Chargé du suivi de la parafiscalité, le directeur des Sports de haut niveau avoue que certaines Fédérations « respirent mieux » grâce à cette manne financière distribuée chaque trimestre.
Quelle est la mission de la direction des sportsz de haut niveau pour le sport ivoirien ?
Elle veille sur l’encadrement des fédérations sportives nationales, leur fonctionnement administratif et même leur fonctionnement technique. Nous avons également à charge, le suivi des athlètes de haut niveau. Je n’oublie pas la formation des entraîneurs des différentes fédérations.
N’assurez-vous pas le suivi financier des différentes Fédérations sportives ?
Tout à fait. Nous suivons les fédérations sportives surtout lors des compétitions internationales. Les plans de subvention, la bourse aux athlètes de haut niveau, la parafiscalité qui permet aux fédérations d’améliorer leur fonctionnement.
Comment définissez-vous la parafiscalité ?
C’est une subvention, une aide apportée par l’Etat aux différentes fédérations sportives pour leur permettre de s’améliorer au niveau de leur fonctionnement. Disons que c’est un appui financier destiné aux différentes fédérations sportives.
Six ans après la création de la parafiscalité, quel est l’état des lieux ?
Depuis 2003, la direction des Sports ne gérait pas la parafiscalité. Lorsque l’Assemblée nationale a adopté la loi des finances qui a autorisé l’installation de la parafiscalité, celle-ci était directement géré entre la direction des Impôts et la Fédération ivoirienne de football (Fif). Ce n’est que depuis 2007 que nous gérons la partie réservée aux autres fédérations sportives.
Cette parafiscalité fait-elle du bien aux fédérations ?
C’est une bouffée d’oxygène pour elle. La fédération de karaté-do a pu s’offrir un siège flambant neuf. Pareil pour la fédération de pétanque et sports boules qui a eu un siège grâce à la parafiscalité. Cette manne financière a permis à certaines fédérations effectivement d’améliorer leur fonctionnement.
Cette subvention est-elle toujours bien utilisée ?
Oui. Nous effectuons assez souvent des contrôles. Nous avons signé une convention d’objectifs avec les fédérations. Un comité de pilotage, présidé par le ministre des la Jeunesse, du Sport et des Loisirs, est mis en place. Ainsi, lorsque nous donnons un chèque à une fédération, pour un trimestre, celle-ci doit justifier son utilisation pour en bénéficier encore trois mois après. Si elle a eu à payer la consommation au niveau du téléphone, de l’électricité ou de l’eau au siège de la fédération, nous vérifions si les factures payées sont vraiment au nom de ladite fédération. Si elle ne parvient pas à nous convaincre sur ses dépenses, nous bloquons automatiquement le chèque suivant. C’est difficile parfois car les gens ne sont pas habitués à justifier un certain nombre de choses mais petit à petit, ils se mettent sur la bonne voie.
N’avez-vous pas l’impression aujourd’hui que certaines fédérations sont suspendues à la parafiscalité ?
C’est vrai. Il faut dire que par le passé, elles ne bénéficiaient de rien du tout. Aujourd’hui cet appui vient en complément de ce qu’elles avaient avant. Il y a des fédérations où ce sont les membres du comité directeur qui se cotisent ou font appel à des opérateurs économiques. J’avoue cependant que certaines Fédérations sont vraiment accrochées à la parafiscalité.
Quels sont les critères pour qu’une fédération en bénéficie ?
Nous avons des documents disponibles, publiés en 2007. Il faut avant tout que la fédération souhaitant bénéficier de la parafiscalité adresse une demande car nous ne pouvons pas donner cet argent à une fédération qui n’en a pas besoin. Elle formule donc une demande. Nous vérifions ensuite si elle a un siège. Nous avons des critères qualitatifs et quantitatifs.
Quels sont vos critères qualitatifs et quantitatifs ?
Nous vérifions si la fédération qui demande la parafiscalité a un siège, un comité directeur, organise ses assemblées générales comme il se doit, présente un rapport moral et financier, un rapport du commissariat aux comptes… Il y a aussi les résultats obtenus au plan international. Une médaille d’or au plan mondial ou continental offre des points etc. Si la fédération a des représentations dans les structures internationales de gestion du sport, tant au plan continental qu’au plan mondial, elle a droit à un certain nombre de points.
Quel est le montant de l’enveloppe prévue pour les fédérations ?
C’est difficile à chiffrer. Ce sont des prélèvements mensuels qui sont effectués par la Direction générale des Impôts. Si dans le trimestre, les gens ont beaucoup fumé, cela fait des entrées d’argent. Mais, si la cigarette n’a pas marché, la part réservée aux prélèvements est réduite. En gros, nous tournons autour de 400 à 500 millions de Fcfa dans l’année. Et nous distribuons par trimestre, une centaine de millions de Fcfa.
Les fédérations inéligibles ont-elles des chances de bénéficier de la parafiscalité ?
Pourquoi pas ? Nous avons jusque-là, un certain nombre de fédérations non fonctionnelles. Prenez par exemple la Fédération de gymnastique. Elle existe de nom. Il est vrai que le président est connu mais il n’y a pas de comité directeur ni de siège. Il y a les Fédérations de tir à l’arc, de sports nautiques, de patins et sports de glisse et de tir. Si elles s’améliorent, on verra.
Que se passe-t-il au niveau de la lutte qui peste depuis sa suspension ?
(Sourire) Cette fédération est en crise depuis un moment et cela empêche son bon fonctionnement. Une fédération suspendue ne peut pas recevoir de chèques. Et les fonds qui lui étaient destinés sont allés au fonds commun. Une règle dit que lorsqu’une fédération n’a pas perçu un chèque ou voit son chèque bloqué, elle n’obtient pas le prochain chèque. Cela est dans la convention signée par les Fédérations. C’est ce qui est arrivé à la Fédération de lutte. Lorsqu’elle reprendra son fonctionnement normal, elle recevra ses chèques. Il faut qu’elle sache qu’elle n’aura pas de rappel.
Pourquoi le football est privilégié par rapport aux autres ?
Le football est le sport roi et a toujours eu des moyens énormes dans son fonctionnement. La semaine dernière, nous avons eu la visite de la Premier League anglaise. Le budget de cette League est plus élevé que celui de l’Etat de Côte d’Ivoire. Cela veut tout dire. J’ai toujours dit aux autres Fédérations de ne pas se comparer au football. Je leur conseille toujours de prêcher pour leurs chapelles à elles seules. Je préfère même que le football soit professionnalisé et demander aux autres d’améliorer leur fonctionnement. Pratiquement toutes les grandes sociétés frappent à la porte de la Fif car il y a de nombreuses vedettes. Ce sport n’est plus seulement un jeu mais aussi un business.
Interview réalisée par Guy-Florentin Yaméogo
Quelle est la mission de la direction des sportsz de haut niveau pour le sport ivoirien ?
Elle veille sur l’encadrement des fédérations sportives nationales, leur fonctionnement administratif et même leur fonctionnement technique. Nous avons également à charge, le suivi des athlètes de haut niveau. Je n’oublie pas la formation des entraîneurs des différentes fédérations.
N’assurez-vous pas le suivi financier des différentes Fédérations sportives ?
Tout à fait. Nous suivons les fédérations sportives surtout lors des compétitions internationales. Les plans de subvention, la bourse aux athlètes de haut niveau, la parafiscalité qui permet aux fédérations d’améliorer leur fonctionnement.
Comment définissez-vous la parafiscalité ?
C’est une subvention, une aide apportée par l’Etat aux différentes fédérations sportives pour leur permettre de s’améliorer au niveau de leur fonctionnement. Disons que c’est un appui financier destiné aux différentes fédérations sportives.
Six ans après la création de la parafiscalité, quel est l’état des lieux ?
Depuis 2003, la direction des Sports ne gérait pas la parafiscalité. Lorsque l’Assemblée nationale a adopté la loi des finances qui a autorisé l’installation de la parafiscalité, celle-ci était directement géré entre la direction des Impôts et la Fédération ivoirienne de football (Fif). Ce n’est que depuis 2007 que nous gérons la partie réservée aux autres fédérations sportives.
Cette parafiscalité fait-elle du bien aux fédérations ?
C’est une bouffée d’oxygène pour elle. La fédération de karaté-do a pu s’offrir un siège flambant neuf. Pareil pour la fédération de pétanque et sports boules qui a eu un siège grâce à la parafiscalité. Cette manne financière a permis à certaines fédérations effectivement d’améliorer leur fonctionnement.
Cette subvention est-elle toujours bien utilisée ?
Oui. Nous effectuons assez souvent des contrôles. Nous avons signé une convention d’objectifs avec les fédérations. Un comité de pilotage, présidé par le ministre des la Jeunesse, du Sport et des Loisirs, est mis en place. Ainsi, lorsque nous donnons un chèque à une fédération, pour un trimestre, celle-ci doit justifier son utilisation pour en bénéficier encore trois mois après. Si elle a eu à payer la consommation au niveau du téléphone, de l’électricité ou de l’eau au siège de la fédération, nous vérifions si les factures payées sont vraiment au nom de ladite fédération. Si elle ne parvient pas à nous convaincre sur ses dépenses, nous bloquons automatiquement le chèque suivant. C’est difficile parfois car les gens ne sont pas habitués à justifier un certain nombre de choses mais petit à petit, ils se mettent sur la bonne voie.
N’avez-vous pas l’impression aujourd’hui que certaines fédérations sont suspendues à la parafiscalité ?
C’est vrai. Il faut dire que par le passé, elles ne bénéficiaient de rien du tout. Aujourd’hui cet appui vient en complément de ce qu’elles avaient avant. Il y a des fédérations où ce sont les membres du comité directeur qui se cotisent ou font appel à des opérateurs économiques. J’avoue cependant que certaines Fédérations sont vraiment accrochées à la parafiscalité.
Quels sont les critères pour qu’une fédération en bénéficie ?
Nous avons des documents disponibles, publiés en 2007. Il faut avant tout que la fédération souhaitant bénéficier de la parafiscalité adresse une demande car nous ne pouvons pas donner cet argent à une fédération qui n’en a pas besoin. Elle formule donc une demande. Nous vérifions ensuite si elle a un siège. Nous avons des critères qualitatifs et quantitatifs.
Quels sont vos critères qualitatifs et quantitatifs ?
Nous vérifions si la fédération qui demande la parafiscalité a un siège, un comité directeur, organise ses assemblées générales comme il se doit, présente un rapport moral et financier, un rapport du commissariat aux comptes… Il y a aussi les résultats obtenus au plan international. Une médaille d’or au plan mondial ou continental offre des points etc. Si la fédération a des représentations dans les structures internationales de gestion du sport, tant au plan continental qu’au plan mondial, elle a droit à un certain nombre de points.
Quel est le montant de l’enveloppe prévue pour les fédérations ?
C’est difficile à chiffrer. Ce sont des prélèvements mensuels qui sont effectués par la Direction générale des Impôts. Si dans le trimestre, les gens ont beaucoup fumé, cela fait des entrées d’argent. Mais, si la cigarette n’a pas marché, la part réservée aux prélèvements est réduite. En gros, nous tournons autour de 400 à 500 millions de Fcfa dans l’année. Et nous distribuons par trimestre, une centaine de millions de Fcfa.
Les fédérations inéligibles ont-elles des chances de bénéficier de la parafiscalité ?
Pourquoi pas ? Nous avons jusque-là, un certain nombre de fédérations non fonctionnelles. Prenez par exemple la Fédération de gymnastique. Elle existe de nom. Il est vrai que le président est connu mais il n’y a pas de comité directeur ni de siège. Il y a les Fédérations de tir à l’arc, de sports nautiques, de patins et sports de glisse et de tir. Si elles s’améliorent, on verra.
Que se passe-t-il au niveau de la lutte qui peste depuis sa suspension ?
(Sourire) Cette fédération est en crise depuis un moment et cela empêche son bon fonctionnement. Une fédération suspendue ne peut pas recevoir de chèques. Et les fonds qui lui étaient destinés sont allés au fonds commun. Une règle dit que lorsqu’une fédération n’a pas perçu un chèque ou voit son chèque bloqué, elle n’obtient pas le prochain chèque. Cela est dans la convention signée par les Fédérations. C’est ce qui est arrivé à la Fédération de lutte. Lorsqu’elle reprendra son fonctionnement normal, elle recevra ses chèques. Il faut qu’elle sache qu’elle n’aura pas de rappel.
Pourquoi le football est privilégié par rapport aux autres ?
Le football est le sport roi et a toujours eu des moyens énormes dans son fonctionnement. La semaine dernière, nous avons eu la visite de la Premier League anglaise. Le budget de cette League est plus élevé que celui de l’Etat de Côte d’Ivoire. Cela veut tout dire. J’ai toujours dit aux autres Fédérations de ne pas se comparer au football. Je leur conseille toujours de prêcher pour leurs chapelles à elles seules. Je préfère même que le football soit professionnalisé et demander aux autres d’améliorer leur fonctionnement. Pratiquement toutes les grandes sociétés frappent à la porte de la Fif car il y a de nombreuses vedettes. Ce sport n’est plus seulement un jeu mais aussi un business.
Interview réalisée par Guy-Florentin Yaméogo