Arrivée à point nommé en mars 2007, la parafiscalité soutient les fédérations sportives nationales dans leur fonctionnement. Certaines d’entre elles, aujourd’hui, ne jurent que par elle au moment où d’autres rêvent d’en bénéficier.
Cité administrative au Plateau. Tour B, 8è étage. Porte 8. Nous sommes dans le bureau du directeur des Sports de haut niveau, Boguinard Lucien. Sa secrétaire, dame Ouletto Hortense, filtre les entrées. Depuis quelques jours aussi, elle ne cesse de répondre au téléphone pour dire aux Fédérations sportives, attendant de recevoir leurs chèques de la parafiscalité pour le premier trimestre de l’année 2009, qu’elles doivent patienter. L’attente devient longue pour ces fédérations. Il faut dire que c’est la direction des Sports de haut niveau qui gère le dossier de la parafiscalité, en dehors du football. Et la parafiscalité n’est rien d’autre que le produit de la taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport. L’arrêté numéro 475/ MJECS/ CAB/ DGS du 28 mars 2007 a rendu effective son existence. A la grande satisfaction des présidents des fédérations sportives. « Elle va nous permettre de réaliser certaines choses au sein de nos associations. Elle arrive à point nommé parce que nous avons de nombreuses difficultés à réaliser nos programmes d’activités. Surtout en cette période de crise où les sponsors se font rares… », se réjouissait Eugène Dié Kacou, président de la Fédération ivoirienne de cyclisme (Fic), lors de la première cérémonie de remise des chèques de la subvention provenant de la parafiscalité. Cette année, silence radio.
Les chèques du 1er trimestre 2009 attendus
Aux dernières nouvelles, le ministre de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs, Dagobert Banzio, a signé et la cérémonie remise officielle des chèques du premier trimestre de l’année en cours aura lieu lundi (9 heures). « La parafiscalité est une vraie bouffée d’oxygène. Toutes les fédérations ne respirent que par ça. La trouvaille de Banzio est une merveille… », s’enthousiasme Yobouët Arsène, président de la fédération ivoirienne de boxe (Fib). Même son de cloche chez le secrétaire général de la fédération ivoirienne de taekwondo (Fit), commandant Daudiet. « La parafiscalité nous apporte un gros souffle… », reconnaît-il. Avant de poursuivre : « les petites Fédérations n’ont pas de moyens et la parafiscalité nous permet d’organiser les activités locales mais aussi notre fonctionnement. En un mot, cet argent qui tourne par trimestre autour de huit millions de Fcfa nous permet de survivre… ».
19 Fédérations perçoivent la parafiscalité
Après de minutieuses recherches, exactement 19 fédérations sportives sur les 27 existantes ont été déclarées aptes à percevoir la subvention provenant de la parafiscalité. Il est bon de préciser qu’une prime fixe de 500.000 Fcfa par mois est allouée à chaque Fédération. Mais l’argent doit être géré méthodiquement et servir à financer réellement les activités. C’est le sens de la convention d’objectifs signer entre le ministère des Sports et les associations. Une sorte de garde-fou pour freiner les instincts de gabegie. Aux dires de Boguinard Lucien, encore, l’exemple ivoirien sera copié par le Burkina Faso. « Il n’y a pas longtemps, nous avons fait un long exposé à une délégation venue nous rencontrer… ».
Encore insuffisant…
Dans cet océan de satisfaction générale et de soulagement, la Fédération ivoirienne de tennis met un bémol. En effet, par la voix de son Directeur général, Ouattara Souleymane, (le président Me N’Goan Georges étant actuellement en Espagne pour le congrès de la Confédération africaine de tennis), elle note que la parafiscalité s’avère (encore) insuffisante. « La Côte d’Ivoire est l’un des rares pays qui a pu initier cela. C’est une bonne chose en soi et ça soulage. Mais, c’est encore un peu insuffisant par rapport aux besoins ». Pourquoi ? «Le ministère des Sports sait de combien a besoin une fédération pour fonctionner correctement. Il faut revoir la politique de développement et de financement du sport. Au niveau de la Fit, la parafiscalité est essentiellement affectée aux compétitions, aux factures de loyer (le siège à l’hôtel Ivoire revient à 150.000 Fcfa par mois) et à la prise en charge, en partie, des salaires du personnel ». Et contrairement aux fédérations qui restent accrochées à la taxe parafiscale, Ouattara Souleymane révèle que la Fit n’en est pas «accro». Nous percevons en moyenne cinq millions par trimestre. « C’est insuffisant …», insiste-t-il.
La Fédération de lutte fâchée
Au siège de la Fédération ivoirienne de lutte (Fil), sise au stade Félix Houphouet-Boigny, l’énervement est perceptible. Amoin Kan (ex-entraîneur de football exerçant à la Fil) et collaborateur d’Haïdara Siambané, président de la Fil, peste : « Nous ne comprenons pas le ministère des Sports. Il nous a suspendu et a bloqué nos chèques. A ce jour, il nous doit la somme de huit millions Fcfa… », jure-t-il. Pour rappel, la Fédération ivoirienne de lutte est sous le coup d’une suspension depuis un an pour laxisme (absence de compétitions) et gestion opaque des fonds. Contrairement à la Fédération ivoirienne de tennis donc, les lutteurs espèrent bénéficier à nouveau de la parafiscalité. Ce désir, la dernière née des fédérations sportives, la Fédération de scrabble, l’a. « Nous avons espoir… », indique son président Honorat Koré. En attendant d’être prise en compte dans les classements pour l’obtention de la parafiscalité, à l’instar des fédérations de tir, de tir à l’arc, de gymnastique, de sport nautique, de jeux d’échec ou encore de patins, les scrabbleurs assisteront à la cérémonie de remise de chèques. Au 8è étage de la tour B, porte 8, tous les derniers détails sont en train d’être réglés pour la réussite de la cérémonie.
Guy-Florentin Yaméogo
Cité administrative au Plateau. Tour B, 8è étage. Porte 8. Nous sommes dans le bureau du directeur des Sports de haut niveau, Boguinard Lucien. Sa secrétaire, dame Ouletto Hortense, filtre les entrées. Depuis quelques jours aussi, elle ne cesse de répondre au téléphone pour dire aux Fédérations sportives, attendant de recevoir leurs chèques de la parafiscalité pour le premier trimestre de l’année 2009, qu’elles doivent patienter. L’attente devient longue pour ces fédérations. Il faut dire que c’est la direction des Sports de haut niveau qui gère le dossier de la parafiscalité, en dehors du football. Et la parafiscalité n’est rien d’autre que le produit de la taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport. L’arrêté numéro 475/ MJECS/ CAB/ DGS du 28 mars 2007 a rendu effective son existence. A la grande satisfaction des présidents des fédérations sportives. « Elle va nous permettre de réaliser certaines choses au sein de nos associations. Elle arrive à point nommé parce que nous avons de nombreuses difficultés à réaliser nos programmes d’activités. Surtout en cette période de crise où les sponsors se font rares… », se réjouissait Eugène Dié Kacou, président de la Fédération ivoirienne de cyclisme (Fic), lors de la première cérémonie de remise des chèques de la subvention provenant de la parafiscalité. Cette année, silence radio.
Les chèques du 1er trimestre 2009 attendus
Aux dernières nouvelles, le ministre de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs, Dagobert Banzio, a signé et la cérémonie remise officielle des chèques du premier trimestre de l’année en cours aura lieu lundi (9 heures). « La parafiscalité est une vraie bouffée d’oxygène. Toutes les fédérations ne respirent que par ça. La trouvaille de Banzio est une merveille… », s’enthousiasme Yobouët Arsène, président de la fédération ivoirienne de boxe (Fib). Même son de cloche chez le secrétaire général de la fédération ivoirienne de taekwondo (Fit), commandant Daudiet. « La parafiscalité nous apporte un gros souffle… », reconnaît-il. Avant de poursuivre : « les petites Fédérations n’ont pas de moyens et la parafiscalité nous permet d’organiser les activités locales mais aussi notre fonctionnement. En un mot, cet argent qui tourne par trimestre autour de huit millions de Fcfa nous permet de survivre… ».
19 Fédérations perçoivent la parafiscalité
Après de minutieuses recherches, exactement 19 fédérations sportives sur les 27 existantes ont été déclarées aptes à percevoir la subvention provenant de la parafiscalité. Il est bon de préciser qu’une prime fixe de 500.000 Fcfa par mois est allouée à chaque Fédération. Mais l’argent doit être géré méthodiquement et servir à financer réellement les activités. C’est le sens de la convention d’objectifs signer entre le ministère des Sports et les associations. Une sorte de garde-fou pour freiner les instincts de gabegie. Aux dires de Boguinard Lucien, encore, l’exemple ivoirien sera copié par le Burkina Faso. « Il n’y a pas longtemps, nous avons fait un long exposé à une délégation venue nous rencontrer… ».
Encore insuffisant…
Dans cet océan de satisfaction générale et de soulagement, la Fédération ivoirienne de tennis met un bémol. En effet, par la voix de son Directeur général, Ouattara Souleymane, (le président Me N’Goan Georges étant actuellement en Espagne pour le congrès de la Confédération africaine de tennis), elle note que la parafiscalité s’avère (encore) insuffisante. « La Côte d’Ivoire est l’un des rares pays qui a pu initier cela. C’est une bonne chose en soi et ça soulage. Mais, c’est encore un peu insuffisant par rapport aux besoins ». Pourquoi ? «Le ministère des Sports sait de combien a besoin une fédération pour fonctionner correctement. Il faut revoir la politique de développement et de financement du sport. Au niveau de la Fit, la parafiscalité est essentiellement affectée aux compétitions, aux factures de loyer (le siège à l’hôtel Ivoire revient à 150.000 Fcfa par mois) et à la prise en charge, en partie, des salaires du personnel ». Et contrairement aux fédérations qui restent accrochées à la taxe parafiscale, Ouattara Souleymane révèle que la Fit n’en est pas «accro». Nous percevons en moyenne cinq millions par trimestre. « C’est insuffisant …», insiste-t-il.
La Fédération de lutte fâchée
Au siège de la Fédération ivoirienne de lutte (Fil), sise au stade Félix Houphouet-Boigny, l’énervement est perceptible. Amoin Kan (ex-entraîneur de football exerçant à la Fil) et collaborateur d’Haïdara Siambané, président de la Fil, peste : « Nous ne comprenons pas le ministère des Sports. Il nous a suspendu et a bloqué nos chèques. A ce jour, il nous doit la somme de huit millions Fcfa… », jure-t-il. Pour rappel, la Fédération ivoirienne de lutte est sous le coup d’une suspension depuis un an pour laxisme (absence de compétitions) et gestion opaque des fonds. Contrairement à la Fédération ivoirienne de tennis donc, les lutteurs espèrent bénéficier à nouveau de la parafiscalité. Ce désir, la dernière née des fédérations sportives, la Fédération de scrabble, l’a. « Nous avons espoir… », indique son président Honorat Koré. En attendant d’être prise en compte dans les classements pour l’obtention de la parafiscalité, à l’instar des fédérations de tir, de tir à l’arc, de gymnastique, de sport nautique, de jeux d’échec ou encore de patins, les scrabbleurs assisteront à la cérémonie de remise de chèques. Au 8è étage de la tour B, porte 8, tous les derniers détails sont en train d’être réglés pour la réussite de la cérémonie.
Guy-Florentin Yaméogo