au stade de Bouaké) reviennent à l’Etat de Côte d’Ivoire. Je pense que c’est une bonne action qu’il faut saluer. Les gens parlent trop sans aller à la source. Ce n’est pas bien. Le ministre a bataillé pour les avoir. Ils nous auraient coûté plus de huit cents millions de francs Cfa. En tout cas, à l’Ons, nous sommes fiers d’avoir eu ces videos- boards.
Revenons à la réhabilitation des stades de Daloa et de Gagnoa qui ont bénéficié du soutien de la Coopération française. Quel est l’apport de l’Etat de Côte d’Ivoire ?
Il y a eu effectivement un partenariat avec la Coopération française. Elle a financé une partie des travaux et l’autre partie est l’œuvre de l’Etat ivoirien. Aujourd’hui, ce qui nous reste à parfaire au stade de Gagnoa, ce sont la pelouse (elle est à reprendre entièrement) et les tribunes. Quant au stade de Daloa, il a été livré en partie ; il nous reste à reprendre la pelouse. Et au stade de San-Pedro, une deuxième tribune verra le jour et tout ce qui concerne l’électricité, les vestiaires, les toilettes et autres va être réhabilité.
Et les travaux du stade de Bassam ?
C’est une préoccupation du ministre Banzio. Récemment, nous y étions avec toutes les entreprises soumissionnaires pour qu’on puisse rapidement commencer les travaux. Ce sera sûrement le mois prochain.
Reparlons des compétitions internationales. L’Ons n’est-il pas en conflit (au niveau financier) avec certaines équipes ayant participé aux joutes internationales ?
En ce qui nous concerne, Office national des sports, pour toutes les compétitions internationales financées, les communications ont été faites dans les temps. En accord avec le ministère de l’Economie et des Finances, toutes ces communications sont faites de façon groupée et trois mois avant toutes les compétitions. Ce qui va permettre au ministère de l’Economie et des Finances de bien étudier les différents dossiers avant de donner son accord. Il peut rejeter ou accepter telle ou telle communication pour telle ou telle raison. Pour les dossiers retenus, il faut bien que les fonds soient disponibles à l’Office national des sports pour qu’on puisse, de façon pratique, permettre aux fédérations concernées d’aller en compétition.
En somme, nous ne faisons pas de différence contrairement à ce que certaines personnes pensent. Toutes les fédérations sont logées à la même enseigne. Le ministère de l’Economie et des Finances qui décaisse l’argent, a toute la Côte d’Ivoire à gérer. Les fonds s’amenuisent. Il faut que nos fédérations comprennent que ce n’est pas facile. Nous comprenons, toutefois, leurs soucis. Dans la mesure de nos possibilités, nous nous battrons pour soulager voire satisfaire tout le monde.
Qu’est-ce qu’il faut pour mieux sécuriser aujourd’hui, le stade Félix Houphouet-Boigny ?
Dès que le ministre de l’Economie et des Finances aura accepté le mécanisme que son collègue de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs veut mettre en place, nous rassurons qu’il sera désormais difficile d’approcher le stade F.H.Boigny sans qu’on vous aperçoive à moins de 100 mètres. A tous les niveaux, ce stade sera couvert de caméras. On en a fait l’expérience lors de la rencontre amicale Côte d’Ivoire-Cameroun. Ç’a marché parce que nous avons pris des délinquants qui ne savaient même pas qu’ils étaient sous surveillance.
Le drame du 29 mars a donc ouvert les yeux à tout le monde…
Quand on est un homme responsable, soucieux de tous ses actes et qu’un tel drame se produit, il est bon de chercher les voies et moyens. Je voudrais éviter de trop parler de cet aspect parce que la douleur est encore vivace dans les esprits.
Comment sont gérées les compétitions nationales ?
Les compétitions nationales sont principalement gérées par les fédérations. C’est pour cela que l’Etat de Côte d’Ivoire a bien voulu mettre en place une parafiscalité pour les aider dans la gestion. De ce point de vue, l’action de l’Ons se limite juste à des infrastructures qu’elle met à leur disposition.
Quelles sont les perspectives de l’Ons ?
Nos perspectives, c’est de rendre véritablement les infrastructures de l’Etat de Côte d’Ivoire fonctionnelles. Ensuite, garantir la sécurité des sportifs qui viennent suivre les matches organisés par les fédérations. Je voudrais qu’au soir des autres fonctions qui me seront confiées, les Ivoiriens sentent qu’ils ont des infrastructures de qualité.
Est-ce à dire que votre priorité, votre mission principale, c’est la construction, l’entretien et la réhabilitation des infrastructures ?
Je réponds par l’affirmative. La réhabilitation, l’entretien et pourquoi pas la construction d’autres infrastructures sportives à l’image de la Côte d’Ivoire, sont mes priorités voire la priorité de l’Etat ivoirien qui nous a envoyé en mission. Je me battrai de toutes mes forces pour léguer un héritage digne de ce nom à mes successeurs. Aujourd’hui, quand la sélection nationale de football (18e mondial) joue, le stade Félix Houphouet-Boigny devient trop petit. La construction d’un complexe olympique s’impose donc aux Ivoiriens. Nous n’allons pas, nous-mêmes, dénaturer notre football.
Avec le retour de l’Oissu à l’école, il faut aussi construire des infrastructures dans les établissements…
L’Etat y pense. La programmation de réhabilitation des infrastructures organisée par le ministère de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs, prend en compte les infrastructures pour les compétitions civiles, pour les établissements publics et pour les communes.
Pour terminer, nous tenions à remercier le ministre Dagobert Banzio qui nous a fait confiance à ce poste «capricieux». Avec la bénédiction de Dieu, nous relèverons le défi. Nous voudrions aussi demander beaucoup d’indulgence aux sportifs. Nous comprenons leur douleur d’avoir des infrastructures qui ne sont pas à la hauteur de leurs espérances. Qu’ils donnent le temps à la tutelle d’exécuter son programme d’action. Cela augure des lendemains meilleurs pour la pratique du sport en Côte d’Ivoire.
Interview réalisée par Jean-Baptiste Béhi
Quel sens donnez-vous à votre nomination que d’aucuns ont qualifiée de surprenante ?
Ceux qui ne me connaissent pas peuvent parler de surprise ; mais certaines personnes du milieu sportif qui me suivent depuis longtemps, savent que j’ai fait mes pas dans l’administration. Je suis de la promotion de 1982 de l’Injs, j’ai enseigné pendant plus de dix ans, j’ai été entraîneur. En somme j’ai fait mes preuves. Par deux fois déjà, j’ai servi l’Ons en tant que sous-directeur des manifestations. A ce titre, j’ai eu à pratiquer l’Ons sous tous ses angles. Je pense donc être dans la continuité des choses. Le ministre Dagobert Banzio, à un moment donné, a voulu donner une certaine impulsion à son département. Avec le départ d’Alla Yao François de la tête de la direction générale des Sports, il fallait quelqu’un pour combler le vide. Et c’est M. Douhou Pierre, précédemment directeur de l’Ons qui a été nommé. C’est quand il est parti que j’ai pris le relais pour continuer l’œuvre. Je lui suis infiniment reconnaissant et je pense qu’avec la bénédiction de Dieu, j’arriverai à jouer pleinement ma mission. Il n’y a donc pas de surprise. Tous nos partenaires sont satisfaits jusqu’à maintenant.
Que répondez-vous à ceux qui disent que le ministre Dagobert Banzio a nommé un de ses hommes de main ?
Ceux qui racontent cela ne me connaissent. J’ai pratiqué le ministère dans toutes ses formes, hormis l’Injs. J’ai servi l’Oissu, la direction des Sports où j’ai occupé deux postes très importants, à savoir la direction des sports de masse et celle de l’industrie du sport, avant d’être nommé conseiller technique de l’ancien ministre du Sport, le Général Michel Gueu. Quand le ministre Banzio est arrivé, il m’a confirmé à ce poste avant de me nommer directeur de l’Ons.
Je voudrais rappeler à toutes fins utiles que quand vous êtes conseiller technique d’un ministre (surtout chargé des sports), vous avez le même rang qu’un directeur central. Mais, pour les besoins de la cause, j’ai accepté d’être sous-directeur avant ma nomination actuelle.
Avec la restructuration interne intervenue au ministère de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs, quelle est la mission concrète assignée à l’Ons ?
Pour le moment, les missions de l’Ons n’ont pas changé en tant que telles. Il y a des réformes en cours après les états généraux de Grand-Bassam. Après quoi, on saura qui fait quoi.
N’est-ce pas qu’une régie a été créée pour, dit-on, alléger les tâches de l’Ons ? Et comment cette structure collabore-t-elle avec vous ?
Avec la situation actuelle de la trésorerie de Côte d’Ivoire, la procédure de la mise à la disposition des fonds est lourde, lente. C’est pourquoi, le ministre Dagobert Banzio, en accord avec son collègue de l’Economie et des Finances, Charles Diby, et les fédérations sportives, a pris la décision de créer une régie d’urgence. Cette structure a pour mission de prendre en charge toutes les compétitions de grande envergure telles que le Mondial et les Jeux olympiques. Et l’Ons a gardé la gestion des autres compétitions dont les coupes d’Afrique des clubs et les joutes sous-régionales. Je répète que c’est pour faciliter le décaissement des fonds pour les compétitions internationales. Tout le monde sait que les compétitions auxquelles participent nos fédérations, sont à des dates précises. Pour éviter des retards dans le décaissement, cette structure a vu le jour.L’Ons n’est donc pas dépouillé de ses substances comme on le pense.
Pas du tout. Si nous devons sérieusement nous occuper des infrastructures qui sont sous notre juridiction, l’idéal est d’alléger un peu nos tâches. C’est ce qui a été fait par les deux ministères. Sur toute l’étendue du territoire nationale, nous gérons dix-neuf (19) infrastructures. C’est une charge importante. Pour ceux qui penseraient que le fait d’avoir «délocalisé» ces quelques compétitions est synonyme de dépouillement des pouvoirs de l’Ons, ils se trompent. C’est tout simplement pour faciliter le mécanisme de financement.
Quelle organisation avez-vous mise en place pour réussir votre mission ?
Je voudrais demander aux sportifs ivoiriens d’être patients. Des décisions ont été prises lors des assises de Grand-Bassam. Les ministres Banzio et Diby n’ont pas attendu que ces résolutions soient appliquées pour qu’aujourd’hui, en matière de réhabilitation et d’entretien, on puisse revoir à la hausse le budget alloué à l’Ons. Ce qui va nous permettre de réhabiliter totalement les stades de Daloa, Gagnoa, San-Pedro, Odienné, Abengourou et bien d’autres. A l’époque, c’était difficile parce que les moyens étaient insuffisants.
Pouvons-nous avoir une idée du budget qui vous a été alloué ?
Je voudrais laisser le ministre Dagobert Banzio communiquer le montant exact. Parce que nous n’avons pas toutes les notions budgétaires. Cependant, je puis dire que l’Ons a les moyens théoriques d’accomplir sa mission. Il faut donc que les caisses de l’Etat puissent nous répondre dans des délais raisonnables. Toutefois, nous avons élaboré un plan d’action par rapport à nos infrastructures.
Quelle image entendez-vous laisser à l’Ons ?
Sincèrement, j’entends marquer de mon empreinte mon passage à l’Ons. Avec le soutien de mes collaborateurs, je vais m’atteler à accomplir, dans la rigueur et la transparence, ma mission. Je serai fier qu’on dise que mon passage à l’Ons a été utile et que sous ma coupe, la plupart des infrastructures sont sorties de leur coma profond.
En outre, je suis pour le bien- être de tous ceux qui travaillent avec moi. Vous ne pouvez pas, par exemple, demander à vos collaborateurs de se surpasser si vous ne fournissez aucun effort pour eux. Je compte faire des efforts pour mes collaborateurs pour que ce que je leur demande par rapport à leurs maigres moyens soit fait afin, de pouvoir remplir le cahier des charges qui nous a été confié. Je répète que l’accent doit être mis sur la restauration des infrastructures. C’est mon cheval de bataille. Je voudrais, à cet effet, faire remarquer qu’avec l’accord de principe du ministre Banzio, l’Ons, avec le soutien financier d’une société de téléphonie (qui est notre partenaire), a redonné un visage reluisant à la Piscine d’Etat de Treichville. Nous allons même la transformer en club house.
Bingerville a aussi une piscine, mais vous en parlez rarement…
Notre partenaire est également sur le coup, mais nous voulons donner la chance à tous les opérateurs économiques. Qu’ils comprennent que la piscine de Bingerville est une infrastructure qui mérite d’être réhabilitée en accord avec l’Office national des Sports. Sa restauration pourrait aider la population à s’intéresser davantage à la natation.
Le district d’Abidjan n’a qu’une seule piscine qui fonctionne. C’est insuffisant pour la pratique de la natation. En tout cas, le cas de Bingerville est prioritaire cette année.
Pour ce qui est des stades Champroux et Parc des Sports, nous allons y installer des tableaux numériques. Le prestataire est déjà connu. Les deux stades seront entièrement éclairés.
Quand ?
Notre ingénieur a déjà constitué le dossier et comme cela doit faire l’objet d’appel d’offres compte tenu du montant, on prend toutes les dispositions nécessaires. Le ministre Banzio a fait un point d’honneur à cela pour que, rapidement, on puisse commencer les travaux. Le Palais des Sports de Treichville dont la fermeture fait couler beaucoup d’encre aujourd’hui, n’a pas été oublié. Sa toiture crée d’énormes problèmes et de désagréments aux fédérations qui l’utilisent. Une société a été retenue par le ministère de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat et la direction des marchés publics. D’ici à un mois, les travaux vont reprendre.
Il était temps…
Absolument ! Il faut savoir que pour la première réhabilitation, on y a injecté six cent millions de francs Cfa inutilement. On n’a pas obtenu les résultats escomptés. Pour cette fois, le Bnetd, la direction des marchés publics et nous-mêmes, avons décidé que, pour qu’une société puisse avoir le marché, il faut qu’elle nous donne des garanties nécessaires. La consultation a pris du temps parce que la majorité des sociétés qui se sont présentées, n’avaient pas la technologie nécessaire.
Vous parliez des tableaux numériques. A ce niveau, pouvons-nous savoir l’histoire de ce tableau qui a été installé au stade Félix Houphouet-Boigny ?
Il faut que les gens sachent faire la différence entre un tableau numérique et un video-board.
Le ministre Banzio a signé un partenariat intéressant avec la librairie de France. Pour ce video-board, l’Etat de Côte d’Ivoire n’a déboursé aucun centime. Nous avons eu un accord qui permet qu’après exploitation sur le plan publicitaire, ces deux video- boards (un autre a été installé au stade de Bouaké) reviennent à l’Etat de Côte d’Ivoire. Je pense que c’est une bonne action qu’il faut saluer. Les gens parlent trop sans aller à la source. Ce n’est pas bien. Le ministre a bataillé pour les avoir. Ils nous auraient coûté plus de huit cents millions de francs Cfa. En tout cas, à l’Ons, nous sommes fiers d’avoir eu ces videos- boards.
Revenons à la réhabilitation des stades de Daloa et de Gagnoa qui ont bénéficié du soutien de la Coopération française. Quel est l’apport de l’Etat de Côte d’Ivoire ?
Il y a eu effectivement un partenariat avec la Coopération française. Elle a financé une partie des travaux et l’autre partie est l’œuvre de l’Etat ivoirien. Aujourd’hui, ce qui nous reste à parfaire au stade de Gagnoa, ce sont la pelouse (elle est à reprendre entièrement) et les tribunes. Quant au stade de Daloa, il a été livré en partie ; il nous reste à reprendre la pelouse. Et au stade de San-Pedro, une deuxième tribune verra le jour et tout ce qui concerne l’électricité, les vestiaires, les toilettes et autres va être réhabilité.
Et les travaux du stade de Bassam ?
C’est une préoccupation du ministre Banzio. Récemment, nous y étions avec toutes les entreprises soumissionnaires pour qu’on puisse rapidement commencer les travaux. Ce sera sûrement le mois prochain.
Reparlons des compétitions internationales. L’Ons n’est-il pas en conflit (au niveau financier) avec certaines équipes ayant participé aux joutes internationales ?
En ce qui nous concerne, Office national des sports, pour toutes les compétitions internationales financées, les communications ont été faites dans les temps. En accord avec le ministère de l’Economie et des Finances, toutes ces communications sont faites de façon groupée et trois mois avant toutes les compétitions. Ce qui va permettre au ministère de l’Economie et des Finances de bien étudier les différents dossiers avant de donner son accord. Il peut rejeter ou accepter telle ou telle communication pour telle ou telle raison. Pour les dossiers retenus, il faut bien que les fonds soient disponibles à l’Office national des sports pour qu’on puisse, de façon pratique, permettre aux fédérations concernées d’aller en compétition.
En somme, nous ne faisons pas de différence contrairement à ce que certaines personnes pensent. Toutes les fédérations sont logées à la même enseigne. Le ministère de l’Economie et des Finances qui décaisse l’argent, a toute la Côte d’Ivoire à gérer. Les fonds s’amenuisent. Il faut que nos fédérations comprennent que ce n’est pas facile. Nous comprenons, toutefois, leurs soucis. Dans la mesure de nos possibilités, nous nous battrons pour soulager voire satisfaire tout le monde.
Qu’est-ce qu’il faut pour mieux sécuriser aujourd’hui, le stade Félix Houphouet-Boigny ?
Dès que le ministre de l’Economie et des Finances aura accepté le mécanisme que son collègue de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs veut mettre en place, nous rassurons qu’il sera désormais difficile d’approcher le stade F.H.Boigny sans qu’on vous aperçoive à moins de 100 mètres. A tous les niveaux, ce stade sera couvert de caméras. On en a fait l’expérience lors de la rencontre amicale Côte d’Ivoire-Cameroun. Ç’a marché parce que nous avons pris des délinquants qui ne savaient même pas qu’ils étaient sous surveillance.
Le drame du 29 mars a donc ouvert les yeux à tout le monde…
Quand on est un homme responsable, soucieux de tous ses actes et qu’un tel drame se produit, il est bon de chercher les voies et moyens. Je voudrais éviter de trop parler de cet aspect parce que la douleur est encore vivace dans les esprits.
Comment sont gérées les compétitions nationales ?
Les compétitions nationales sont principalement gérées par les fédérations. C’est pour cela que l’Etat de Côte d’Ivoire a bien voulu mettre en place une parafiscalité pour les aider dans la gestion. De ce point de vue, l’action de l’Ons se limite juste à des infrastructures qu’elle met à leur disposition.
Quelles sont les perspectives de l’Ons ?
Nos perspectives, c’est de rendre véritablement les infrastructures de l’Etat de Côte d’Ivoire fonctionnelles. Ensuite, garantir la sécurité des sportifs qui viennent suivre les matches organisés par les fédérations. Je voudrais qu’au soir des autres fonctions qui me seront confiées, les Ivoiriens sentent qu’ils ont des infrastructures de qualité.
Est-ce à dire que votre priorité, votre mission principale, c’est la construction, l’entretien et la réhabilitation des infrastructures ?
Je réponds par l’affirmative. La réhabilitation, l’entretien et pourquoi pas la construction d’autres infrastructures sportives à l’image de la Côte d’Ivoire, sont mes priorités voire la priorité de l’Etat ivoirien qui nous a envoyé en mission. Je me battrai de toutes mes forces pour léguer un héritage digne de ce nom à mes successeurs. Aujourd’hui, quand la sélection nationale de football (18e mondial) joue, le stade Félix Houphouet-Boigny devient trop petit. La construction d’un complexe olympique s’impose donc aux Ivoiriens. Nous n’allons pas, nous-mêmes, dénaturer notre football.
Avec le retour de l’Oissu à l’école, il faut aussi construire des infrastructures dans les établissements…
L’Etat y pense. La programmation de réhabilitation des infrastructures organisée par le ministère de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs, prend en compte les infrastructures pour les compétitions civiles, pour les établissements publics et pour les communes.
Pour terminer, nous tenions à remercier le ministre Dagobert Banzio qui nous a fait confiance à ce poste «capricieux». Avec la bénédiction de Dieu, nous relèverons le défi. Nous voudrions aussi demander beaucoup d’indulgence aux sportifs. Nous comprenons leur douleur d’avoir des infrastructures qui ne sont pas à la hauteur de leurs espérances. Qu’ils donnent le temps à la tutelle d’exécuter son programme d’action. Cela augure des lendemains meilleurs pour la pratique du sport en Côte d’Ivoire.
Interview réalisée par Jean-Baptiste Béhi